France 2 présente, mardi prochain, le troisième et dernier volet de la trilogie versaillaise de Thierry Binisti : après Versailles, le rêve d’un roi (consacré à Louis XIV) et Louis XV, le soleil noir, voici le dernier volet, consacré à Louis XVI, l’homme qui ne voulait pas être roi.
Si on nous permet quelques instants de jouer les critiques cinématographiques, redisons rapidement que le premier film nous avait paru bon/très bon, mais le second faible, franchement faible. On ne parle pas ici, bien sûr, des aspects matériels et techniques du film, mais du côté « politique » de l’oeuvre.
Si le premier film rendait bien compte de l’action du Grand roi et du pourquoi ( ou « des » pourquoi…) de ce qu’il avait fait, le second évoquait à peine l’Histoire, s’engluant dans une longue peinture de coucheries et de ce qui s’apparente à de la dépression. Cet aspect des choses a très certainement existé pendant le règne de Louis XV, ne rêvons pas, mais il y a eu tout de même, aussi, bien d’autres aspects dans ce Siècle de Louis XV, pour reprendre le titre du magistral ouvrage de Pierre Gaxotte : traces de cela dans le second film ? Rien, ou quasiment rien; occulté à 99,99%…..
On attend donc le troisième volet. Mais avec un peu d’espoir, si l’on s’en tient à ce que nous disent les critiques professionnels qui, eux, ont déjà vu le film. Faut-il s’atttendre à quelque chose d’aussi « intéressant » que le superbe L’évasion de Louis XVI que proposait France 2 le mardi 24 février, et qui a réuni 2.691.000 téléspectateurs, soit 10,3% de parts d’audience ? Et dont nous avons dit tout le bien que nous pensons :
L’évasion de Louis XVI France 2.pdf
Probablement pas, mais, si l’on regarde la critique de Marie-Lorraine Roussel (1) il faut s’attendre à un regard somme toute bienveillant et amical sur un personnage par certains côtés – c’est la « thèse » du film… – shakespearien. En tout cas, on sera bien loin des bien lointaines caricatures grossières et mensongères : le roi y est montré comme il l’était, avec « sa bonté naturelle et ses velleités de changement… désireux d’aider son peuple, conscient du caractère indispensable des érformes… »; le fil montrera l’égoïsme des privilégiés et leur « immobilisme mortifère ». Marie-Lorraine Roussel nous annonce, de plus, « une formidable interprétation et (un) esthétisme gracieux », « le décor exceptionnel de Versailles offre des plans de toute beauté… » : ce qui ne gâche rien….
Donc un Louis XVI vu comme un homme au destin tragique, absolument pas préparé – mais personne ne l’était… – au type de bouleversement totalement inédit qui allait se produire; et totalement dépassé – mais tout le monde le fut… – par les évènements…
Attendons mardi, donc, mais une chose semble maintenant acquise : une page est bel et bien tournée, celle des grossières dénaturations et des désinformations aberrantes. On se met maintenant à jeter sur l’Histoire un regard libéré du poids des mensonges, et cela, en soi, c’est une bonne chose, et indispensable…
(1) : Dans Famille chrétienne n° 1767, du 26 novembre au 2 décembre)
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