(Hasard de l’actualité : Kadel Evans, australien, vient de remporter le Tour de France 2011. Via Twitter, sa femme demande aux australiens de « fêter ça » en n’alllant pas travailler aujourd’hui. La première ministre réagit aussitôt en disant que, s’il faut se congratuler pour cette victoire, il ne faut pas nuire à l’économie. A la lecture de ce qui va suivre, on comprendra la « saveur » de la chose, qui ne serait, sinon, en soi, qu’un banal fait divers…)
C’est dans Le Figaro journal du samedi 23/dimanche 24, et François Hauter intitule ironiquement son article – sa charge, plutôt… – « La grande récré », cette avancée sociale.
Son sous-titre est on ne peut plus clair : « Notre culte des vacances n’a pas d’équivalent dans le monde. Ce qui nous vaut une réputation d’incorrigibles flemmards. Cette passion du « temps libre » n’est pas sans conséquence sur le plan économique ».
Si une part de l’article – au début surtout – relève de l’étude de moeurs, si l’on peut dire, François Hauter en vient très vite à l’essentiel. Il dresse un historique court, mais très juste, des décisions politiques qui ont marqué cet immense glissade qu’il dénonce (de 1936 aux « 35 heures »…). Car, cet article le montre bien, même si l’auteur ne le dit pas assez carrément à notre goût, il s’agit bien de décisions politiques, prises par un État – ce que nous appelons, nous, le Pays Légal.. – qui a voulu et organisé, d’en haut, l’actuelle situation calamiteuse que décrit François Hauter. Les masses, elles, ont suivi…
Ensuite, allant encore plus loin, François Hauter touche au but : « C’est un mode de vie qui est à revoir. Cela demande du courage. Sans doute les Français en manquent-ils ».
Certes les Français sont critiquables, lorsque leurs comportements et façons d’être, de penser, d’agir etc… le sont. Mais nous pensons aussi qu’il ne faut pas oublier que le problème premier posé en réalité par François Hauter est politique, que c’est celui de l’État, celui des Institutions. Et qu’il est malgré tout trop facile de n’incriminer que « les gens », « le peuple » : l’État et les gouvernants aussi ont leur part de responsabilités…
Cette nuance, de taille, apportée, constatons cependant que nous sommes enntièrement d’accord sur ce point du mode de vie à revoir avec François Hauter, lui-même en plein accord avec Pierre Boutang, prêchant la metanoïa.
Mais, pour être tout à fait clairs, qu’est-ce exactement que la metanoia ?
Pourquoi re-écrire ce qui a déjà été écrit ? Il y a quelques semaines, Jaco postait le commentaire suivant, qui cadre bien, dans ses premières lignes, avec ces réflexions suggérées par l’article de François Hauter, et qui élargit par la suite le débat…. :
« Que veut dire Pierre Boutang lorsqu’il indique que sans une « metanoia », c’est à dire une volonté profonde de changement, de « conversion » ou, positivement, de Renaissance, de la société française, même un Prince ne suffirait pas à enrayer la désagrégation de notre nation. A quoi j’ajouterai, pour ma part : et probablement de toute l’Europe.
Bien entendu, il ne s’agit pas d’une métanoia ou d’une conversion, au sens uniquement religieux, voire théologique. Mais au sens étymologique qui est : transformation profonde, changement d’esprit ou de mentalité.
Observez ce que sont devenus, pas seulement notre système institutionnel, ou politique, qu’il aurait suffi d’améliorer ou de changer, en d’autre temps, mais la société elle-même, le monde lui-même.
Faut-il encore décrire, ici, ce monde où nous vivons, les bases qui sont les siennes, l’avilissement qu’il induit, des peuples, des États, de la culture, de la simple vie en société ?
La politique, les institutions, n’ont guère de sens si on les réduit à de simples techniques ou entités juridiques, sans but « sociétal », sans ambition de civilisation.
Sauf à considérer le système mondial actuel comme satisfaisant, ou sans très graves défauts, susceptibles de réduire notre civilisation à presque rien, il faut admettre qu’une profonde remise en cause, un « retournement » sont nécessaires à notre survie en tant qu’État, peuple et société.
C’est le sens de l’appel de Boutang à une « métanoia ».
Peut-elle être envisagée, ressentie comme vitale, désirée, voulue, puis progressivement mise en oeuvre par un nombre suffisant de Français – et j’ajouterai, pour ma part, d’Européens ?
Mais, c’est, en leur temps, à leur manière, avec les qualités et, sans-doute, aussi, les défauts de leur époque, ce que Maurras et son Action Française avaient entrepris au début du siècle dernier, où toute une élite s’était rassemblée et grandissait autour d’eux et que la première guerre mondiale est tragiquement venue interrompre.
Mais c’est ce qui peut être repris. Par nous ou par d’autres, ou les deux. C’est ce qui peut devenir ce que le défunt Comte de Paris appelait très justement une « exigence naturelle des réalités de notre temps ». C’est ce qui peut devenir une grande aspiration populaire, qui a, naturellement, besoin d’être guidée, explicité, amplifiée.
Le rejet du monde de l’argent-roi et de ses citadelles de tous ordres , tel qu’il nous apparaît bien aujourd’hui, le refus de notre désagrégation peut, en effet, faire l’objet d’un consensus profond, en France et en Europe. Nous en avons, déjà, même dans les grands médias, des signes et des manifestations nombreux et de grande qualité. Sachons, au moins, les reconnaître.
Et, dans ce cas, Boutang, à mon avis, a raison de penser que le Prince issu de notre histoire nationale, peut apparaître comme le « premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire ». Révolutionnaire, bien-sûr, au sens que nous venons de dire.
C’était la drnière phrase de son « Reprendre le Pouvoir » dont le souci essentiel, comme toute sa vie d’homme d’action, n’était rien d’autre que de « faire » la monarchie, un Prince et un Roi. »
Je ne comprends rien au commentaire du jeudi 21 juillet, sans doute plein de bonne volonté…
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement…disait Boileau, au XVIIè siècle; il y a aussi, désormais,un avilissement de la langue, qui s’est également fait par le double refus de la rigueur et de la réflexion logique de la grammaire, refus idéologique pratiqué par notre école depuis quelques quatre décennies.
un professeur de lettres en retraite.