Mieux qu’un long discours, un simple article l’explique, avec une désarmante évidence. Il se trouve dans La Provence, du dimanche 22 Août, simplement signé D.T.:
Il suffit, pour tout comprendre, de comparer cet article d’ aujourd’hui, avec les mirifiques promesses, faites hier.
Avant de livrer nos commentaires, nous commencerons donc par un rapide petit retour en arrière, qui ne sera pas inutile…..
On se souvient que, il n’y a pas si longtemps – c’était le 20 juin 2008… – François Fillon et Fdaela Amara avaient présenté, à Meaux, lors d’un Comité Interministériel des Villes, les énièmes mesures pour améliorer la vie des banlieues : il s’agissait du Plan « Espoir Banlieues », annoncé par Nicolas Sarkozy, et qui devait se concentrer sur 215 quartiers…..
Objectif de cette réunion : que chaque ministère prenne part à l’effort global, selon son champ d’action. Car Fadela Amara l’avait répété, «ce n’est pas le petit secrétaire d’État à la Ville que je suis qui va résoudre le problème des banlieues». De fait, le CIV réunissait onze ministres autour du chef du gouvernement, chaque ministère devant mettre en place un budget triennal.
Le montant global des fonds mobilisés dans le cadre du plan ? Fadela Amara évoquait, dans une interview au journal Métro «au moins un milliard d’euros». D’après le premier ministre, le projet devait être financé par redéploiements de crédit, hormis quelque 520 millions d’euros affectés au désenclavement des quartiers.
Parmi les mesures phares du plan figurait en bonne place le «contrat autonomie» qui devait permettre de lutter contre le chômage des jeunes : «Ce contrat s’adresse à ceux qui ont moins de 26 ans et vivent dans les quartiers en difficulté (…) Les premiers contrats autonomie seront signés fin juin ou au cours du mois de juillet. Il y en aura 45.000 au cours des trois prochaines années», soulignait Fadela Amara avant d’ajouter que «si ce dispositif marche, il pourrait ensuite être étendu à l’ensemble des jeunes sans emploi». En pratique, ce contrat, signé entre le jeune volontaire et les partenaires (organismes privés mais aussi services publics de l’emploi), permettait au jeune d’être accompagné pour être mis en situation d’emploi, et d’être suivi ensuite pendant six mois au début de sa période d’emploi. Objectif : «diviser par deux le chômage des jeunes, en trois ans… ».
Le gouvernement avait mis aussi en oeuvre une aide technique et financière visant à soutenir 20.000 nouveaux entrepreneurs dans les trois ans, et des «écoles de la 2e chance», destinées aux élèves qui sortent du système scolaire sans diplôme et qui se retrouvent sans qualification. Ces écoles devaient pouvoir collecter la taxe d’apprentissage grâce à une nouvelle disposition législative.
Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, avait annoncé plusieurs projets spécifiques de transports en Ile-de-France. Le tramway T4 vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, la tangentielle Nord, le tram-train Massy-Evry, en Essonne, et la liaison RER D/ RER A, tous projets bénéficiant d’un effort de l’Etat de 220 millions d’euros dans le cadre d’un accord Etat/région.
Enfin, le CIV (Comité interministériel des Villes) avait également validé un projet de protocole d’accord entre l’Etat, la région Ile-de-France et le Stif, mobilisant 40 millions d’euros pour améliorer immédiatement la desserte des quartiers par des transports publics déjà existants; et il avait aussi été décidé de lancer un appel à projet doté de 260 millions pour désenclaver les 152 quartiers prioritaires hors Ile-de-France.
Toutes ces mesures s’accomagnaient également de promesses concerant la Sécurité : l’affectation de 4.000 policiers supplémentaires dans les quartiers sensibles au sein de 200 «unités territoriales de quartier» (UTEQ); la création d’un corps de «délégués de cohésion entre la population et la police, recrutés parmi les réservistes de la police»; deux millions d’euros devaient servir à créer des «délégués du préfet», fonctionnaires volontaires qui s’installeraient directement dans les quartiers en difficultés et y représenteraient la politique de la ville.
Et, bien sûr, pour finir, l’inévitable volet scolaire. «Espoir-Banlieues» voulait généraliser l’accompagnement éducatif dans le primaire pour «lutter contre le décrochage scolaire», selon les termes de François Fillon. En lançant, par exemple, des expériences de «busing», consistant à assurer le transfert en bus d’élèves de CM1 et CM2 de quartiers difficiles vers des écoles «socialement plus hétérogènes»; en créant 30 «pôles d’excellence scolaire» et des «internats d’excellence» dans chaque académie. L’Education nationale, dotée comme chaque ministère d’un plan triennal pour les banlieues, avait débloqué 200 millions d’euros pour ce volet du plan. (à suivre…)
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”