« 1.100 ans de talent normand !… » : annonce d’un programme détaillé courant mars, et lancement officiel des activités en avril…
Le onzième centenaire de la Normandie se prépare, et sera l’une des Célébrations nationales de l’année. Pour l’instant, on n’a pas encore grand-chose à se mettre sous la dent, il faut bien le reconnaître, mais il n’est pas inutile de commencer à sensibiliser l’opinion et à se préparer à ce qui devrait être un temps fort…
http://www.911-2011-les-festivites.fr/
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Profitons-en donc pour revoir quelques classiques, et faire une petit balade historico-culturelle en Normandie – introductive aux festivités à venir, en quelque sorte… – avec Jacques Bainville et Jean de la Varende…
1. De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre V, Pendant 340 ans, l’honorable maison capétienne règne de père en fils :
« …Nous n’avons pas encore parlé, pour la clarté du récit, de ce qui était arrivé en 911, au temps des grandes calamités, dans la région neustrienne la plus exposée aux invasions par mer. Incapable de résister aux Normands, l’empereur carolingien avait cédé à leur chef Rollon la province qui est devenue la Normandie. Et l’on vit encore le miracle qui s’est répété tant de fois dans cette période de notre histoire : le conquérant fut assimilé par sa conquête. En peu de temps, les nouveaux ducs de Normandie et leurs compagnons cessèrent d’être des pirates. Ils se firent chrétiens, prirent femme dans le pays, en parlèrent la langue, et, comme ils avaient l’habitude de l’autorité et de la discipline, gouvernèrent fort bien; le nouveau duché devint vigoureux et prospère. Les Normands ajoutèrent un élément nouveau, un principe actif, à notre caractère national. Toujours enclins aux aventures lointaines, ils s’en allèrent fonder un royaume dans l’Italie méridionale et en Sicile, portant au loin le nom français. Mais, tout près d’eux, une autre Conquête s’offrait aux Normands, celle de l’Angleterre, où déjà leur influence avait pénétré. Une seule bataille, celle d’Hastings, livra l’île à Guillaume le Conquérant en 1066. L’Angleterre, qui jusqu’alors ne comptait pas, qui était un pauvre pays encore primitif, peu peuplé, entre dans l’histoire et va singulièrement compliquer la nôtre. Allemagne, Angleterre : entre ces deux forces, il faudra nous défendre, trouver notre indépendance et notre équilibre. C’est encore la loi de notre vie nationale.
On pense que le roi de France ne vit pas sans inquiétude le duc de Normandie grandir de cette manière formidable, et, devenu roi en Angleterre, avoir un pied à Londres et l’autre à Rouen. L’Angleterre a d’abord été comme une colonie de la France. C’étaient notre langue, nos mœurs que Guillaume avait portées dans l’île, avec ses barons, ses soldats et les aventuriers qui, de toutes nos provinces, avaient répondu à son appel. Pourtant un danger nouveau commençait avec cette conquête. Les Capétiens n’auraient un peu de tranquillité que le jour où ils auraient repris la Normandie. En attendant, ils profitaient de la moindre occasion pour intervenir dans les querelles des Normands et pour susciter à leur duc autant de difficultés qu’ils pouvaient…. »
2. C’est l’occasion de reparler aussi un peu de Jean de la Varende, un grand normand parmi tant d’autres avec ce passage de René Barjavel :
« ….Les écrivains sont des Dieux. Ils jouissent du pouvoir surnaturel de se débarrasser de leurs tourments et de leurs rêves en leur donnant un visage, un nom, la vie.
Nez-de-cuir, ce géant couvert de plaies, marqué en plein épanouissement de sa jeunesse, par toutes les dents de la mort, cet amant inépuisable qui ne sut pas aimer, qui fut aimé de tant de femmes et mourut solitaire, n’est-il pas le Rêve lui-même, meurtri jusqu’aux os par sa lutte contre la réalité de pierre ?
Et le masque qu’il porta, qui de nous peut l’ôter de son visage, hors de la solitude ?
En ce héros colossal, chacun a le loisir de scruter les propres conflits de son âme. La grandeur de son aventure lui donne un caractère de symbole universel. » Nez-de-Cuir, gentilhomme d’amour « , est une épopée qui rejoint les vieux mythes grecs ou hébreux où les initiés savent lire à la fois l’histoire de l’humanité toute entière et celle de chacun de ses membres souffreteux.
La Varende, en racontant Tainchebraye, ignorant peut-être qu’il se racontait lui-même, nous a raconté tous. Il lui a donné en plus, comme un bouquet de fleurs de son jardin, son amour pour les femmes, pour les forêts, pour les paysans de son pays, et cette droiture de cœur qui lui fait aimer les joies simples, découvrir la beauté partout où elle se cache, dans trois feuilles qui tombent, dans une odeur d’herbe mouillée, dans les yeux d’une bête, dans le reflet sonore d’une chasse sur un ciel d’automne.
Ce qu’ils ont aussi de commun, c’est cette exceptionnelle force physique frappée dans sa floraison… »
Marc Vergier sur 2024 : Le taureau par la…
“Cher Pierre Builly, vos remarques sont toujours les bienvenues. Je ne garde pas la même impression…”