… qu’il livre dans Le Figaro du vendredi 31 décembre 2010, sous le titre En 2011, parlez l’européen.
On ne peut qu’apprécier sa définition de la Chine (« dictature communiste reconvertie dans le capitalisme sauvage, où la folie de la croissance infinie tient lieu d’unique religion sous le regard béat des hommes d’affaires occidentaux ») qui lui permet, justement, d’introduire, pour les dénoncer, les inepties répétées et funestes de tant d’européeens qui ne pensent, ne veulent, ne vivent l’Europe que comme une gigantesque machine à la mettre à la remorque des États-Unis : « …ce mélange de déréglementation économique et de réglementation envahissante de la vie quotidienne, qui transforme ce continent en province de l’Amérique (jusque dans sa monnaie barrée de deux traits, ses parcs de loisirs, ses séries télévisées, sa nourriture rapide). Elle joue sans remords son rôle de bonne poire de l’économie mondiale, première victime de l’immense nivellement par le bas qui conduit son industrie à s’effondrer, son chômage à augmenter, son train de vie à s’effriter au profit des travailleurs asiatiques, des consommateurs américains et des marchés financiers… »
Avec lui, ce n’est pas l’Europe, en tant que telle, que nous rejetons, mais cette Europe là.
C’est classique, ce n’est – certes – pas nouveau, mais il est bon de le répéter de temps en temps; en application du vieil adage Ce qui va sans dire, va encore mieux en le disant…
Voici le texte :
Je ne suis pas si sûr que nous puissions souscrire tout à fait à la définition de la Chine que donne Benoît Duteurtre.
En effet, par delà son « capitalisme sauvage » et sa « folie de la croissance infinie », il me semble qu’on ne peut faire l’impasse sur la volonté de puissance politique du nationalisme chinois, toujours lié, en fait, à sa culture cinq fois millénaire.
Mépriser ou sousestimer l’autre ne constitue jamais une analyse politique suffisante.