Comment mieux rendre hommage à cette très grande dame que de se mettre, tout simplement, à son écoute ? Canal Académie (une fois de plus…) va nous y aider… :
http://www.canalacademie.com/ida6299-En-Ecoute-facile-qui-est.html
Cincinnatus, réagissant à notre annonce d’hier, note justement : « Les esprits mal structurés qui n’ont pas appris à penser à travers les philosophes et se moquent des « anciens » deviennent des sujets idéaux pour un Big Brother instruit… Incapables de se comprendre et de s’exprimer ils remplacent leurs lacunes par la violence… » Il ramène ainsi à l’essentiel du message qu’aura inlassablement, tout au long de sa longue vie, délivrée cette immense intelligence qu’était Jacqueline de Romilly.
« Qui n’a pas lutté n’a pas vécu », disait Léon Daudet. Et, certes, a cette aune là, Jacqueline de Romilly a eu une vraie et belle vie, riche et utile, pour elle-même et pour les autres. Elle aura supporté, dans ses dernières années, la douleur que représentait le fait de perdre la vue, elle qui avait eclairé tant et tant d’esprits, les guidant vers les lumières de la réflexion, de la connaissance, de la liberté intérieure. En promouvant inlassablement les langues anciennes, très improprement appelées « mortes » par les cuistres, les ignares et les incultes….
En 2008, âgée de 95 ans, elle s’était convertie au catholicisme.
Très rapides éléments d’une courte biographie :
L’académicienne et helléniste Jacqueline David, devenue de Romilly par son mariage, a été la première femme professeur au Collège de France (1973), puis la première femme élue à l’Académie des inscriptions et belles lettres (1975). Spécialiste de la civilisation et de la langue grecques, elle est l’auteur de très nombreux ouvrages sur cette période, notamment sur l’historien Thucydide, le théâtre d’Eschyle et d’Euripide et la guerre du Péloponnèse.
Née le 26 mars 1913 à Chartres (Eure-et-Loir) d’un père professeur de philosophie et d’une mère romancière, Jacqueline David a très vite été première: deux fois lauréate du Concours général, ouvert pour la première fois aux femmes en 1930, elle sera la première femme reçue à l’Ecole normale supérieure en 1933, puis à l’agrégation de lettres en 1936. Professeur de lycée à partir de 1939, elle est nommée maître de conférences (1949), puis professeur titulaire (1951) à la faculté des lettres de Lille, avant d’être professeur de langue et littérature grecques à la faculté des lettres de Paris (1957-1973). Elle est ensuite titulaire au Collège de France de la chaire « La Grèce et la formation de la pensée morale et politique » (1973-1984).
En 1988, elle devient la deuxième femme élue à l’Académie française, après Marguerite Yourcenar. Elle était la doyenne de l’Académie depuis la mort de Claude Lévi-Strauss en 2009. L’universitaire a défendu ardemment l’enseignement littéraire et celui des langues anciennes. Après son plaidoyer « L’Enseignement en détresse » (1984), elle fonde en 1992 une association pour la sauvegarde des enseignements littéraires.
Jacqueline de Romilly a notamment publié de savants essais comme « Histoire et raison chez Thucydide » (1956), « La douceur de la pensée grecque » (1979), un Que sais-je? sur Homère (1986), une biographie d’Alcibiade (1995), mais aussi un roman, « Ouverture à coeur » (1990), et des nouvelles qui évoquent ses souvenirs: « Les Oeufs de Pâques » (1993) et « Laisse flotter les rubans » (1999). L’une des très rares femmes à être Grand Croix de la Légion d’honneur, elle est aussi Grand prix de l’Académie (1984) pour l’ensemble de son oeuvre, membre de nombreuses académies étrangères, prix Onassis pour la culture (1995).
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”