Interéssants, les propos tenus le 15 novembre dernier, à Karlsruhe, à l’occasion du Congrès de la CDU, par une Angela Merkel très en forme, qui a déclaré :
« Nous n’avons pas trop d’Islam, nous avons trop peu de christianisme. Nous avons trop peu de débat public sur la conception chrétienne de l’humanité…. »
Angela Merkel a exhorté ses troupes à retrouver « les valeurs de la tradition judéo-chrétienne », leur demandant de les « défendre avec confiance : c’est ce qui nous permettra de redonner de la cohésion à notre société… »
S’il y a une part d’angélisme dans le début de ce propos, et si on peut probablement le nuancer – car, tout de même, nous avons beaucoup d’Islam… – il est vrai que, comme le dit la Chancelière, cette présence massive peut être pour l’Europe une opportunité de défendre ses convictions. Et pas seulement religieuses…
Encore faut-il le vouloir, et le pouvoir…
Question : en menant un combat à mort depuis deux siècles contre tout ce qui fait les fondements de la culture française, de son Être profond, les Lumières, la Révolution et la République idéologique qui s’en est suivie ne portent-elles pas une lourde responsabilité dans cette sorte de léthargie, voire de tétanisation de l’Europe en général, de la France en particulier, face à ce défi de l’Islam ?….
Contrairement aux religions du livre, dans le paganisme, les dieux constituent des modèles, des figures archétypiques, mais ils n’exigent, ne promettent ni ne demandent rien.
Ils témoignent de la présence de l’être, de la dimension invisible du monde, non d’un autre monde qui aurait une perfection ontologique que ce monde-ci n’aurait pas. Ces dieux ne sont pas seulement multiples ; ils s’opposent entre eux et ne sont même pas éternels.
La présence divine au monde est donc immanente, et non pas de l’ordre d’une transcendance absolue. Le sacrifice tend à instaurer et à maintenir sur terre un ordre analogue à l’ordre cosmique. Le culte est indissociable de l’existence collective, et plus spécialement de la vie civique. On ne pratique pas une religion pour faire son salut.
On ne cherche pas à convertir. La religion ne connaît ni dogmes, ni orthodoxie, ni hérésies. Le paganisme se distingue par là de façon radicale des religions universalistes révélées, ordonnées à la recherche du salut individuel et fondées sur le système de la faute et du péché.