LA SUITE ECONOMIQUE DE FRANCOIS RELOUJAC
François Reloujac publie, chaque mois, dans Politique Magazine, une chronique économique, particulièrement pertinente et documentée.
Il émane de ses analyses une vraie réflexion d’ensemble, de laquelle, implicitement, car François Reloujac traite strictement de la situation économique, se dégage ce que pourrait être une politique française, non seulement à l’égard de l’Europe, notamment de l’Euro, mais aussi à l’égard des deux principaux acteurs actuels mondiaux que sont les Etats-Unis et la Chine.
C’est la raison pour laquelle nous avons réuni, en un même dossier de 38 pages, sept de ces articles (de mai à décembre 2010) à quoi s’ajoute une réflexion plus générale sur l’économique et le politique, publiée dans la lettre n°19 de Gens de France..
Dans un domaine où nous n’excellons pas toujours, François Reloujac et Politique Magazine apportent, ainsi, une utile contribution à la réflexion de l’ensemble des royalistes français.
L’analyse de François Reloujac met en évidence les difficultés de l’euro en tant que monnaie unique, et l’intérêt à envisager l’euro, seulement comme monnaie commune européenne extérieure, tout en réintroduisant les monnaies nationales à l’intérieur de l’Europe.
Bien entendu, ce point résoudrait une partie non négligeable de nos difficultés, mais ne serait pas suffisant, si par ailleurs, l’Europe ne fixait pas de règles communes pour protéger son espace économique de la concurrence déloyale des pays émergents et notamment de la Chine.
Or, François Reloujac affirme : … » Car, ce que l’on oublie, dans cette relation simpliste, c’est le fait que depuis plusieurs années les Chinois ont peu à peu réussi à détruire les forces productives américaines
et européennes. Les délocalisations, la pression sur les prix bas, alors que l’on ne voulait baisser ni les salaires ni les couvertures sociales dans les pays occidentaux, ont eu raison des entreprises y compris des plus performantes ».
Peut-on imaginer pouvoir rivaliser avec les Chinois en pratiquant une politique de baisse salariale et de démantèlement de nos couvertures sociales ? Ceci n’est ni sérieux, ni économiquement soutenable. C’est aux Chinois d’élever leur niveau de vie intérieur pour assurer leur croissance, par un développement interne, plutôt que par une expansion extérieure envahissante, destructrice des économies occidentales, et non aux Français ou aux occidentaux d’abaisser leur niveau de vie à celui des Chinois!
Claude Allègre a, me semble-t-il, raison lorsqu’il fait remarquer que la mondialisation a eu pour double effet de faire baisser les bas salaires (les délocalisations jouant, d’ailleurs, en la matière, le même rôle que l’appel à la main d’oeuvre immigrée) et de faire s’envoler les plus hautes rémunérations.
A cet égard, françois Reloujac écrit aussi : « Les intérêts politiques et sociaux des peuples européens ont ainsi été sacrifiés sur l’autel des intérêts économiques et financiers des entreprises multinationales. »
Si l’on voulait la mondialisation, l’on devait en accepter toutes les conquences.
Or, la mondialisation est une idéologie utopique dont les conséquences sont évidemment autres que celles qui étaient attendues.
Les destructions auxquelles elle aboutit et dont on commence à prendre conscience, ne sont pas seulement d’ordre économique et son ébranlement actuel en aura, sans-doute, bien d’d’autres, plus graves encore.
Les ravages de la pensée abstraite ne datent pas d’aujourd’hui …
Les échanges au niveau mondial ont toujours existé et
peuvent être bénéfiques pour les uns et pour les autres,
dès lors qu’ils s’inscrivent dans un cadre de coopération au
niveau des Etats, et avec des règles au niveau des
entreprises, qui s’opposent à la concurrence déloyale et
protègent notre espace économique européen.
Par ailleurs, le commerce des pays de l’Union européenne
ayant lieu pour les deux tiers, essentiellement entre pays
del’Union, les importations hors U.E. pourraient très bien
être taxées, tandis qu’une politique industrielle à l’échelle
européenne, serait mise en oeuvre, comme cela a été le
cas pour AIRBUS, ARIANEESPACE, …
La France ne prend aucune initiative dans ces domaines en
se référant à l’exemple allemand comme modèle. Mais
l’Allemagne, elle, pendant ce temps, défend ses intérêts.
A ramper derrière l’Allemagne, la France se défait.