Hervé Juvin préside des Sociétés qui font de lui un acteur important du système économique – qu’il connaît donc bien et dont, pourtant, il fait une critique sans concession, allant bien au delà du seul débat économique.
Qu’on en juge par ces lignes fondatrices lues sur son blog :
« L’économisme et ses corollaires, management, conformité, ratios et ratings, commandent la banalisation et l’uniformisation. La diversité des sociétés humaines est en danger. L’économisme est le pire ennemi, non pas des peuples européens, ou de l’Occident, ou de l’Union européenne ; de tous les peuples du monde, de tous ceux qui croient que l’argent ne fait pas société, que le contrat ne remplace pas la loi et que la croissance ne dispense pas de la politique. Le prochain combat n’oppose pas une civilisation à une autre, un peuple à un autre, l’Occident aux autres ; il oppose ceux qui en Occident sont aussi conscients qu’un Musulman, un Hindou ou un Vezos de la singularité vitale de leur culture, de leur unité interne et de leur autonomie. Il n’oppose pas l’Amérique, ou l’Angleterre, ou la Chine, aux autres ; il oppose aux Américains, aux Britanniques comme aux Chinois ceux qui veulent faire de tout américain, de tout anglais, de tout chinois, un citoyen du monde, c’est-à-dire un consommateur désirant. Les pires ennemis, non pas de nos peuples, mais de tous les peuples, c’est-à-dire de l’humanité, sont ceux qui entendent la réduire au rendement, au nombre et aux comptes. Il n’y a pas de place pour ceux-là dans le monde qui vient, le monde de la diversité collective, des identités et du politique retrouvé. Le plus grand combat politique, et peut-être le seul, est celui de la diversité des sociétés les unes à l’égard des autres, c’est le combat pour l’autonomie des peuples, et c’est le combat pour l’unité interne des sociétés politiques. »
J’avoue que je ne connaissais pas Hervé Juvin. Comme vous avez raison de parler de « lignes fondatrices » ! Voilà qui éclaire singulièrement le débat, et qui l’élève heureusement….