Ecouté ce matin (encore) l’éditorial de Thomas Legrand à propos du sondage donnant 42% de Français qui considèrent la communauté musulmane comme une menace pour l’identité du pays.
Trois remarques :
1. T.L. persiste et signe – et ce n’est pas étonnant – dans son parti-pris idéologique : « L’identité de la France, ce sont les valeurs républicaines ». Autrement dit, trois pingouins qui ânonneraient « liberté, égalité, fraternité » sur la banquise, ce serait la France. Celle-ci n’est plus un héritage, mais une incantation. Mais on en a déjà parlé…
2. T.L. a certainement raison d’émettre de sérieux doutes sur les tenants et aboutissants de toute démarche « sondagière » et son explication de texte sur la formulation de la question n’est pas sans intérêt Disons simplement que, comme tous les journalistes de la bien-pensance, la démarche ne le dérange que lorsqu’elle donne des résultats incompatibles avec le dogme : qu’on se rappelle l’hystérie des médias français lors de la campagne électorale américaine chaque fois qu’un sondage semblait conforter la position de M. Obama.
3. Ce qui est, en effet, le plus critiquable, dans l’édito de ce jour, c’est l’idée selon laquelle la réalité ne doit pas contredire le dogme. T.L. prend le problème à l’envers.
Pour lui, quelles que soient les raisons, bonnes ou mauvaises, que pourraient avoir certains Français de ne pas apprécier la religion musulmane, cela ne l’intéresse pas puisque la messe est déjà dite : les « valeurs de la République » excluent que ‘on puisse en arriver là (heureusement que T.L. n’est pas le conseiller d’un Robespierre, d’un Staline ou, demain, d’un Mélenchon). Cela s’appelle, en bonne langue française, un déni de réalité : T.L. peut ergoter, analyser et subtiliser à l’infini, il n’empêchera pas que beaucoup de gens pensent ce qu’ils pensent et ressentent ce qu’ils ressentent. Ainsi, T.L. et les autres auront beau, pour étayer leur schéma idéologique, mettre sur un pied d’égalité les extrémismes religieux (ce qui est sans doute vrai sur un certain plan), il faut être singulièrement stupide ou aveugle pour ne pas admettre que la violence, l’agressivité, la fermeture d’esprit constituent l’apanage de gens qui – l’actualité nationale et internationale ne cesse de le montrer (est-il besoin d’énumérer quelques exemples – toujours sanglants et douloureux ?) se réclament presque toujours de l’Islam. Ne pas le reconnaître s’appelle, toujours en bonne langue française, une malhonnêteté intellectuelle.
Anne sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“Très beau commentaire en vérité. Je suis d’ailleurs persuadée que Bainville vous approuverait !”