Nicolas Sarkozy, Président de la République française, a déclaré qu’il ne pouvait y avoir deux poids et deux mesures dans les réactions face aux troubles du monde arabo-musulman; et qu’il trouvait la situation en Syrie aussi inadmissible que celle qui prévaut en Lybie. Ajoutant au passage, et en substance, pour faire bon poids, qu’on n’envoyait pas des chars contre la foule, et qu’on ne lui tirait pas dessus.
Fort bien : chacun jugera du bien-fondé, ou non, de ce propos, et des suites qu’il peut impliquer…
On sait que, pour nous, vu l’état pitoyable dans lequel se trouve notre pays – et, plus généralement, notre continent… – la France ferait mieux de s’occuper de ses affaires et du triste état dans lequel elles se trouvent, plutôt que de donner des leçons de morale, d’indignation, ou de … bombardements à la terre entière. Mais, aujourd’hui, et pour en revenir à notre interrogation de départ, ce n’est pas de cela que nous souhaitons parler.
Nous souhaitons juste, avec notre question-titre, manifester un étonnement – encore le mot est-il bien faible, et relever ce qui est, de toute évidence, une inconséquence.
Comment ! On n’envoie pas des chars contre la foule, et on ne lui tire pas dessus ? Et c’est le Président d’un Système héritier d’une Révolution et d’une République qui a consolidé son pouvoir par la Terreur qui dit cela ? Une Révolution et une République qui ont organisé le premier génocide des temps modernes, par les deux décrets des 1er août et 1er octobre 1793, pris par Lazare Carnot, et fidèlement exécutés par les Colonnes infernales, qui ont réalisé le premier Oradour-sur-Glane 150 ans avant Oradour, aux Lucs-sur-Boulogne ! Sans que, jamais, le moindre début de reconnaissance de toutes ces horreurs ait été formulé; et, a fortiori, le moindre début de la moindre « repentance » (!)…
On pensera donc ce que l’on veut des propos présidentiels : il n’en demeure pas moins qu’ils posent problème, comme on dit aujourd’hui dans le jargon, lorsque c’est le représentant actuel du Régime, héritier du Système qui a fait « ça », qui dit « ça »…..
En guise de conclusion, et pour mémoire :
– notre PDF : Lazare Carnot, aux sources du génocide vendéen….
– notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants »…
Pour avoir dit à un Trésorier-Percepteur qui nous a escroqué en nous faisant payer deux fois des impôts, la deuxième fois avec frais en plus, conflit toujours pendant au TA de PAU, je suis accusé d’avoir employés les termes » Dressé par un système génocidaire et totalitaire républicain » par un procureur femelle de Mont de Marsan. En violation des déclarations fondamentales, ce procureur m’accuse en vertu de l’article 433-5 du CP ! Or pourtant il est présenté dans ma lettre fort humoristique comme une victime aussi dudit « système »… Donc ce qui gêne le Proc de MDM est justement ce que vous dénoncez : la VERITE !
On pourrait rappeler les fusillades de Thiers sur les comunards également, les exemples ne manquent, hélas, pas. et en ce moment, la Lybie, nos avions tirent uniquement sur des forces armées.???
les guerres modernes font de plus en plus de victimes civiles…
Notre président va t-il déclarer la guerre à la CHINE, qui envoya les chars contre une foule désarmée place TIEN AN MEN ( Mai 1989). En même temps il pourra s’occuper de la Corée du Nord, du Vietnam…
Bref, l’Armée va devoir recruter; qui????????????les jeunes des banlieux.
C’est CLEMENCEAU qui fit tirer sur les vignerons, Charles De GAULLE sur les Français d’Algérie..
La République en FRANCE est mal placée pour faire la morale à la Terre entière.
M. Desmaretz de Maillebois n’est pas le seul à avoir subi l’injustice républicaine. Un professeur d’histoire de ma région osa un jour qualifier de génocide l’action des troupes révolutionnaires en Vendée. Eh bien le brave homme s’est fait virer…
Bien que critique vis à vis des initiatives de Nicolas Sarkozy
en Lybie, et en accord sur la qualification de génocide pour
la Vendée, je trouve inconvenant pour ce
site,d’instrumentaliser les propos du Chef de l’Etat pour
une cause qui n’est pas en lien avec sa fonction ou ses
actes, et dont il n’est en aucun cas, ni responsable, ni
héritier. La Vème république n’est pas héritière de la
première, elle est fondée sur des principes totalement
différents.
La seule chose que l’on puisse dire, est que le Chef de
l’Etat en France, doit assumer l’ensemble de l’histoire
nationale, avec ses bons côtés, comme avec ses aspects
tragiques.
(à DC) Cher ami,
Qu’il y ait eu, de par les intentions de de Gaulle, des choses fort acceptables, et « monarchiques », dans la constitution de la Vème République, nous le savons bien, et nous l’avons dit à maintes reprises; comme nous avons dit que le Pays légal détruisait au fur et à mesure tout ce qu’il y avait de « bon » dans cette constitution, le rejetant comme un corps étranger. Relisez, par ailleurs, son court préambule (et ses trois premières lignes : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004… »)….
Chers amis,
La déclaration de 1789 et les préambules de 1946 et 1958 ne
valident pas que je sache le génocide vendéen; que par
ailleurs, nos représentants, donneurs de leçons, ne
respectent pas nécessairement les principes ci-dessus
énoncés, et notamment celui de l’attachement du peuple
français aux principes de la souveraineté nationale, est une
évidence constatée par les faits (ex: traité de Lisbonne …)
Sur ce débat, qui a été ressassé, ici, cent fois, je voudrais simplement rajouter les quelques points de vue suivants :
1. Ni le Chef de l’Etat, ni aucun Français n’a le pouvoir d’ignorer tout ou partie de l’héritage national. Reconnaissons que dire cela, c’est enfoncer une porte ouverte. Il nous faut donc tout assumer. A condition, toutefois, de distinguer, comme on le fait, d’ailleurs, pour tout héritage, l’actif et le passif. Si l’on remonte le fil du temps, bien des errements, y compris, bien-sûr, sous l’Ancien Régime, sont, sans doute, à porter au passif de notre histoire. Mais il est clair que, telle qu’elle s’est déroulée, notre Révolution doit obligatoirement être passée au passif.
2. Clémenceau, dans son célèbre discours à la Chambre, n’a pas simplement affirmé que « la Révolution est un bloc ». Il indique aussi qu’elle se poursuit, que la guerre qu’elle a allumée, en 1789, n’est pas achevée; et que ses amis et lui en sont les continuateurs. Or, je pense qu’il avait raison et que lorsque Jacques Chirac conjurait ses amis de ne pas toucher aux « piliers du temple », c’est bien, encore, de l’héritage révolutionnaire qu’il s’agissait. Le système actuel me paraît bien se situer, naturellement au niveau très dégradé qui est le sien, dans la filiation du dit héritage.
3. Quand j’entends, avec étonnement, je dois le dire, Edgar Morin expliquer qu’il rejette, désormais, le mot même de « révolution », pour des raisons qui ressemblent beaucoup à celles qu’exposait Soljenitsyne, dans son discours des Lucs sur Boulogne, je me demande s’il ne restera pas bientôt plus que quelques royalistes pour craindre cette remise en cause… Edgar Morin donne ses raisons qui peuvent être aussi les nôtres :
– Il refuse, désormais, l’idée de « table rase » que toute révolution sous-entend plus ou moins implicitement (il lui préfère, à juste titre, la notion de métamorphose où ce qui naît sort par un processus naturel de ce qui existe).
– Le mot « Révolution » est définitivement mêlé à l’idée de Terreur et, ultérieurement, dans le monde qui en est issu, à l’idée de totalitarisme et d’oppression,
– Enfin, parce que l’on sait, aujourd’hui, ce que furent, en Russie, en Europe Centrale, en Chine, au Cambodge, à Cuba et ailleurs, les régimes d’inspiration révolutionnaire, et quel fut leur échec.
Sur tous ces points, je me sens, personnellement, plus proche d’Edgar Morin que de DC.
4. La « déclaration » de 1789 n’est pas, me semble-t-il, un simple énoncé de droits que l’on convient de reconnaître aux hommes ou aux citoyens de notre pays, ou d’autres pays, ou de l’univers tout entier, comme on voudra. Prenons la peine de relire les 17 articles qui la composent : à mon sens, ils constituent surtout, avant tout, une évidente déclaration de guerre à la France historique, dans toute sa tradition, ses traditions diverses. Il en sortira la guerre menée contre la monarchie, la guerre religieuse, contre le sentiment profond et majoritaire du peuple français, la guerre aux provinces, la guerre aux organisations de métier, la guerre à l’Europe … Il sortira, plus tard, de ce rouleau compresseur, l’individualisme moderne, la libération des puissances d’Argent, le monde marchand massifié et consumériste, etc… Bref, tout ce que nous réprouvons.
Sur cette déclaration de 1789, DC a écrit, ici, plusieurs fois, que Louis XVI l’a approuvée, ce qui me paraît, pour ce qui est du fond, inexact, ou, en tout cas, signée, ce qui est vrai. Puis-je lui demander, pourtant, dans quelles conditions sa signature fut enfin obtenue le 3 novembre 1789 ? La déclaration discutée par l’Assemblée fin août 1789, Louis XVI l’a d’abord et longtemps refusée. Il l’a signée, en effet, quasiment captif, après les horribles journées d’octobre où, pour la première fois, les têtes avaient tourné, au bout des piques, autour de lui et de la famille royale et où la Reine avait pressenti, déjà, la mort qui les attendait. Si je me trompe, DC me corrigera.
Pour répondre à Jaco, je ne partage pas l’affirmation de
Clémenceau selon laquelle la révolution de 1789 est un
bloc.
Car il n’y a rien de commun entre la phase « libérale » de
cette révolution conduite par les monarchiens et sa phase
totalitaire. L’enchainement des événements montre que si
le Roi avait voulu prendre l’initiative, il aurait pu le faire en
réagissant rapidement, plutôt que de tergiverser. Ce fut le
cas lors de la rédaction de sa lettre à l’assemblée, avant
son départ de Paris, sauf que c’est seulement en 1791,
que le Roi prend du recul par rapport à une révolution
dont il n’a jamais accepté d’ être mis sur le fait accompli.
Il se rend compte alors, mais trop tardivement, qu’il peut
encore reprendre l’initiative, non pas pour revenir à
l’Ancien Régime qu’il aurait lui-même souhaité réformé
alors que les événements l’avaient pris de vitesse, mais
pour remettre tout sur la table dans un dialogue avec les
Français avec l’aide de l’armée pour le rétablir dans ses
prérogatives d’initiateur de la loi. Ce qui m’a déjà fait dire
que si nous avions eu la Charte de 1814 à cette époque,
promulguée par le Roi, tout aurait été autrement.
Nous connaissons la suite avec l’échec à Varennes.
Pour l’approbation de la déclaration des droits de l’homme
et du citoyen de 1789, il est vrai que Louis XVI l’a signée
sous pression, mais toujours pour les raisons invoquées.
Le Roi était dépassé par les événements qui s’imposaient
à lui, cela ne veut pas dire que le Roi aurait été
nécessairement opposé, s’il avait eu la possibilité d’en être
lui-même à l’origine, dans d’autres circonstances et d’une
autre manière.
Plus que contre le Roi, la phase « libérale » de la révolution
s’est faite sans lui, et s’est terminé de manière totalitaire
contre lui.
DC, vous parlez de la révolution royale qui aurait pu être mais, de fait, n’a pas été. Je ne faisais pas d’histoire-fiction. Je maintiens mon point de vue sur celle qui a et continue d’exister et qui, selon moi, forme un bloc hosdtile à l’entité nationale.
Je serais vraiment heureux, bien que je ne me fasse pas d’illusions, si l’on pouvait une fois pour toutes sur ce point précis, mettre un point final à ces théories, développées naguère par Paul et Pierrette Girault de Coursac, et aujourd’hui par François Marin Fleutot selon lesquelles la déclaration de 1789 ayant été votée par « acceptée » par le roi, il fallait lui en faire compliment et en accepter nous mêmes l’héritage. Or le roi accepta, contraint et forcé, ces 17 articles, mais à la condition qu’ils soient complétés et non sous leur forme provisoire et qu’en contrepartie le pouvoir royal ne soit plus contesté: « j’accorde selon vos désirs mon accession « – et non son acceptation « à ces articles, mais aux conditions positives dont je ne me départirai jamais, que par le résultat général de vos délibérations le pouvoir exécutif ait son entier effet entre les mains du monarque. Il me reste à vous témoigner avec franchise que si je donne mon accession aux différents articles que vous m’avez fait présenter, ce n’est pas qu’ils me présentent tous indistinctement l’idée de perfection. » Il est donc très abusif de créditer le roi de ce texte.
De même, il me paraît insoutenable de prétendre qu' »il n’y a rien de commun entre la phase « libérale » de cette révolution conduite par les monarchiens et sa phase
totalitaire. »
D’abord, il est totalement faux que la première partie de la révolution ait été conduite par les monarchiens. Dès les premières délibérations, les monarchiens se trouvent en porte-à faux. D’ailleurs la pression sanglante de la rue (c’est à dire des voyous) est utilisée depuis le tout début de la révolution contre tout ce qui s’oppose aux dérives, comme jusquà ses derniers jours.
De plus, il est inexact d’opposer les libéraux aux « exagérés » ; car les libéraux comme Turgot, Grégoire ou Sieyès sont tout aussi idéologues que les doctrinaires comme Robespierre ou Saint-just; en fait, ils ont les mêmes bases philosophiques. Un homme comme Roland de la Platière (considéré aujourd’hui comme libéral) aura à l’égard du roi une attitude vénéneuse.
Enfin, je me permettrai de demander à notre ami DC de nous expliquer par quel strabisme divergent il arrive à louer le libéralisme politique tout en condamnant le libéralisme économique, alors que, de Taine à Michéa, tous les commentateurs s’accordent à dire que l’un et l’autre sont le résultat de la même erreur.
Il n’y a pas d’histoire-fiction. En 1789, l’objectif n’est pas
de guillotiner le Roi, ni d’abolir la monarchie, mais de
remettre en cause l’Ancien Régime, il n’y a donc pas un
seul bloc de la révolution, mais plusieurs; et lorsque le Roi
part, sauf complot ou trahison à démontrer, il n’est pas
prévu qu’il sera arrêté avec les suites et enchainements
des événements suivants, connus ou programmés à
l’avance. Il ne peut donc y avoir un seul bloc. Même
Robespierre n’est pas républicain, avant Varennes.
Quant aux monarchiens, de nombreux ouvrages
d’historiens ont montré leur rôle majeur, dans les
événements et textes produits en 1789.
Pour la différence entre le libéralisme politique et le
libéralisme économique, je dirais que le libéralisme
politique est une question qui relève de la souveraineté
nationale, alors que le libéralisme économique du fait de la
mondialisation est essentiellement apatride.
bonjour
article interessant ainsi que les commnetaires
cordialement
thizy