A balles réelles
Dès le début de l’année 2010 , le nombre de policiers blessés dans l’exercice de leur fonction montait déjà à plus d’un millier. C’est par plusieurs milliers qu’il faut les compter aujourd’hui. Ce ne sont pas seulement les forces de l’ordre qui sont prises à partie de manière systématique, ce sont les pompiers, les secours, les médecins…
Plus une intervention dans un quartier dit sensible qui ne devienne une opération de caractère quasi militaire. Et les quartiers dits sensibles désormais ne se comptent plus. Et les sauvageries commencent à les déborder largement.
Ce qui inquiète le plus les autorités policières, c’est que les tirs à balles réelles deviennent monnaie courante, y compris dans les plus ordinaires interpellations.
À Villiers-sur-Marne, le 20 mai, un jeune policier municipal tombe sous les balles d’une arme de guerre. À Grenoble, après la fusillade échangée contre les braqueurs du casino et les forces de l’ordre, qui occasionne la mort d’un des braqueurs, une émeute a soulevé le quartier d’où était originaire le bandit décédé : c’était dans la nuit du 16 au 17 juillet et les manifestants armés ont tiré à balles réelles sur les policiers et le lendemain de même sur les véhicules de CRS.
En juillet à Saint-Aignan, des gens du voyage règlent leurs comptes avec la gendarmerie en dévastant la ville : un des leur avait forcé un barrage en blessant un gendarme et était décédé à la suite d’un tir d’un autre gendarme. Saint-Aignan fut mis en état de siège !
À Auxerre, dans la nuit du 3 au 4 août, les policiers essuient des tirs à balles réelles alors qu’ils cherchaient un suspect.
À Villiers-le-Bel le 5 août, une fois de plus au cours d’un contrôle, les policiers se font tirer dessus.
Le lendemain à Lyon, c’est le domicile d’un policier qui est la cible d’un tir à balles réelles…
Ainsi vont les choses en France.
Le tir à balles réelles sur les policiers et les gendarmes devient un ordinaire quotidien. Rapporté par les radios, les télévisions, les journalistes de la presse de gauche, les faits sont, dans la plupart des cas, mis à la charge des policiers et des gendarmes. Les commentateurs, les experts, les politiciens, qui interviennent, en profitent pour stigmatiser la société, l’État, le gouvernement. Plus personne ne voit l’origine des faits criminels. Le crime est toujours et systématiquement du côté de l’ordre public.
Il est des commentaires qui font frémir.
Il est vrai que l’insécurité et la délinquance, en dépit des chiffres que l’on veut rassurants, sont un des problèmes majeurs de notre société. Il n’est pas possible de continuer ainsi. Ce sont des quartiers entiers qui sont hors la loi. Il est évident, bien qu’il soit interdit de le dire, que ces problèmes sont liés en grande partie à une immigration totalement incontrôlée. Notre système pénal et pénitentiaire est de plus en plus inadapté à pareille situation.
Alors, quand des politiciens et de riches gauchards, par voie de presse interposée, se permettent de faire la leçon, il y a de quoi susciter la plus juste des colères. Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, n’a pas hésité à les stigmatiser. Car c’est vraiment trop commode !
Après tout, il est permis de souhaiter que ces messieurs et ces dames de la Sociale, si éloquents en discours, fassent connaissance du vrai problème. Évidemment ils habitent tous de beaux quartiers ; les gendarmes gardent les bâtiments officiels où ils se pavanent et mettent la main au képi lorsqu’ils passent…
Ah ! Si seulement c’était chez eux et sur eux que les chenapans accomplissaient leurs exploits ! Oui, il vient des envies de le souhaiter. Ardemment !
Messieurs les tireurs et les malfrats, ne vous trompez plus de quartiers ni de cibles ! Allez chez ceux-ci, chez celles-là qui soutiennent si généreusement votre cause ! Ils sont en telle sympathie avec vous ! Allez-y ! Passez chez eux, passez chez elles tous vos désirs les plus effrénés ! Qu’enfin ils connaissent les joies des citoyens ordinaires ! Ils en sont privés, les malheureux, les malheureuses. Rétablissez la justice et l’égalité des sorts. Et surtout n’hésitez pas, allez jusqu’au bout. S’il le faut, jusqu’au tir à balles réelles.
Chiche ? À balles réelles. ■
Anne sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“Très beau commentaire en vérité. Je suis d’ailleurs persuadée que Bainville vous approuverait !”