Un premier PDF de 38 pages, consultable en permanence dans notre Catégorie « PDF A TELECHARGER », regroupe déjà 8 articles de François Reloujac, parus dans Politique Magazine entre mai et décembre 2010 et – pour l’un d’entre eux – dans la Lettre de Gens de France.
Dans un domaine où nous n’excellons pas toujours, Politique Magazine et François Reloujac, qui poursuit en 2011 sa réflexion d’ensemble entamée depuis de nombreux mois, continuent donc à rendre un service signalé, apportant une utile contribution à l’ensemble des royalistes français.
Lafautearousseau continuera, pour sa part, à donner à cette suite économique la plus large diffusion possible. En attendant de regrouper dans un second PDF un nombre de textes conséquents, nous plaçons d’ores et déjà dans nos Pages ce premier texte de janvier, et nous lui adjoindrons ceux qui suivront, afin d’en rendre la consultation plus aisée…
Voici donc Zone euro – Les boussoles s’affolent, de François Reloujac (tiré de Politique Magazine de janvier 2011, numéro 92) :
Zone euro Les boussoles s’affolent
En ce début d’année 2011, les faiblesses congénitales de l’euro apparaissent au grand jour. Ses promoteurs et ses thuriféraires sont désormais contraints de faire profil bas. « Les grands européens à l’origine de l’euro espéraient que la solidarité créée entre les peuples par le partage d’une monnaie commune donnerait progressivement naissance à une Europe politique. Il est toutefois peu probable qu’ils aient imaginé un scénario aussi périlleux que celui qui secoue la zone euro depuis bientôt un an », écrit ainsi L. Cohen-Tanugi dans Les Échos (7 décembre 2010).
Et malgré tout ils voulaient toujours y croire ! Pour soutenir leur rêve, ils n’avaient plus qu’un seul argument et un seul moyen.
L’argument : un éclatement de la zone euro coûterait trop cher. Un moyen : puisque ce qui a conduit à ces difficultés, c’est la trop grande liberté laissée aux États de conduire individuellement leur politique économique et sociale, imposons à tous les Européens une unique politique budgétaire dirigée par la Commission européenne.
Toujours le même processus de fuite en avant.
Force est de constater que, depuis la deuxième moitié du mois de novembre 2010, cette hypothèse d’un éclatement de la zone euro est de plus en plus souvent évoquée. Comme pour exorciser l’erreur congénitale, on parle d’un éclatement en deux zones : une zone « Neuro » (ou euro du Nord) autour de l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas et une zone « Zeuro » (ou euro du Sud) autour de la France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce ! Ce qui a fait dire à Nouriel Roubini : « Je ne vois pas quelle serait la logique d’une union monétaire entre pays faibles ». En fait, pour lui la zone euro n’a le choix qu’entre trois scénarios. « Le premier, idéal, serait que l’aide apportée par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) parvienne à résoudre les problèmes et à calmer les marchés. C’est possible, même si à mon sens il faudra sans doute remettre encore de l’argent sur la table. Le second scénario est celui d’une intégration fiscale plus approfondie au sein de la zone afin de résoudre structurellement les problèmes. Mais cela nécessiterait que certains pays abandonnent une partie de leur souveraineté, ce qui semble délicat notamment pour l’Irlande ou l’Allemagne. Enfin, la troisième option est celle d’une restructuration des dettes souveraines des pays en difficulté. Ces réductions peuvent être ordonnées ou désordonnées. Dans le second cas, cela obligerait certains pays à quitter l’euro et conduirait à l’éclatement de la zone » (Le Monde, 14 décembre 2010).
l’erreur congénitale
Le 13 décembre 2010 Alain Madelin avait présenté dans La Tribune une autre approche… tout aussi pessimiste : « Dans le cadre des monnaies nationales, les différences de compétitivité ou les chocs extérieurs sont amortis par des taux de change. Avec l’euro, cet ajustement par les changes devenant impossible, il faut lui substituer un ajustement par la variation des prix. Si un pays décroche, le prix de ses actifs, ses salaires, ses pensions et ses allocations doivent baisser, sinon en valeur absolue, du moins en valeur relative par rapport à des pays en plein essor ». Mais ni l’Allemagne n’est prête à augmenter unilatéralement ses salaires, les prix de ses actifs etc., ni la France n’est prête à infliger une purge comme celles qui ont été exigées des gouvernements grecs ou irlandais. D’autant que ce n’est pas la solution : « Plus la croissance sera faible et le taux d’intérêt élevé (en décembre 2010, le taux imposé à la Grèce s’élevait à 10 %… quand il était de 1,8 % pour la Suisse !), et plus l’excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts) devra être élevé – et donc plus lourd le coût politique à payer pour y parvenir. Plus ce coût est élevé, moins les investisseurs seront confiants et plus haut vont grimper les taux d’intérêt. On est alors entraîné dans une spirale infernale » (Martin Wolf, Le Monde, 14 décembre 2010). D’autant que, fin 2010, le montant cumulé des dettes publiques des seize pays de la zone euro s’élevait à plus de 7 000 milliards d’euros, soit plus de 78,7 % de leur PIB… bien loin des critères de Maestricht.
exit l’économie réelle
Pour ces européistes, ce que les États n’ont pas voulu faire et qu’ils n’ont donc pas fait parce qu’ils jouissent encore d’une parcelle de souveraineté, il faut le leur imposer. Et ils vont y être contraints « par les marchés » ! Le système international auquel on a abouti n’est pas celui d’un abandon de souveraineté au profit d’une administration irresponsable – la Commission européenne – mais au profit exclusif des « marchés », c’est-à- dire des spéculateurs internationaux anonymes. Car ces spéculateurs ne sont plus des personnes physiques individuelles ni même des entreprises fabriquant quelques biens concrets utiles à l’économie, ce sont des fonds de pension et autres organismes de placement collectif qui gèrent des fonds au profit des compagnies d’assurance ou des caisses de retraite. Leur but exclusif étant de faire croître, par quelque moyen que ce soit, la valeur nominale des actifs financiers qu’ils sont chargés de gérer. La marche de l’économie réelle n’entre pas dans le champ de leurs préoccupations. Celle-ci reste encore du ressort des États qui peuvent emprunter autant qu’ils le veulent (ou le peuvent) puisque les marchés financiers sont profonds et liquides. Il suffit simplement qu’ils continuent à leur inspirer confiance, c’est-à- dire à leur garantir qu’ils seront capables de payer les intérêts et de rembourser le moment venu. C’est bien parce qu’elles ont fait cette analyse que les autorités monétaires se sont lancées, qui dans un « assouplissement quantitatif », qui dans un rachat des dettes souveraines. En fait, « les banques centrales injectent de la liquidité ayant un rendement très bas dans les bilans des investisseurs ; ceux-ci réoptimisent alors la structure de leurs bilans, qui contiennent trop de liquidités, en accroissant à nouveau leur détention des actifs aux rendements les plus élevés, c’est- à-dire des titres des pays émergents » (Patrick Artus)… propageant ainsi la crise vers l’extérieur, mais sous une autre forme : à la déflation dans les pays dits riches on ajoute désormais l’inflation dans les pays émergents.
Un tel processus a ses limites. Un État donné ne peut emprunter indéfiniment, sa population ne pouvant, à terme, supporter la charge des intérêts de la dette. Dans une zone monétaire unique, la zone euro, si un des membres fait défaut, ou la valeur de la monnaie est attaquée ou les autres membres doivent venir en aide à l’État défaillant. C’est ce qu’ont tenté les partenaires européens tout au long de l’année 2010. Mais le nombre des États qui n’inspirent plus confiance « aux marchés » est devenu trop important et les États qui paraissent encore solides se sont montrés de plus en plus réticents. D’où l’idée reprise de Jacques Delors et à nouveau agitée par le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, de lancer un « euro-emprunt », des « euro-obligations ». Cette idée a aussitôt été combattue par les Allemands qui ont craint que ce nouveau subterfuge ne fasse rapidement monter les taux d’intérêts sur les marchés, ce qui, à terme, aurait pour conséquence de peser sur le refinancement de ses banques et de son industrie.
la peur des marchés
En cette fin de l’année 2010 la tension ne pouvait que monter entre les partenaires européens. Car, comme le résumait Justin Knight, personne ne voyait d’autre solution que d’abroger l’article 125 du Traité de Lisbonne. Il ne pourra en résulter que des décisions dont aucun pays ne veut : « Les nordiques (Allemagne, Pays-Bas,
Autriche) devront accepter de signer des chèques pour les pays les moins vertueux. Les pays de l’ouest du continent (Espagne,
France…) devront se résoudre à perdre une partie de leur souveraineté, capitulant sur une partie de leur liberté budgétaire » (Le Figaro, 8 décembre 2010). Personne ne s’y est trompé, c’est le régime social de ces pays, notamment le régime français, qui se trouve menacé. Et, de façon très claire. Ivan Best a constaté que le Premier ministre français y songeait : « Ce n’est pas pour rien que François Fillon a annoncé sa volonté de revoir le périmètre de l’assurance-maladie, sans aucun doute pour la réviser à la baisse. Car c’est dans ce domaine, celui de la protection sociale (30 % du PIB), que les remises en cause peuvent être source d’économie à l’avenir » (La Tribune, 8 décembre 2010). Comme pour illustrer le bien fondé de ce propos, le même jour, les sénateurs supprimaient les avantages fiscaux accordés aux personnes âgées ou malades qui emploient des aides à domicile. La peur « des marchés » et l’impossibilité, à terme d’honorer toutes les dettes, conduit les gouvernements, les uns après les autres, à supprimer les mesures sociales les plus utiles et les plus essentielles. Plus d’aides à domicile, imposition maximale des jeunes l’année de leur mariage, diminution des allocations familiales, etc. mais personne ne touchait encore ni à la couverture médicale universelle pour les étrangers en situation irrégulière ni aux avantages fiscaux accordés à l’industrie cinématographique ! ■
Il est obligatoire de sortir de cette Europe et rétablir le Franc. Et Vite trés vite. Dissoudre l’éducation nationale vite trés vite et faire travailler le peuple en les formant sut le tasC’est en forgeant etc …. Il ne s’agit pas de langue de bois ,il faut agir vite faute de quoi la France à l’agonie va mourir. Triste