Il ne s’agit, ici, que de rendre compte de l’émission, dans ses grandes lignes (on ne peut tout retranscrire…), pour celles et eux qui n’ont pas eu la chance de l’écouter….
Intéressante, et à certains moments très intéressante, l’émisssion – d’une heure – l’était, certainement. Avec, cependant, comme c’est bien normal, des moments plus forts que d’autres.
Dès le début, la remplaçante de l’animatrice habituelle présente l’invité du jour, si l’on peut dire, en fait Charles Maurras, comme « quelqu’un de très important » : elle a, autour d’elle, trois personnes pour parler de lui car, en plus de Stéphane Giocanti et Axel Tisserand, qui étaient annoncés, Nicole Maurras, la belle-fille de Maurras par alliance (1) est présente dans le studio….
On apprend d’abord, et cela fait plaisir, que « beaucoup de publications se préparent sur Charles Maurras pour 2012 », qui sera de fait « une annnée Maurrras », comme nous avions déjà employé l’expression dans ce Blog, en signalant que, de notre côté, nous apporterions notre pierre à l’édifice….
On fait aussi, rapidement, le parallèle avec le 600ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, rappelant la part prise par l’AF et Maurras dans l’instauration de la Fête de cette sainte de la Patrie…
Stéphane Giocanti fait remarquer une chose importante : la liberté de ton qui a présidé à la rédaction de ce Cahier de l’Herne sur Charles Maurras, qui est l’objet de l’émission. Il s’agit d’un ouvrage collectif (une trentaine de contributions), regroupant des textes introuvables (comme celui de Thibon), des inédits (comme ceux de Soutou ou de Mattéi, sur Maurras et Platon), quelques textes et extraits de Maurras lui-même, et, aussi, un riche cahier photographique. On n’est donc pas « dans la commémoration ni la répétition », chacun s’est exprimé sans « unité » imposée (essayistes ou témoins, comme Michel Déon)…
Ceci est indéniablement une qualité, un plus, pour ce Cahier : Tisserand fera remarquer, néammoins, un peu après, que cette liberté ne signifie pas « du n’importe quoi » et qu’il n’y « a pas eu aucune méthodologie » : il y a, malgré tout, explique-t-il, une cohérence et un « ensemble » et on a tâché de couvrir toutes les facettes de Maurras, et elles sont nombreuses: d’abord est évoqué « l’homme Maurras » (Maurras vu par lui-même et par les hommes de son temps…); puis, le Maurras littéraire et poète; avec la contribution de Nicole Maurras, on aura ensuite le Maurras de l’amour sacré et de l’amour profane; avec Jean-François Mattéi, on aura encore les principes de la philosophie politique de Maurras; enfin – et faisant remarquer combien le point d’interrogation est important – on aura une réflexion sur Maurras, une religion de la politique ?
Donc, grande liberté donnée aux contributeurs, mais, malgré tout, cohérence de l’ensemble….
On ne démentira évidemment pas Stéphane Giocanti lorsqu’il explique que « des gens ignares continuent d’écrire des sottises sur Maurras ». Souvent présenté comme un « moine soldat », nerveux, colérique… l’intérêt de la contribution de Nicole Maurras sera de montrer l’intime….
Ici, une mise au point s’impose : elle est claire, nette et sans bavure. Nicole Maurras rappelle que l’Herne avait déjà publié deux textes de Maurras, Le soliloque du prisonnier et L’Ordre et le Désordre; un troisème texte, La bonne mort, tiré des Mythes et fabliaux du Chemin de Paradis, vient d’êre publié, avec une préface de Boris Cyrulnik. Ce texte date de 1892/1893, alors que Maurras a vingt-quatre/vingt-cinq ans. « Quelle n’a pas été ma surprise de voir une préface qui n’a rien à voir ici… » dit Nicole Maurras, expliquant que Cyrulnik « n’a pas compris Maurras » qu’il est « hors sujet » et affirmant avec force, concernant ce « texte merveilleux, très bien écrit » : « avis au lecteur : je ne cautionne pas la préface ». On passe les détails, donnés par Nicole Maurras, expliquant comment et pourquoi il a été possible que cette Préface « passe », malgré tout, mais c’est dit, c’est clair, net et sans bavure, comme nous l’avons noté plus haut : mais il fallait que ce soit dit, et ce fut bien dit….
Tisserand reprend la parole pour rappeler que Maurras c’est, tout de même, 200 ouvrages, 10.000 articles…. Puis Nicole Maurras cite un courrier d’un chercheur du CNRS qui, s’étant mis à lire sur et du Maurras, lui déclare « plus j’avance dans ce travail.. et plus aussi certaines préventions tombent… »
A un moment, Giocanti en arrive au fait « provençal », et fait remarquer que « la culture provençale est rebelle à l’idée d’enfer » et que, en Provence, la grande fête c’est Noël, plus que Pâques… (à suivre…)
(1) : Charles Maurras a eu deux frères : l’un, qui n’a quasiment pas vécu, et l’autre, Joseph, qui eut deux enfants : Hélène et Jacques, époux de Nicole Maurras, l’actuelle présidente des Amis de la maison du Chemin de Paradis.
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