Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Alain Minc – comme Alain Duhamel il n’y a pas si longtemps – a perdu une bonne occasion de se taire. Et qu’en développant sa misérable argumentation ( ? ) sur le pape, il s’est, sinon définitivement, du moins durablement discrédité.
Décid2mment, ce pape-ci ne réussit pas aux esprits auto-proclamés forts; et l’hystérie contre lui est vraiment mauvaise conseillère…
Il faut dire qu’en lui enjoignant de se taire parce que allemand, Alain Minc a fait très fort, dans une envolée dont il se mord certainement les doigts aujourd’hui, et dans laquelle la bassesse le dispute à la stupidité…
Alain Minc est un des principaux représentants de la galaxie du lobby laïciste, homosexuel, maçonnique, féministe, des compagnies pharmaceutiques qui vendent des produits abortifs. Cette galaxie, dispose avec les nouvelles technologies d’informations d’un pouvoir qu’aucun autre ennemi de l’Eglise n’a eu à travers l’histoire de l’homme, et voit dans le pape le principal obstacle à la construction d’une dictature du relativisme universel dans lequel Dieu et les valeurs de la vie et de la famille ne comptent pas. Un obstacle qui doit être balayé à tout prix et par n’importe quel moyen.
Ces lobbies n’auraient pas rencontré autant de succès s’ils n’avaient pas enrôlé un deuxième ennemi du pape constitué par le progressisme catholique. Ces catholiques et théologiens – y compris de nombreux évêques – voient leur autorité et leur pouvoir dans l’Eglise menacée du démantèlement par Benoît XVI de cette interprétation du Concile en termes de discontinuité et de rupture avec la tradition sur laquelle ils ont construit des décennies durant leur carrière, leur pouvoir et leur fortune.
Maurras aurait bien été capable, lui aussi, dans ses mauvais jours, d’utiliser le même argument qu’Alain Minc, pour disqualifier et imposer silence à un adversaire. Mais c’était par hostilité romaine, latine, à l’égard de la germanité.
Alain Minc, c’est, à la fois, par solidarité sarkoziste et, malgré qu’il en ait, par réflexe, israëlite, antiallemand. Ce n’est pas la même chose.
De ces deux motivations, c’est, évidemment, la seconde qui est la plus respectable car le sentiment d’appartenance, éminemment naturel aux Juifs, malgré leur dispersion, malgré les siècles de siècles, et malgré les persécutions, est une qualité humaine, elle aussi, éminente.
Il faut savoir la leur reconnaître, fût-ce pour apprendre d’eux à cultiver le nôtre, qu’ils ont pourtant, en France, largement contribué, pendant des décennies, à mettre à mal.
Ce sont des réalités. Pourquoi aurions-nous peur de les dire ?
J’ajouterai que malgré son anti-germanisme, qui était puissant, et presque instinctif, chez cet homme taxé de rationalisme, Maurras fut l’un des rares, en 1917, à défendre le pape Benoît XV, accusé d’être pro-allemand, parce que, condamnant « l’abominable conflit », il ne cessa jamais, tout au long de la Grande Guerre, de rechercher des accords de paix, y compris séparés, comme les Alliés auraient pu – et dû – en conclure un avec l’Autriche, en 1917.
Mais comparaison n’est pas raison. Minc et Maurras, ne jouent évidemment pas dans la même cour. Et, parce qu’Allemand, dénier au Pape le droit de parler, que l’on approuve ou non son propos, est strictement indigne. Minc, en effet, s’est rendu coupable de cette indignité.