« Il faut trouver des moyens de rassembler plus d’argent », dit Jean Peyrelevade, et c’est sûr qu’il a raison.
« Taxez-nous davantage ! Nous voulons payer plus !… » rétorquent – comme c’est touchant ! – une bonne vingtaine de grosses fortunes.
Tous les milliardaires seraient-ils devenus beaux ? Tous les milliardaires seraient-ils devenus gentils ? Face à ces torrents de générosité aussi soudaine qu’inattendue, qui font penser à une sorte de Nuit du 4 août à retardement, tâchons de garder la tête froide, et de raison garder, justement….
Et d’abord, osons une remarque préliminaire : depuis plus de 130 ans qu’elle est installée au pouvoir, la République idéologique est donc toujours aux prises avec le même problème financier qui, dit-on, avait causé la perte de la monarchie. Curieux, non ? La situation actuelle, bien plus catastrophique que celle de nos finances sous Louis XVI, ne révèle qu’une chose : l’archaïsme, l’injustice, la lourdeur (10.000 pages et plus pour le Code des Impôts…) et, surtout, l’inefficacité de la fiscalité du Pays légal, en charge des affaires depuis si longtemps : c’est pas brillant ! Surtout après tant de si belles promesses !….
Une fois ce rappel rappelé, que faire, puisqu’il y a péril en la demeure ?
Bien sûr qu’on peut taxer davantage ceux qui ont plus : il n’est nullement scandaleux de demander une participation plus forte à ceux qui ont plus, et beaucoup plus. Tout le monde est d’accord là-dessus. Il est juste surprenant qu’on ait affaire à ce problème dans un Système qui affirme, du premier janvier au trente et un décembre, et depuis cent trente ans, que nous vivons sous le régime de l’égalité devant l’impôt….
Mais si le Pays légal y mettait aussi du sien, et commençait par le commencement ? C’est-à-dire par réduire la gabégie, et faire des économies ? Tout simplement. S’il cessait de dépenser plus qu’il ne gagne (ou, plutôt, plus qu’il ne nous ponctionne…) ? Comment expliquer qu’avec vingt millions d’habitants en moins que les Allemands nous ayons pas loin de deux millions de fonctionnaires en plus qu’eux ? Et toutes ces dépenses somptuaires, ces Hôtels de Région scandaleusement « dimensionnés », qui font souvent doublon, voire triplon, avec d’autres structures régionales ?
Et, tant qu’on y est, plutôt que de chercher quelques millions par ci, quelques millions par là, si on allait chercher du côté où il y a des milliards, chaque année à récupérer ? Tous les experts le disent, même si un chiffre unique ne peut pas être avancé : l’immigration illégale coûterait aux alentours de 5 milliards par an; et la légale (les 200.000 naturalisations annuelles, le regroupement familial, l’AME et tutti quanti…) quelques 20 milliards. Même si ces deux chiffres devaient être revus à la baisse, c’est là, de toute évidence, et assez rapidement, que l’on trouverait ces milliards que l’on a tant de mal à réunir.
Dans une maison où toutes les portes et fenêtres sont grandes ouvertes en plein hiver, lorsqu’il gèle dehors, rien n’empêche un propriétaire de pousser à fond son thermostat. Pour autant, aura-t-il chaud, chez lui ?
Alors, pour en revenir à notre point de départ, si des représentants d’une partie des grandes fortunes de France veulent contribuer à résorber l’abîme colossal qu’un Pays légal incompétent et irresponsable a creusé sous nos pieds depuis plus d’un siècle, ces « riches » ont raison, et cela les honore : qu’ils le fassent ! Mais la clé de tout, c’est la réforme du Pays légal, de sa gabégie, de son incompétence….
P.S. : Pour conclure ces quelques réflexions, cette courte note de Jacques Bainville, dans son Journal (Tome III, 1927/1935, page 31, note du 13 décembre 1927) : « Le problème, dans notre démocratie, est de trouver beaucoup d’argent avec une activité économique ralentie et avec une idéologie qui pousse à la consommation et non à la production. La loi est celle du moindre effort pour le travail, du plus grand effort pour passer au guichet du percepteur. Ce serait un miracle si les deux pouvaient s’accorder. On parle beaucoup de « rationaliser » l’industrie. L’Etat ne pourrait-il commencer par donner l’exemple ? »
L’avantage, avec la Sagesse, c’est qu’elle est intemporelle….
L’immigration, les fonctionnaires … soyons sérieux, ou tout au
moins, honnête sur ce site.
La Cour des comptes, elle-même, pointe les deux tiers de
l’augmentation de nos déficits et celle de la dette en
conséquence, par les innombrables cadeaux fiscaux de la
majorité politique actuelle faits pour l’essentiel à des
contribuables non nécessiteux.
L’argument numéro 1 est toujours le même, l’exonération ou
la déduction fiscale va créer des emplois et favoriser
l’investissement, sauf qu’au final ce n’est pas réellement le
cas, car ces cadeaux ne sont jamais conditionnés à des
engagements effectifs : voyons la restauration rien que pour
exemple.
Ceci va en fait essentiellement dans la poche de ceux qui en
profitent comme effet d’aubaine.
L’argument numéro 2 est la fuite des investisseurs ou
grandes fortunes qui s’expatrieraient, sorte de chantage
odieux qui jusqu’à ces derniers temps pouvait encore faire
illusion.
Or, à ce jour, non seulement les plus fortunés de notre pays
ne fuient pas, car ils y trouvent intérêt, mais sentant l’orage
qui gronde, revendiquent le devoir de contribuer davantage,
avant qu’il ne soit trop tard, » se préservant » sans doute ainsi
d’une nouvelle « nuit du 4 août » tant redoutée.
Les Français ne sont donc plus dupes et je crains que
l’immigration, les fonctionnaires et pourquoi pas le soda, ne
suffisent plus à faire de nous des gens raisonnables, il faut
donc comme cela est justement dit, raison garder !
Les moyens d’informations existent, pourquoi ne pas les les utiliser pour convaincre encore les incrédules du mauvais outil politique qu’est notre république. République championne des combats truqués électifs, utilisés à outrance. République dépensière qui préfère les autres, oligarche à la limite de la dictature des idées et des actes. Les Celtes, que dis-je, les Gaulois sont ils tous morts avec Vercingétorix. Rix c’est bien le roi, alors réviellez vous, que diantre.
Soyons sérieux, en effet. Il y a, sans-doute, de nombreuses causes à l’accroissement démeusuré de la dette souveraine de la France, pays où, globalement, la pression fiscale est tout de même l’une des plus élevées du monde. Mais il n’y a aucune raison pour que l’une ou l’autre de ces causes ne puisse être évoquée sans qu’une levée de bouclier immédiate, une sorte de jugement d’ordre quasiment « moral » ne vienne s’y opposer. On peut, comme c’est mon cas, vouloir un corps de fonctionnaires puissant; on peut respecter les personnes étrangères venues résider ou s’installer chez nous. Mais il n’y a aucune raison d’ignorer les problèmes, tels qu’ils se posent. Pas de moraline ni de tabous, s’il vous plait !
Tout à fait d’accord avec Elec 13, il n’y a pas de tabous,
toutes les causes de notre déficit et de notre dette peuvent
être examinées sérieusement. Cependant, il y a pour cette
législature, des données économiques qui montrent ou
plutôt démontrent, qu’en dépit de la crise économique,
l’essentiel de l’augmentation de notre déficit et de notre dette
provient d’une politique d’allègements massifs des recettes
fiscales, qui comme cela pouvait être prévisible, n’a pas
donné les résultats prétendument escomptés. Et si l’argument
est de dire que ces résultats n’ont pas été au rendez-vous
précisément parce qu’il y avait crise, alors, il aurait été
raisonnable de revenir, dès 2008, et non pas en quasi-fin de
mandat, sur des mesures manifestement inappropriées et
non justifiées, pour ne pas dire davantage.