Ou : Trois raisons au “problème de croissance” de la France….
Il y a une forte probabilité que la France reste confrontée, dans les mois qui viennent, à une “croissance faible” de son économie, quand certains de ses voisins, comme l’Allemagne notamment, ou encore les Pays-Bas, devraient afficher un retour à une “croissance décente”, avance le département recherches économiques de Natixis dans deux études récentes.
(Analyse du 25 août 2010 : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=54262).
Cet écart est déjà perceptible sur le deuxième trimestre : la progression du produit intérieur brut (PIB) a été de 0,6 % par rapport au trimestre précédent en France, quand en Allemagne elle a atteint 2,2 %. Sur l’ensemble de l’année 2010, la prévision de croissance est de 1,4 % côté français et de 3 % côté allemand.
Pour l’année prochaine, le gouvernement français table sur une hausse de 2 % du PIB, après avoir révisé (le 20 août) à la baisse de 0,5 point sa prévision. Le Fonds monétaire international, qui a relevé en juillet, ses prévisions de croissance pour la plupart des plus grandes économies, sauf pour la zone euro, estime quant à lui que le PIB français ne devrait pas progresser de plus de 1,6 %.
La France avait pourtant mieux tiré son épingle du jeu que ses voisins européens durant la crise : le recul du PIB (- 2,6 %) y avait été plus faible, les mesures sociales et fiscales de soutien ayant notamment soutenu la demande intérieure, composante importante de la croissance.
Qu’est-ce qui explique que l’économie française soit aujourd’hui confrontée à une sortie de crise plus lente et plus difficile que certaines de ses voisines ?
Pour le FMI, “les caractéristiques de l’économie française, qui l’ont protégée en partie pendant la récession, sont aussi celles qui, vraisemblablement, ralentiront la reprise”.
Pour les analystes de Natixis, l’économie française ne remplit pas les “conditions” d’un retour à une “croissance normale”. “Conditions” qui, selon eux, seraient au nombre de quatre :
– que les entreprises exportent beaucoup vers les pays émergents et exportateurs de matières premières
– que les ménages puissent et veuillent augmenter leur endettement
– que les entreprises puissent autofinancer un surplus d’investissement
– que le pays ne soit pas confronté à la nécessité de réduire trop fortement ses déficits
A l’aune de cette grille, la France obtient, selon les économistes de la banque, une note de 1 sur 4, quand l’Allemagne se situe à 3 sur 4 et les Pays-bas à 4 sur 4.
Le seul point positif, relevé par l’analyse, est le taux d’endettement des ménages français qui est “plus faible que dans les autres pays”.
Car, sinon, la France cumulerait les “handicaps”. Elle fait tout d’abord partie de pays qui “profitent peu de la croissance du commerce mondial et notamment de celle des pays émergents”, avance l’étude de Natixis : 10 % seulement des exportations françaises se font en direction de ces pays émergents, quand le ratio atteint un quart en Allemagne par exemple.
Or, “dans une situation de réduction des déficits publics, de freinage des salaires, la demande intérieure va être faible et exporter vers les pays en croissance rapide est un des seuls moteurs qui subsiste de la croissance”, soulignent les analystes.
La profitabilité des entreprises françaises resterait également “insuffisante” et leur capacité d’autofinancement “faible”, ce qui limite leurs capacités d’investissement – sauf à comprimer les salaires – alors qu’elles cherchent, au même moment, à se désendetter.
Enfin, l’effort de réduction du niveau de déficit public s’annonce important en France : l’objectif affiché est de passer de 8 % du PIB fin 2010 à 3 % en 2013, soit 100 milliards d’euros à “économiser”. Or, “dans un pays qui doit réduire des déficits publics très importants, il est très probable que sa croissance en soit affectée”, les ménages hésitant, au moins dans un premier temps, à consommer, relèvent les économistes de Natixis.
Pour ces derniers, la France n’est pas la seule à figurer dans la catégorie des pays confrontés à un “problème de croissance” : ils y classent aussi l’Italie, le Portugal, l’Espagne.
Leur conclusion est d’ailleurs que “la zone euro va se couper en deux” et que l’on risque d’assister à un “important conflit” autour des orientations des politiques économiques et monétaires.
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
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