En route vers le parc Bellahouston de Glasgow, 16.septembre.2010…
Ici, nous n’avons pas hésité à dire nos points de désaccord, lorsqu’ils existent et nous paraissent importants, avec tel ou tel point déterminé de la politique vaticane. Même lorsque c’est le Pape qui l’exprime. Nous en donnons deux exemples.
Sur la question de l’immigration, nous acceptons tout à fait que l’Eglise catholique rappelle aux peuples et aux gouvernants leurs devoirs de charité, d’accueil digne et humain de l’étranger. Mais nous refusons qu’elle prétende leur dicter une politique déterminée en la matière. Nombre, provenance, qualité des immigrés à recevoir ou ne pas recevoir est de la stricte compétence de chaque peuple et Etat. Il leur appartient d’imposer leurs choix. Même aux églises. Et même à l’Eglise catholique.
Sur la mondialisation, l’Eglise catholique, émettant, malgré bien des réserves et des conditions, une sorte d’avis favorable, la considérant comme un fait et, plus encore, comme une évolution inéluctable et positive vers l’unité des peuples, l’unité du monde, nous paraît se tromper radicalement. Nous n’avons aucune raison de nous considérer comme obligés d’accepter un tel enseignement, que nous croyons tout simplement utopique et dangereux.
Le récent voyage du Saint-Père en Grande Bretagne nous paraît avoir été conçu dans un esprit d’un autre ordre. Les médias en ont rendu compte, comme d’ordinaire, de lamentable façon. In fine, les médias britanniques, dans un pays pourtant généralement hostile à l’Eglise et au Pape, l’ont, pour leur part, considéré comme plutôt positif. Les médias français n’y ont vu que les aspects qui les passionnent. C’est-à-dire ceux qui ne sont pas, et de loin, les plus importants.
Benoît XVI s’est rendu en Grande-Bretagne pour y conforter l’Eglise catholique qui y est minoritaire. Mais, aussi, et, peut-être, surtout, pour y poursuivre sa politique vis-à-vis des anglicans qui est faite, à la fois, d’accueil, dans l’église romaine, des membres du clergé anglican que choque l’évolution de leur Eglise et qui veulent la quitter, et, ce qui peut sembler contradictoire, de dialogue avec la hiérarchie de l’Eglise anglicane, pour progresser vers l’unité des églises chrétiennes.
La béatification du cardinal Newman, prélat et grand théologien anglican, converti au catholicisme, au XIXème siècle, appelle, d’une certaine manière, les anglicans à la conversion. Mais la politique de Benoît XVI se situe aussi dans la perspective des « conversations » tenues entre les deux églises depuis lors.
A notre tour, nous ne voulons pas nous mêler d’affaires ecclésiales qui ne sont pas du strict domaine politique.
Mais, dans notre univers européen, où les repères se sont estompés, où nos vraies racines sont ignorées, mises en doute ou combattues, il n’est pas indifférent que trois des grandes religions qui l’ont façonné (catholicisme, orthodoxie et anglicanisme) progressent vers leur unité, s’efforcent de la réaliser.
Peut-être s’apercevra-t-on, plus tard, que le véritable apport du pontificat de Benoît XVI, par son effort de restauration liturgique et de recentrage théologique, aura contribué, essentiellement, à restaurer une communion de plus en plus fraternelle avec le monde orthodoxe, ce qui nous semble très important, et, quoique de façon un peu différente, avec les anglicans.
Dans le néant moral, spirituel et, simplement, culturel, du monde moderne, peut-être s’apercevra-t-on plus tard que cet apport n’aura pas été sans importance.
P.S. : Voyage Benoît XVI.pdf
Merci à votre blog d’avoir exprimé de manière mesurée et virile votre piété et votre lucidité. Je souhaite que votre exemple soit suivi. En effet, nous ne pourrons persuader personne si nous considérons les opinions comme de simples éléments de communication stratégique. Pour convaincre, il faut être sincère et exprimer réellement sa pensée.
Merci d’avoir souligné l’importance de l’unité des religions chrétiennes.Pour les croyants,pratiquants ou non pratiquants,nous avons le sentiment que ce pape soutiendra les efforts que nous devons faire pour rétablir les valeurs de nos ançiens,valeurs morales et spirituelles.Personnellement,je trouve Benoit XVI bien courageux,ce qui le rend d’autant plus sincère.