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En voici l’Editorial : Au bord du précipice
Au bord du précipice…
Nous sommes au bord du précipice. C’est une évidence. Barack Obama nous le crie. Certes, il n’est pas, lui-même, dans une situation plus confortable. Mais l’Américain, du moins, est maître chez lui, quelles que soient les contradictions internes de son pays. Maître de sa monnaie, donc de son économie, donc de sa politique.
Les Européens, aux mises en garde des Américains, ont bombé le torse : pas de leçon à recevoir ! Soit. Mais les Européens ne sont plus maîtres de rien. Ils ne savent pas où ils vont. Et les unités de façade commencent à se craqueler. Les discours d’un jour, un vote d’un moment ne font pas une politique.
Chacun va devoir penser à soi. C’est ce qui se fait tout naturellement et dans la douleur. Les Grecs ne cherchent qu’à gagner du temps, les Irlandais se remettent au travail, les Portugais vont faire le nécessaire, l’Italie si mal en point s’y essaye, l’Espagne devra y passer, l’Allemagne se fixe des règles et des perspectives, même la Belgique cherchera des moyens, et les autres pays européens sur le bord de la faillite ou en faillite virtuelle vont se sentir dans l’obligation de prendre des décisions…
La France ? L’idée de rigueur avec le budget 2012 commence à faire son chemin. Il est vrai qu’elle a joui d’une dépense publique telle, qu’elle peut se flatter d’avoir peut-être moins souffert que d’autres… Et encore. Mais sa dette qui s’alourdit ne lui appartient plus.
Le crise la rattrape à nouveau et, cette fois -ci, c’est d’une gravité extrême. Tout se joue dans les mois qui viennent. Peu le voit encore. Les élites – ou ce qu’on appelle telles – n’ont ni vu ni prévu. Ce qui les préoccupe comme toujours, ce sont les postes, les places.
Cependant la France est une vieille nation ; elle devrait s’unir pour faire bloc dans l’adversité. Pas du tout ! Le système politique veut que dans l’adversité l’occupation principale des dirigeants soit de s’entretuer. Ils n’est question que des affaires… Affaires à droite, affaires à gauche. Elles sortent maintenant pour régler des comptes. Emplois fictifs, attentat de Karachi, mallettes de Bourgi, contrats de Takiedine et de Djouri, affaire Bettencourt, affaire Guérini, magistrats compromis, Bruguière suspecté, le procueur Courroye obligé de se présenter lui-même devant le juge, la juge Prévost-Desprez interrogée : partout des accusations et qui visent toujours au plus haut. La politique contre la politique, la justice contre la justice, la finance contre la finance, tout contre tout. C’est un grand déballage et qui ira jusqu’où ? Jusqu’à tuer ?
La République irréprochable, ce sont des mots. ça n’existe pas. D’ailleurs, aucune République, en France, n’est tombée à l’occasion d’un scandale. La Première est née dans un scandale, celui de la Compagnie des Indes ! Le régime vit par nature de corruption : les hommes politiques ont besoin d’argent ; ils votent les lois. Tous les scandales, si nombreux de la IIIe République, de Panama à Stavisky, trouvent dans cette logique leur explication. Les témoins y étaient supprimés. La IVe République a fait très bon ménage avec les affaires. Et la Ve…
Tout le monde savait pour certaines affaires…Tout le monde ! Pourquoi jouer les indignations ? Non, la République ne s’effondre pas à cause des scandales ; elle y prospère. Elle tombe dans les catastrophes que son impéritie a entraînées ! Seulement les scandales deviennent vraiment doublement scandaleux quand ils sont matière à luttes politiciennes… au bord du précipice ! ■
Il m’arrive aussi, quelques fois, de ne pas « aimer » Politique Magazine ou, pour être plus précis, tel ou tel de ses articles. J’y ai trouvé des analyses trop « libérales » pour mon goût; ou pour simplifier, trop « régimistes ». D’autres, par exemple sur les « printemps arabes », m’ont semblé d’un optimisme et d’un conformisme navrants. Sur ce dernier sujet, nous verrons bien, dans quelques temps, comment l’Histoire tranchera. En tout cas, emboîter le pas du politiquement correct ne me semble pas la bonne méthode pour faire prospérer notre cause …
Qu’est-ce que cela prouve ? Simplement qu’il n’est pas nécessaire d’être toujours d’accord sur tout pour lire et soutenir un journal, en l’occurrence un magazine, dont la qualité est incontestable.
Cela dit, j’ai bien aimé la tonalité générale du numéro dont il est fait mention, ici et aujourd’hui. Le discours y est intelligemment plus « musclé ». Le titre de couverture le résume bien : « Sortir de la crise ? Sortir du système ».
Je ne vois pas, en effet, que nous ayons grand chose d’autre à dire à nos compatriotes qui puisse être utile et porteur d’espérance.