Éditions François-Xavier de Guibert, tome II, 25 euros
(4ème de couverture) : « J’aime la Chine … son évolution me passionne, mais ce m’est avant tout une joie de retrouver le peuple chinois, son dynamisme, son appétit de vivre qui semble si souvent amour authentique de la vie… Je ne suis pas Chinois, les jugements que je porte sur ce monde renversé pour tout Européen non exercé sont le fruit d’un regard tiers, non d’un partisan. Je vois la Chine se rappeler qu’elle est chinoise, je ne soutiens en rien qu’elle est un modèle universel … je pense seulement que ce retour à elle-même est la grande chance qu’elle se donne de faire face à son avenir. Les Chinois, loyaux et équitable ? Oui si l’étranger est capable d’imposer le respect… Sagesse et bonté ? Selon la morale de l’interlocuteur. Et je partage du tout au tout cette appréciation d’un des Français de notre temps qui ont le mieux connu la Chine, Jacques Guillermaz : “Ce qui m’a si longtemps attaché à la Chine c’est la singularité de son histoire, l’humanisme fondamental de sa civilisation… Le passé de la Chine m’émerveille et m’enchante… La vieille Chine inventive et stationnaire s’est mise en route, elle n’en est qu’à l’aube de son histoire.” » Après Chine rouge le grand tournant des années 80, voici le deuxième volet d’une chronique nous menant à l’aube du XXIe siècle chinois. Un « vagabondage » merveilleusement écrit dans l’âme, l’histoire et les arcanes de la Chine d’aujourd’hui.
Rappel : tome 1, Édifier un socialisme à la chinoise, 480 pages, 28 euros :
« La Chine s’est éveillée » écrivait en 1996 Alain Peyrefitte.
Le réveil date de décembre 1978, quand – Mao mort et les gauchistes liquidés – Deng Xiaoping fait faire à son pays un « tête à queue » idéologique. De la Chine des décennies qui suivent – objet de ce livre -, le premier ministre Wen Jiabao dit qu’ « elle a trouvé la voie d’un développement compatible avec les caractéristiques de sa tradition ». « Les hommes se ressemblent en creux », disait Marcel Mauss.
Ainsi, les traditions nées de besoins identiques ont fait de l’homo sapiens sapiens un Chinois, un Latin, un Indien, un Juif, répondant chacun aux exigences de la vie par des réflexes, des tactiques spécifiques. Xavier Walter voit la Chine se rappeler qu’elle est chinoise. Ce retour aux coutumes, phénomène chinois récurrent, est, pense-t-il, la grande chance qu’elle se donne de faire face à un avenir que sa masse rendra toujours incertain.
Cette Chine « de tradition » a son mentor, il suffit de lire le Quotidien du Peuple : « Si l’étude de Confucius cesse d’être confinée aux bibliothèques, elle offrira à la Chine un regain de force spirituelle » Confucius prêche à chacun une quête responsable, altruiste du milieu juste cosmique et social, sans lui on ne peut ni comprendre la Chine ni mener les Chinois. Les révoltés du Quatre-Mai (1919) le récusèrent; il aurait « figé la société »; Mao l’accusa de « féodalisme »… et le XXe siècle chinois fut une horreur. Aujourd’hui, le Maître est de retour. Et, avec lui, l’Empire « rouge » de « la réussite » ?
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“Le constat est sans appel mais ne nous laissons pas aller au découragement. .D’abord ne nous…”