Entendu ce matin, sur France Inter à 7 h 45, l’édito politique de Thomas Legrand.
Nous reprenons son texte sur le site de la radio pour être sûr de ce que nous avançons. Il dit : » En guise de repli identitaire nous avons la République. La France a la chance d’avoir proclamé que la République n’était pas une terre, ni du sang ni une religion mais une idée. Nous sommes ce que nous voulons. Alors il peut y avoir des débats sur ce qu’est la République. Il y a ceux qui ne veulent pas la dissocier de l’idée de nation et qui seront alors souverainistes, il y ceux qui y voient le triomphe de la solidarité et de l’universalisme des valeurs qui nous viennent des Lumières. Il y a la République sociale, le débat autour de la notion d’égalité, égalité des chances, répartition des richesses, autour de la liberté, des droits et devoirs du périmètre de la laïcité. «
Autrement dit : la république est une idée, au mieux portée par la nation, au pis totalement universaliste avec le grand soir au milieu. Curieuse revisitation du sens des mots puisque la « res » publique devient dans la bouche de Thomas Legrand quelque chose de désincarné, une sorte d’allégorie inversée (Nous espérons être compris en écrivant cela). Nous pensons qu’il s’agit là d’un bon exemple de ce néo-négationnisme consistant à refuser à la seule France le droit de se définir sur la base des critères reconnus pour tous les autres (géographie, histoire, culture, langue, religion,etc.).
Si être français, c’est être « républicain » c’est-à-dire « être ce que nous voulons », pourquoi rester en « France », parler « français », etc. La République « française » de M. Legrand est une UTOPIE (au sens étymologique du terme).
Bel exemple en effet de langue de bois qui ne convainc plus personne.
Le « repli identitaire » est un choix en faveur de tout ce qui est organique contre tout ce qui est mécanique et figé, un retour à la diversité des particularismes et des singularités, au vitalisme baroque, à l’exubérance foisonnante, à la proximité par rapport à la nature, aux prérogatives de l’imaginaire et à la culture du sentiment, par opposition à l’universalisme abstrait Certains ont évoqué une « reféodalisation » de la société ou encore l’avènement d’un « nouveau Moyen Age ».
C’est sans doute aussi de cela qu’il s’agit, et de ce point de vue la renaissance de communautés soucieuses de visbilité publique participe incontestablement d’une postmodernité caractérisée par la réapparition d’éléments « archaïques » ou traditionnels. Tout le contraire d’une république idéologique résultant d’une construction abstraite basée sur une métaphysique de la subjectivité.
La République n’est en fait que ce qui caractérise notre
Bien commun. A sa tête, il faut un Roi, seul véritable
garant légitime de ce Bien commun.
Quand tous les Français auront compris et admis cela,
plutôt que de se gargariser de mots, de caricatures, ou
d’idéologies, un grand pas aura été accompli.
Il est donc de la responsabilité des royalistes de ne pas
entretenir de polémique au sujet du terme république, mais
au contraire de l’utiliser autant, sinon même davantage,
que celui de Roi, pour défier ceux qui ont des leçons de
république à nous donner en s’asseyant dessus.
Car, aujourd’hui que deviennent les valeurs de la
République, celles de notre Bien commun, à travers mille
ans d’histoire, toutes périodes confondues. La République
n’est-elle pas entre parenthèses, comme elle le fut
pendant la révolution française, au moment où le Roi
n’était plus là pour veiller sur elle?
Ceci pose la question quel est notre Bien commun, à
quelles valeurs les Français sont-ils attachés et qui peut le
mieux les défendre en s’en portant garant ?
Tout à fait d’accord avec vous mon cher DC, si j’étais Suisse ou Allemand par exemple, je serais sans doute républicain.
Mais chez nous la république est avant tout une construction idéologique. Ce sont en tout cas ses principes, portés par l’idéologie des droits de l’homme, qui dominent.
Ce n’est pas à vous que j’apprendrai que la monarchie peut cohabiter avec ce qu’il ya de plus contestable dans la société.
La théorie politique, celle dont le XXIe siècle a de toute évidence besoin, sera-t-elle une doctrine radicalement nouvelle ou fera-t-elle la synthèse de ce qu’il y avait de meilleur dans celles qui l’ont précédée ?
C’est en tout cas à l’ébauche de cette théorie que nous devons nous employer pour réussir le retour du Roi.
Mon cher Thulé, il y a sans doute des points que nous
partageons, mais pour moi, comme je l’ai déjà expliqué,
les droits de l’homme font partie de notre Bien commun.
Que certains en fassent une idéologie individualiste,
peut-être, mais ce n’est pas mon cas, et je ne dois pas être
le seul, parmi les démocrates, à être royaliste.
Pour que les hommes aient effectivement des droits, ils
leur faut un garant indépendant et légitime, qui ne se
contente pas de les édicter mais de les faire réellement
appliquer, c’est là toute la différence avec ce que vous
appelez l’idéologie des droits de l’homme où l’homme se
suffirait à lui-même, détenteur de droits en dehors de
toute appartenance sociale et de tout arbitre. Ce serait en
quelque sorte l’anarchie.