« Vous pouvez écrire à votre député pour lui demander d’agir auprès du ministère de l’Éducation à ce sujet. Lorsque nous avons tous agi de cette manière contre la violence à l’école, nous avons rapidement reçu le soutien de près de 150 députés. Le débat a été élevé au niveau national et la violence à l’école est devenu un sujet de préoccupation majeure des pouvoirs publics…. »
C’est ce que (vous) demande Vincent Laarman, Délégué général de SOS Éducation, dans un message envoyé à 120.000 personnes, afin d’obtenir le rétablissemnet intégral de la méthode Boscher, qui a fait ses preuves. Là où la désastreuse méthode dite globale a, elle aussi, fait ses preuves, mais en sens contraire…
Les résultats de l’étude PISA sont sans appel : les pays qui réussissent le mieux sont ceux dans lesquels les élèves… travaillent.
L’Allemagne, longtemps en difficulté, s’est redressée depuis que les élèves ont recommencé à étudier l’après-midi.
La ville de Shanghai, qui remporte les meilleurs résultats dans toutes les matières, est un endroit où les professeurs travaillent dur, et font travailler leurs élèves. Même chose en Corée du Sud et à Singapour, en tête des classements également.
En revanche, les pays où l’on privilégie les activités ludiques, les sorties scolaires, les projets pédagogiques, les débats « citoyens », les intervenants extérieurs, s’effondrent.
Certains, comme la France et les États-Unis, voient même leur jeunesse sombrer dans des difficultés de plus en plus graves : chômage et désespoir. On le voit dans les statistiques de la drogue, de la délinquance juvénile, et des tentatives de suicide (au nombre de 80 000 par an chez les jeunes Français ; ce chiffre, dont on parle très peu, est hallucinant : c’est la population d’une ville comme Poitiers).
C’est pourquoi SOS Éducation a décidé de remettre d’urgence sur la table la question cruciale des méthodes d’enseignement dans nos écoles.
Nous devons revenir sur des méthodes fondées sur l’effort, la logique et la progression.
Et c’est pour vous demander de m’aider à interpeler les pouvoirs publics que je vous écris. Voici notre stratégie :
Notre association organise une immense mobilisation en faveur de la méthode de lecture syllabique, parce que cette méthode (par opposition à la méthode globale) est le symbole par excellence de ce qu’il faut d’urgence pour redresser notre école et sauver nos enfants….
En effet, tant qu’on ne reviendra pas à la méthode syllabique, et qu’une proportion importante d’enfants ne sauront pas lire, aucune réforme de l’école ne peut marcher.
La méthode syllabique, c’est la clarté et la simplicité : si un élève ne sait pas que B et A font BA, vous le voyez tout de suite et vous pouvez agir. Il faut faire un pas en arrière, et recommencer jusqu’à ce qu’il ait compris.
La méthode syllabique convient à tous : les enfants pauvres, les immigrés, ne sont pas désavantagés. Tous les enfants peuvent reconnaître un i, puis un T, et apprendre que T suivi de i font Ti. Leurs « difficultés sociales » ne sont pas des obstacles insurmontables.
Une étude menée pendant six ans au Royaume-Uni a démontré que la méthode syllabique augmente nettement les résultats scolaires des enfants, quelle que soit leur origine sociale.
Remettre la méthode syllabique dans toutes nos écoles, c’est réhabiliter l’idée que tous les enfants peuvent apprendre les bases, à condition de les enseigner avec méthode : on commence par les éléments simples, puis on construit progressivement, en répétant constamment ce qui a déjà été appris pour que les enfants n’oublient pas.
Ces règles de bon sens sont valables dans toutes les matières : grammaire, calcul, histoire, géographie, littérature, philosophie…
L’éducation ne peut pas uniquement se faire en jouant. Des efforts, souvent de gros efforts, sont nécessaires constamment, de la part des élèves comme de la part des professeurs. Il n’y a pas de secret.
On nous dit que ce n’est pas possible. Qu’il y a trop de chômage, d’immigration, et de violence dans les « quartiers ».
Mais savez-vous comment on s’y prend, aujourd’hui ?
Le ministère dépense des milliards d’euros pour installer des ordinateurs, des gymnases, des médiathèques, des ludothèques…
Tous les deux ans, on crée de nouveaux « dispositifs de remédiation » qui coûtent des sommes effarantes (170 000 euros par élève et par an pour les nouveaux Établissements de Réinsertion Scolaire, ERS, qu’il est déjà question de fermer, alors qu’ils ont été créés il y a trois mois).
Mais allez demander à une institutrice de CP comment elle enseigne au juste la lecture à ses élèves : leur apprend-elle que B et A font BA ?
Neuf fois sur dix, vous n’avez pas de réponse claire.
Elle vous dira: « Oh, vous savez, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode, je crée moi-même ma propre progression avec des fichiers, des ateliers, et des activités. »
C’est ce qu’on leur enseigne : « il ne faut pas s’inquiéter si un enfant ne sait toujours par lire en fin de CE1, il faut attendre le déclic ». La suite, vous la connaissez.
Soit le gosse a des parents qui s’inquiètent et qui vont lui apprendre à lire eux-mêmes à la maison, avec la méthode Boscher.
Soit les parents ne s’aperçoivent de rien ou « font confiance » à l’école. L’avenir de leurs enfants est fortement compromis. Et c’est pourquoi le désastre est si vaste parmi les immigrés, dont la plupart ne savent pas que notre « Éducation nationale » ne fonctionne plus du tout comme il y a quarante ans.
Prétendre que la question des méthodes de lecture a été réglée il y a plusieurs années est le pire mensonge qui puisse être dit sur nos écoles, et le plus lourd de conséquences.
La réalité, c’est que 40 % des enfants sortent du primaire sans les bases en lecture et en écriture, ce qui représente le taux le plus élevé depuis Jules Ferry. Et c’est une conséquence directe de l’absence de méthode syllabique dans la plupart des écoles primaires.
Vous pouvez écrire à votre député pour lui demander d’agir auprès du ministère de l’Éducation à ce sujet. Lorsque nous avons tous agi de cette manière contre la violence à l’école, nous avons rapidement reçu le soutien de près de 150 députés. Le débat a été élevé au niveau national et la violence à l’école est devenu un sujet de préoccupation majeure des pouvoirs publics.
Nous pouvons réussir la même chose sur la question, plus importante encore, de l’enseignement de la lecture. Mais notre seul espoir d’être entendus par les pouvoirs publics est que nous nous manifestions massivement.
Et c’est possible car nous avons la plus grande force de frappe (ce message est envoyé à 120 000 personnes).
Alors s’il vous plait, écrivez aujourd’hui à votre député pour lui demander de se saisir du dossier de la méthode syllabique dans les écoles, et de répercuter notre demande auprès du ministère de l’Éducation.
Votre intervention peut faire une différence décisive.
Un grand merci, au nom de tous les enfants que votre action permettra de sauver.
Vincent Laarman
Délégué général
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