Oui, comment rêver d’une meilleure illustration pour ce que nous venions de dire ? Nous en parlions, dans notre seconde session du Café actualité, et c’était le troisième thème choisi, vous vous en souvenez, pour la soirée du 27 : 3 : Avec Soljénitsyne : pour un processus de dé-révolution….
Or, voici que, le lendemain même de ce Café, on pouvait lire dans la presse que l’Archipel du goulag entrait à l’école !…
Le processus de dé-révolution en Russie se poursuit, donc. Il est rapide, et fort, là-bas, où, comme cela avait été prédit, la Russie a bu le communisme comme le buvard boit l’encre. Et c’est bien Molnar qui avait raison, avant tous les autres, lorsqu’il annonçait la fin prochaine du marxisme-léninisme : depuis longtemps, le système, là-bas, était une coquille vide…
Ce processus de dé-révolution est plus lent, plus diffus, moins spectaculaire, ici, malgré nos impatiences. Il n’en demeure pas moins qu’il est à l’oeuvre, également, et d’une façon irrésistible. Et nous assistons bien – même si, encore une fois, c’est toujours trop lent à notre goût… – à un grand mouvement de ré-appropriation par les français de leur héritage, de leur Histoire, mais debarrassée des trucages, des falsifications et autres mensonges de la verité officielle (qu’on se souvienne du Mallet-Isaac !…). Un mouvement auquel contribuent ceux qui, tels François Furet hier, mais aussi Max Gallo, Jean-Christian Petitfils et tant d’autres ne cessent de remettre les choses à l’endroit…
« Sans la connaissance de ce qui est exposé ici, nous ne nous représenterons pas pleinement notre pays et nous ne pourrons pas penser à l’avenir » a déclaré Poutine, devant les caméras de télévison. Et en présence de Natalia Soljénitsyne, la veuve de l’écrivain, qui a établi la version réduite, pour les scolaires, de l’Archipel du Goulag.
Poutine a, évidemment, raison, et ce qui est vrai là-bas est – et sera… – évidemment, vrai ici aussi….
Nous devons donc, tous, tout faire pour pousser à la roue, afin que ce mouvement de dé-révolution s’accélère, ici, et s’amplifie encore, jusqu’à devenir, lui aussi, et ici aussi, irrésistible…..
Soljenitsyne entre à l’école
C’est une véritable petite révolution qui est à l’œuvre. L’Archipel du Goulag d’Alexandre Soljenitsyne rejoint le programme scolaire russe dans une version réduite établie par la veuve de l’écrivain.
A quelques jours de la Journée de la mémoire des victimes des répressions politiques, le 30 octobre, le Premier Ministre russe, Vladimir Poutine, a officialisé la nouvelle devant les caméras de télévision. En présence de Natalia Soljenitsyne, il s’est réjouit de cet «événement majeur» qui finit de réhabiliter l’écrivain dissident. Longtemps privé de sa citoyenneté soviétique en raison de la parution de L’Archipel du Goulag, Soljenitsyne n’y était revenu qu’en 1994, après la chute de l’URSS.
Son soutien controversé à Vladimir Poutine – un ancien agent du KGB – lors de la seconde offensive en Tchétchénie aura sans doute favorisé cette reconnaissance tardive. «Sans la connaissance de ce qui est exposé ici, nous ne nous représenterons pas pleinement notre pays et nous ne pourrons pas penser à l’avenir» a affirmé le Premier Ministre. Le livre – initialement quelque 1500 pages divisées en trois volumes – s’appuie sur des témoignages de survivants et la propre expérience de l’auteur pour raconter l’horreur des camps soviétiques.
10 000 exemplaires de la version courte sont d’ores et déjà distribués dans les établissements scolaires du pays. Ils rejoignent des ouvrages de référence plus politiquement corrects qui minimisent les exactions commises par les anciens dirigeants communistes, justifiant notamment le régime stalinien. Reste à savoir si la version abrégée de l’Archipel ne donnera pas aux jeunes Russes une vision trop édulcorée du système concentrationnaire.
Du silence ou du bruit des mots
comme autant de maux et du
mur de PLANK
LE Testament des Testaments
Suite sur…
http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2010/10/28/0-le-testament-des-testaments.html
Tb,mais il ne suffira pas de dé-révolutionner,mais de restaurer l’identité Française et de changer les institutions actuelles,qui pourrissent et alimentent un système corrompu tous
partis confondus y compris l’administration.PHF.
Le processus de dé-révolution pose également le problème de la souveraineté et de la réprésentation. Dans l’optique jacobine de l’Etat-nation, la souveraineté se définit depuis Jean Bodin comme une notion « indivisible » : l’autorité souveraine est une autorité à laquelle on ne saurait par définition assigner de limites. Une telle souveraineté a autorité sur tout, et tend tout naturellement au despotisme.
Le fédéralisme ne rejette nullement la notion de souveraineté, mais il en donne une autre définition. La souveraineté n’est pas indivisible, mais partagée ou répartie selon le principe de subsidiarité ou de compétence suffisante. Le pouvoir souverain n’est pas un pouvoir absolu, il représente seulement le pouvoir situé au niveau le plus élevé et dont le champ de décision est le plus étendu, celui qui intervient lorsque les pouvoirs locaux, aux niveaux inférieurs, ne sont pas à même de résoudre les problèmes posés.
Quant à la crise de la représentation, elle affecte aujourd’hui toutes les démocraties libérales. L’affaiblissement de l’Etat-nation qui, comme on l’a souvent dit, est devenu à la fois trop grand pour répondre à l’attente quotidienne des gens et trop petit pour faire face aux problématiques qui se déploient désormais à l’échelle planétaire, a eu pour conséquence la dé-liaison sociale (l’Etat n’est plus producteur de social) et une coupure, toujours plus acentuée, entre la classe politique et les citoyens.
Ceux-ci ont alors tendance à se réfugier dans l’abstention ou à voter pour des partis purement protestataires, qui ne représentent pas des forces constructives. On ne peut remédier à cette situation qu’en mettant en place une démocratie participative à tous les niveaux qui, à partir de la base, permette à chacun de participer aux affaires publiques.
L’unité capétienne s’est réalisée face au féodalisme et à
l’Empire, c’est pourquoi le fédéralisme n’est pas adapté à la
France qui a toujours été un Etat unitaire et qui doit le
rester.
Quant à la souveraineté partagée ou répartie, elle s’exerce
dans le cadre de la décentralisation et des collectivités
territoriales dont le principe de libre administration est
reconnu par la constitution.
Pour rêver et sourire un peu, le principe de subsidiarité
appliqué au sein des entreprises pourrait se révéler être
révolutionnaire pour les actionnaires, avec bien entendu un
dédommagement, il ne s’agirait pas de spolier, seulement
valoriser la part des salariés aux compétences suffisantes
et introduire la démocratie participative.
Voyez Sébasto, tout n’est pas à rejeter dans le principe de
subsidiarité !
Dans son acception politique, le principe de subsidiarité est le principe selon lequel les attributions de l’échelon supérieur doivent toujours être limitées de façon telle que cet échelon n’ait à intervenir qu’en cas de défaillance des échelons inférieurs. C’est donc un principe d’équilibre et de régulation qui vise à maintenir vivantes les initiatives de la base et à empêcher que celles-ci ne soient étouffées par le sommet. Comme tel, il est présent dans toutes les constructions fédéralistes, comme dans la plupart des formes de démocratie de base ou de démocratie directe. Reposant sur l’idée que, « dans la société politique, tout doit être mis en oeuvre pour ne priver personne de l’action qu’il peut et veut accomplir » (Chantal Millon-Delsol), il implique un homme considéré comme essentiellement responsable de ses actes, des citoyens définis comme des êtres sociaux dont l’égoïsme naturel s’accompagne d’un besoin tout aussi naturel de solidarité et de socialité, une société posée comme une entité organique,concrète, et enfin le primat du bien commun sur les intérêts particuliers.
C’est l’éternel débat entre l’Etat-nation et l’Europe impériale, le nationalisme jacobin et le fédéralisme décentralisateur, les « républicains » et les » démocrates ». D’un côté, « une souveraineté totale qui est le seul lieu de l’expression d’une volonté générale, un espace vide entre des citoyens-sujets et un prince-souverain, une “société civile” qui ne se définit
que par son opposition avec un prince politique, un monopole absolu du droit et de la légitimité dont les magistrats sont les instruments » ; de l’autre, « une souveraineté conditionnée en permanence par son origine consensuelle, une continuité sans solution entre les associations de niveau inférieur, locales, et de niveau supérieur, universelle, une dignité autonome des magistrats de “pleine juridiction” par rapport au prince fédérateur, une pluralité de droits locaux tempérés par une référence juridique commune ».
Le débat entre Jean Bodin et Johannes Althusius ne s’est jamais achevé, et il est même aujourd’hui plus actuel que jamais.
Le principe d’unité n’est pas incompatible avec celui de
relative autonomie, laissée aux « échelons inférieurs ».
Ce qui est sûr c’est que la France ne s’est pas construite
sur le principe de subsidiarité, tel que vous le présentez.
Dire que « l’échelon supérieur » n’aurait à intervenir qu’en
cas de défaillance de » l’échelon inférieur » est réducteur.
Comment définir la défaillance et admettre le séparatisme
» d’un échelon inférieur » qui se proclamerait non défaillant?
Cela est très embrumé.
Reprenons l’entreprise, dans ce cas, en quoi les ouvriers,
techniciens, cadres, sont-ils défaillants par rapport aux
actionnaires pour la diriger ? Si la réponse est : le capital,
il est tout à fait possible de concevoir par l’intermédiaire
de l’Etat, de nouvelles formes d’organisation où par une
démocratie sociale, ceux-ci dirigeraient leur entreprise ?