Pour ceux qui douteraient des analyses que nous avons publiées ici, notamment celles d’Hilaire de CREMIERS, dans plusieurs de ses vidéos, sur son blog, sur lafautearousseau, et dans différents articles de POLITIQUE MAGAZINE, nous reproduisons, aujourd’hui, un éditorial de LA TRIBUNE en date du 4 avril dernier, qui nous paraît d’une lumineuse clarté.
Rappelons que LA TRIBUNE est, avec LES ECHOS, l’un des deux quotidiens économiques français les plus sérieux.
L’article est signé de Marc Fiorentino, ancien directeur de banques d’affaires américaines (Bank Of America, Drexel Burnham Lambert, PaineWebber, Salomon Smith Barney), président d’Euroland Finance depuis 1999 et gérant du site Allofinance.com.
Ces gens-là, quoiqu’on puisse penser d’eux, savent de quoi ils parlent. Lisons ce texte et tirons-en, pour ce qui nous concerne, les conséquences politiques qui en découlent.
Il est beaucoup question, ces temps-ci, de Jacques BAINVILLE. Et c’est heureux car l’une de ses qualités premières fut, sans-doute, la lucidité. Notamment en matière économique. C’est le moment de se souvenir de ce qu’en disait, récemment, Philippe MEYER, sur France Culture : « Il se faisait même du souci que les autres ne s’en fassent pas ».
On ne doit pas perdre de vue, que cette crise mondiale a sa source aux Etats-Unis, c’est-à-dire dans un pays qui doit déjà faire face à un déficit budgétaire abyssal, une dette extérieure qui ne cesse de croître et un déficit commercial colossal.
Depuis dix ans, l’économie américaine n’a plus pour moteur la croissance due à la production réelle, mais l’expansion de la dette et la rente monétaire résultant de la domination mondiale du dollar.
L’endettement total (dette publique + dette des ménages + dette des entreprises) représente aujourd’hui l’équivalent de 410 % du PIB (dont le montant est de 13 000 milliards de dollars).
Le fait que le dollar soit à la fois une monnaie nationale et une unité de compte internationale, qui plus est libérée de tout lien avec l’or depuis 1971, a longtemps permis aux Etats-Unis d’affirmer et de faire peser leur hégémonie tout en continuant d’enregistrer des déficits colossaux.
Le procédé a consisté pour les Américains à exporter systématiquement leurs titres de dettes vers des pays excédentaires.
A l’heure actuelle, 70 % de toutes les réserves étrangères dans le monde sont constituées en dollars, cette masse n’ayant plus depuis longtemps le moindre rapport avec le volume réel de l’économie américaine.
Il est du plus haut comique que ce soit un ex-dirigeant de grands établissements financiers américains à l’origine de la crise, qui viennne nous expliquer la posologie du remède, (C’est le vieux principe de l’hypocrisie libérale : privatisation des bénéfices et socialisation des pertes), censé combattre le poison qu’il nous administre.
Nous sommes submergés par le mercantilisme qui dépasse tous les autres pouvoirs.Comment pouvons-nous agir sur l’opinion de nos compatriotes,Français,qui ne s’intéressent pas ou peu à leur histoire,à leur immense patrimoine?Le veau d’or est devenu énorme:laissera-t-il une chance à notre Prince de remonter sur le trone?Vos analyses sont excellentes,lucides,mais laissent peu d’espoir.Rassurez moi.Michèle Allauch
Le moment de vérité est de plus en plus proche, le système
ne pourra pas tenir indéfiniment sans des réformes profondes
ou de sérieuses remises en cause pour ne pas dire ruptures
(révolutions). Le « pouvoir » financier est historiquement
confronté au temps, qui le remet périodiquement en cause, et
de plus en plus rapidement, dès lors qu’il agit pour lui-même
au lieu de servir à tous, il créé ainsi sa propre destruction
avant de renaître sous d’autres formes. Tous les espoirs sont
donc permis pour être présents et prêts le moment venu,
pour cette renaissance ou refondation.