Celles et ceux qui l’auraient laissé passer trouveront ici, en PDF, l’intégralité d’un article publié, en début d’année, par Alain Badiou dans Le Monde (1) : Alain Badiou dans Le Monde.pdf
Il n’est pas inutile d’y revenir, car il est intéressant à lire, cet article, et il faut le lire – et le faire lire – car il est révélateur. Il montre à quels point d’autisme et d’enfermement proprement stupéfiant mène l’idéologie, lorsqu’elle s’empare à ce point d’une intelligence. S’il est beau – même pour des personnes qui ne partagent pas nos convictions, que l’on reste fidèle, lorsqu’on avance en âge, à ses idéaux de jeunesse, il est malgré tout surprennt de tomber dans l’aveuglement d’Alain Badiou.
Il n’est que de relire Julliard pour voir que d’autres intellectuels ont choisi de rester fidèles, eux aussi, à leurs idéaux, mais avec infiniment plsu de lucidité :
« …Il n’est pas besoin de relever la tête bien haut pour savoir que l’horizon est bouché, que l’orient rouge est délavé, que le soleil levant s’est drapé de deuil. Or le fait est que jamais les socialistes ne nous ont donné une analyse convaincante de ce qui s’était passé, qui engageait pourtant la vision qu’ils se faisaient de l’avenir… »; « …rien qui nous explique pourquoi l’un des plus beaux rêves de l’humanité s’est transformé en un immense cauchemar…;…s’agit-il d’un vice intrinsèque ? ».
(Pour celles et ceux que le sujet intéresse, nous avons mis en PDF un résumé/commentaire de l’article de Julliard dans le Nouvel Observateur : Jacques Julliard, la Gauche, le PS….pdf )
Là où Jacques Julliard, et d’autres avec lui, se posent au moins certaines questions, Badiou, lui, choisit de faire une pitoyable pirouette pour escamoter ce que Julliard appelle, dans la citation ci-dessus (du Nouvel Observateur) « un cauchemar » : et il ne craint pas d’écrire – Badiou- semblant tenir pour rien les géants que furent Soljénitsyne, Walesa ou Jean-Paul II; et les monstruosités des démocraties prétendument « populaires »; et l’intensité des révoltes populaires qu’elles ont suscitées :
« …Notons au passage que nos critiques prétendent jeter aux orties le mot « communisme » sous prétexte qu’une expérience de communisme d’Etat, qui a duré soixante-dix ans, a tragiquement échoué. Quelle plaisanterie ! Quand il s’agit de renverser la domination des riches et l’hérédité de la puissance, qui durent depuis des millénaires, on vient nous objecter soixante-dix ans de tâtonnements, de violences et d’impasses ! En vérité, l’idée communiste n’a parcouru qu’une portion infime du temps de sa vérification, de son effectuation… »
« Tâtonnements, violences, impasses », les horreurs du Goulag et les dizaines de millions de morts de l’URSS ? Et les dizaines de millions de morts du Maoïsme ? Le quart de la population cambodgienne anéantie ? Les goulags viet-namiens, cubains et autres ? N’est-ce pas trop facile ? En somme, Badiou n’a rien oublié et rien appris. C’est comme s’il n’écoutait pas la télé ou la radio, et qu’il ne lisait pas les journaux. Le communisme, il y croit encore, perinde ac cadaver !…
A ce stade-là, on ne peut rien pour lui…
A cette manifestation de ce que vous avez justement appelé de l’autisme, on ne peut que répliquer la sentence de je ne sais plus lequel de nos Papes: « Le communisme est intrinsèquement pervers »
Amitiés
En toute logique, Alain Badiou devrait faire l’objet de poursuites pour négationisme et apologie de crimes contre l’humanité.
Mais, dans le discours public, nazisme et stalinisme ne sont pourtant jamais placés sur le même plan. Un discrédit absolu s’attache au premier, tandis que le second ne fait l’objet,
somme toute, que d’une paisible réprobation. Alors qu’aucun fasciste français n’a jamais tenu sur Hitler les délirants discours que les communistes français ont pu tenir sur Staline pendant au moins deux décennies, un ancien nazi est un paria à vie, tandis que l’amicale des anciens staliniens n’a jamais cessé de faire carrière dans l’Université comme dans l’édition.
Réponse approbatrice
Commentaire complémentaire
A bien regarder la photo du petit père Badiou, me revient ce que l’on disait en son temps de Klaus Barbie(mon père fut l’un de ceux qu’il pourchassa en 1943 à Lyon, sans succès dans le cas d’espèce): A le voir comme ça, on dirait un gentil papy, le bon Dieu sans confession…
Je ne suis pas étonné, c’est un fou furieux. Je l’ai connu à Reims il y a environ 40 ans, alors qu’il était prof de philo et dirigeait, par personne interposée, un groupuscule particulièrement malsain et dangereux baptisé « union des communistes de france » (ucf), dont le mode de fonctionnement interne s’apparentait largement à celui d’une secte. Il est évident qu’un tel gourou ne sortira jamais de l’univers qu’il s’est créé.