(Voici l’Analyse politique d’Hilaire de Crémiérs, parue dans le numéro de Politique magazine, décembre 2011)
Ce que les gens ne comprennent pas encore, c’est que nous vivons la fin d’un système. Les guerres politiques n’en seront que plus féroces.
Nicolas Sarkozy est entré en campagne ; il a commencé sa guerre, c’est évident. L’astuce du président sortant est de faire comme si ce n’était pas le cas. Il déclare qu’il est tout absorbé par sa charge. Soit, de fait. Ce qui ne l’empêche pas de profiter du moindre espace de parole pour livrer d’insolentes remarques et de multiplier les déplacements en province et sur les lieux de travail les plus divers, surtout ceux où brille l’excellence française. Ainsi au Cnes de Toulouse. Autant d’occasions de lancer contre l’adversaire les flèches redoutables de l’homme sérieux, en fonction de chef, qui sait les choses et qui peut et qui veut. Et de suggérer qu’il est dans la crise, à la différence de tous les autres, y compris dans son camp, toujours sur la brèche, et peut-être encore plus sur le plan international que sur le plan national, pour la défense des intérêts de la France et des équilibres du monde. Et d’insinuer qu’il y a par conséquent incongruité, voire inconvenance, sinon presque félonie à le cribler de critiques, d’injures, de coups. Il faut avouer que c’est très bien joué et, d’ailleurs, sa cote de popularité remonte : 32 % au jour d’aujourd’hui.
Campus de l’UMP : les cadres du Parti dans la bataille électorale….
Les ministres, le Premier ministre lui-même ne sont plus chargés que de répéter partout et en toutes circonstances, qu’ils le veuillent ou non, et alors que la candidature n’est pas officialisée, que le seul candidat possible et « crédible », c’est évidemment Nicolas Sarkozy, ce qu’ils font tous très bien, même ceux qui, sans le dire, se verraient mieux à sa place. Et en outre, quand ils agissent, surtout pour rattraper des affaires mal enclenchées ou presque perdues ou difficilement agencées comme la vente des rafales à Abou Dhabi ou comme le déblocage des crédits promis aux collectivités territoriales, de le faire au nom du chef de l’État qui est sur tous les fronts et qui rétablit toutes choses. Le voici donc omniprésent et cependant absent, hors de l’arène où les concurrents s’agitent déjà pour exister ; il excite ainsi – et il le sait fort bien – l’imagination du corps électoral français qui aime ces faux suspenses et que les commentateurs politiques patentés, de toutes obédiences et sur tous les médias, alimentent en réflexions indéfinies que la crédulité populaire pense être de la politique. Lui aussi, d’ailleurs, car il est crédule, sans forcément être dupe, comme naguère François Mitterrand. Ce qui est sûr, c’est qu’il cherchera à tirer bénéfice de cette situation le plus longtemps possible. L’UMP qui est le parti du président, n’est plus désormais qu’un instrument, ce qu’elle a toujours été malgré les apparences, selon cet implacable mécanisme qui est devenu comme la loi institutionnelle fondamentale de la Ve République. Les Centres n’y pourront rien ; les Droites nationale ou populaire non plus. Rien, tant que le mécanisme présidentiel subsistera, n’infléchira la dure réalité du pouvoir. Celui qui tient le parti majoritaire, tient le pouvoir ; ensuite il se présente comme l’homme de la France, et alors il est dit que son succès naît de sa rencontre heureuse avec les Français. La mystagogie républicaine a l’art de couvrir d’un voile pudique les manœuvres de l’ambition.
Un système habile de candidature
Il est toujours possible d’agiter des idées en s’imaginant que la nécessité du rassemblement permettra de les promouvoir ; les naïfs minoritaires pensent de cette façon peser dans la balance. En fait, ces idées seront marginalisées parce qu’elles gênent. Les réformes constitutionnelles et institutionnelle de Sarkozy à tous les niveaux et en tous les domaines ont accentué le phénomène de bipolarisation partisane, y compris dans les syndicats. Ce qui réduit considérablement la possibilité concrète de faire aboutir des idées nouvelles. Les réformes proposées ne sont jamais dans un pareil cadre que des manières de faire durer le système, éventuellement en l’améliorant. Souvent en empirant ses tares.
Ce qu’on appelle le débat politique
L’UMP élabore donc un programme. Pour la présidentielle, pour les législatives, c’est difficile à affirmer puisque le Président fera comme il le jugera bon au moment opportun, que lui seul déterminera, sachant qu’il a des hommes qui travaillent pour lui.
Jean-François Copé qui s’est emparé de l’UMP pour le coup d’après – il l’a expressément signifié –, met toute son ardeur à ramasser quelques idées sur la fiscalité, sur les taxes antidélocalisation, sur la TVA sociale, sur les entreprises et les PME, sur le temps de travail, sur l’enseignement… Tout cela est bien mais il est permis de se demander pourquoi, s’il était si facile de les imaginer, ces si évidentes réformes n’ont pas encore été mises en place… En fait l’UMP est surtout chargée d’éreinter l’adversaire socialiste. Et là il est vrai que Jean-François Copé et ses amis d’aujourd’hui et concurrents de demain excellent. Le triomphe est facile. L’adversaire est tellement ridicule. Les lazzi jaillissent naturellement des lèvres des honnêtes gens. Troquer des centrales nucléaires contre des circonscriptions électorales dans un accord aussi criminel que bouffon n’est certes pas glorieux pour ce malheureux Hollande qui n’est qu’un fils de bourgeois parfaitement niais et inapte à tout gouvernement : il est de plus entouré de cette bande invraisemblable de socialo-bourgeois aux ambitions aussi démesurées que déçues, aux haines et aux rancunes recuites. Éva Joly est une caricature. La Cécile Duflot, quant à elle, tire les marrons du feu.
Rien de tout ça n’est sérieux. Brocarder le programme d’Hollande ne va pas loin. Sa cote, d’ailleurs, descend. Ce qui est grave, c’est que la politique, en cette heure de crise gravissime, se réduise à ces jeux stériles. Qui le dira ? Qui peut le dire ?
Nicolas Sarkozy s’engage à sauver l’outil industriel français. Soit. Mais que peut-il faire ? Qu’a-t-il réussi à faire au cours de ces quatre et presque cinq ans ? Marine Le Pen l’interpelle : elle pointe les défaillances. Auprès d’un électorat populaire, elle aura raison. Sa gouaille lui servira. Elle aussi, comme le candidat Sarkozy en 2007, elle fait du bonapartisme. En France, ça prend toujours. S’imaginer qu’il sera possible dans les derniers jours de la campagne de ravir à nouveau ces voix en invoquant sainte Jeanne d’Arc et saint Michel et Péguy et De Gaulle et Barrès et Jaurès et tutti quanti, comme en 2007, c’est une gageure. Elle n’est pas gagnée. Nicolas Sarkozy n’a pas été concrètement assez national. Cela ne veut pas dire qu’il n’aime pas la France, mais il est rempli, comme tant d’autres de sa génération, d’idées trop européistes, trop mondialistes ; ses modèles de vie ne sont pas assez français. Il faudrait qu’il fasse un retournement spectaculaire en ce sens. En a-t-il vraiment le goût ? Giscard avait perdu en 81, non parce que la France était passée à gauche mais parce que les Français étaient déçus.
Nicolas Sarkozy accueillant le nouveau président du Conseil italien, Mario Monti. Au programme de cette rencontre où Angela Merkel sera présente : tenter d’unifier les politiques économiques des pays de l’Union européenne.
La terrible conjoncture
Et puis et surtout, ce que Sarkozy ne devrait pas oublier, c’est précisément qu’il est le plus exposé parce qu’il est en situation de responsabilité effective. Il est à la manœuvre et la tempête, loin de se calmer, est sur le point de se déchaîner. Tout, littéralement tout, se détériore. Et donc tout peut arriver, même qu’il perde ! Y pense-t-il ? Il n’a rien vu venir. Pas plus que les autres ! Il a toujours cru quand il avait passé un obstacle, qu’il avait gagné, alors qu’il ne faisait que courir au-devant du suivant deux fois plus dur. Il n’a pas anticipé. Son entourage trop divers et qu’il choisissait selon les circonstances, l’ancrait dans ses certitudes de victoire. Les financiers l’ont grugé, l’ont mystifié. Il n’a pas vu que la zone euro était travaillée par un mal inexorable ; les remèdes qu’il apportait aggravaient la maladie. Maintenant rien ne va plus. S’il est le candidat d’un système en train de s’effondrer, il s’effondrera avec… et peut- être même avant l’échéance des élections prévues.
Ce qui s’est passé en Grèce et en Italie peut aussi bien dorénavant se passer en France. La crise emporte tout. La commission de Bruxelles, le FMI et la finance internationale, Goldman Sachs singulièrement, placent leurs hommes aux postes-clefs. Ils sont de plus chrétiens, ce qui leur donne un air de moralistes, mais ils relèvent de cette démocratie-chrétienne qui a été un des agents politiques les plus destructeurs de nos vieilles nations. Lucas Papademos en Grèce, Mario Monti en Italie, Mario Draghi, le nouveau gouverneur de la BCE, sont tout à fait typiques de ces gens qui ont fréquenté les mêmes milieux, les mêmes banques, les mêmes idées.
Il n’y a plus d’élections, plus de peuples ; il n’y a plus que des experts chargés de résoudre le problème de la dette ; il est insoluble. Parce que trop, c’est trop. Comme il a été écrit dans ces colonnes, le FESF se révèle totalement insuffisant et sa formule n’est pas fiable. La Commission de Bruxelles avec l’autorité de son président José Barroso et celle de Herman van Rompuy, le président de l’Union européenne, essaye de créer malgré tout des euro-bons ; il n’y a aucune raison que ces obligations réussissent : les Etats sont tous endettés. Des additions de dettes ne peuvent servir de garanties pour de nouvelles dettes. De toutes façons les Allemands ne veulent pas mutualiser lesdites dettes.
D’ailleurs eux-mêmes sont dorénavant en difficulté : ils n’ont pu lever que la moitié des six milliards d’obligations dont ils avaient besoin cette fin d’année. Le signe est clair. Il se dit que les banques allemandes sont aussi malades que les autres. La Belgique est au bord du gouffre sans gouvernement avec une dette à 100 % de son PIB. L’Espagne de Rajoy n’aura de chance de s’en sortir qu’en revenant à un nécessaire patriotisme. En aura t-il le courage ?
La France de même. L’avenir n’est pas, contrairement à ce que croient Nicolas Sarkozy et son gouvernement, dans un axe Paris-Berlin où ils placent toutes leurs dernières espérances ; il leur faudra accourir aux injonctions de plus en plus rugueuses d’Angela Merkel et de Wolfgang Schäuble. Les rencontres européennes qui se multiplient cette fin novembre et ce début décembre pour sauver l’euro en cherchant à monétiser toutes les dettes, n’augurent rien de bon. Les peuples n’accepteront pas d’être dépouillés de leur souveraineté au nom d’une unité budgétaire qui serait institutionnalisée à la va-vite pour un euro où ils ne se reconnaissent pas et qui ne leur apportent plus rien que des déboires. Transformer par un subterfuge le traité de Lisbonne déjà obtenu par artifice afin de créer une Europe fédérale, ne passera pas. Le temps des technocrates et des politiciens est fini. C’est un système général qui s’effondre. Tout en est affecté ; les États- Unis et leurs banques sont pris au même piège, la Chine et ses banques également. La zone euro ne résistera pas à l’épreuve. La crise sociale viendra inéluctablement, suivie de la crise institutionnelle, dans un monde où plus rien ne tient debout et où ce qu’on appelle le réveil des peuples peut déboucher sur des risques de troubles et de conflits en chaîne.
Les institutions françaises sont-elles adaptées à de telles circonstances ? C’est aujourd’hui la vraie question. Refaire un Etat national resserré sur l’essentiel de ses fonctions pour mieux sauver la société française, devrait être le noble but de toutes les volontés fortes qui cherchent confusément une issue au-delà du drame qui ne fait que commencer ■
(L’Analyse politique d’Hilaire de Crémiers, parue dans le numéro de Politique Magazine, décembre 2011)
A vous lire, les banques allemandes sont aussi malades que les autres, la Belgique est au bord du gouffre, ainsi que l’Espagne, le Portugal, l’Italie etc.. »
Croyez-vous vraiment que la France à les moyens de se sauver toute seule, fût-ce au travers d’un sursaut national? C’est un peu court.
Sans parler des vieux démons ressurgissent, comme au bon vieux temps de l’antigermanisme primaire : « les injonctions d’Angela Merkel et Wolfang Schäuble ».
Décidément nous n’avons rien appris.
Thulé est plus que sévère, ce n’est pas parce que l’on
souhaite une France libre, que l’on est nécessairement
anti-germaniste primaire pour ne pas vouloir se plier aux
vues de l’ Allemagne qui sont avant tout allemandes, avant
d’être européennes.
Si la France devait ne pas avoir les moyens de s’en sortir
seule, ce qui reste à démontrer, ce n’est pas avec les
préconisations allemandes actuelles qu’elle peut avoir les
moindres chances de s’en sortir, privée d’une banque
centrale prêteuse en dernier ressort, privée d’une politique
de taux de change à notre détriment, privée d’une politique
communautaire coopérative, protectionniste et préférentielle.
La souveraineté nationale n’est pas un gros mot
anti-germaniste dès lors qu’il ne s’agit pas d’un nationalisme
primaire du repli sur soi et de la xénophobie, mais de la
défense de notre indépendance nationale pour laquelle nous
pouvons souverainement concéder des partages de
souveraineté à condition que cela ne nuit pas à nos intérêts
et que les Français aient été consultés sur ces sujets et
respectés ensuite, ce qui n’est plus le cas depuis le non au
référendum de 2005.
Mon cher DC, mes propos sont peut-être un peu excessifs, je le reconnais, mais ce que je trouve dommage, c’est la politique du bouc émissaire; si cela va mal c’est la faute des autres et jamais la notre.
Commençons par balayer devant notre porte et nous demander ce qu’il faudrait faire comme efforts en interne, pour améliorer notre sort et nous rapprocher de l’Allemagne, plutôt que de dénoncer à la manière d’un Arnaud Montebourg une « politique à la Bismark ».
Et de plus, une politique « à la Bismark » c’est bien pour l’Allemagne!
Ayons aussi la notre et arrêtons de pleurnicher.
Mon cher Thulé, sans doute avez-vous raison, mais précisément quelle est la politique de la France, nous n’en avons pas de réelle, nous nous retrouvons à la remorque de l’Allemagne sans oser affirmer des positions qui nous permettraient de nous dégager de cette emprise insupportable et vouée à l’échec, de la politique prônée par l’Allemagne et soutenue par la commission européenne.
« Nous » (le gouvernement et le chef de l’Etat), car pour les royalistes, des analyses et des positions communes ont d’ores et déjà été citées, qu’il s’agisse de l’intervention de la banque centrale européenne, ou du passage d’une monnaie unique à une monnaie commune, d’une taxation des produits ne respectant pas les normes environnementales et sociales, donc en concurrence déloyale, hors zone euro aux frontières de l’Europe, l’application effective de la préférence communautaire, le développement des investissements européens dans le cadre d’une politique européenne de coopération industrielle etc…
Copier le « modèle » allemand n’est pas une politique pour la France, qui sur beaucoup de points est différente de l’Allemagne (démographie, appareil productif industriel, système fiscal …), même si nous pouvons nous inspirer de l’Allemagne autant que d’autres pays, pour des mesures qui sur la durée ont pu faire leurs preuves; mais il nous appartient de mener notre propre politique en défendant nos positions, certes en concertation avec les autres pays de la zone, mais comme cela s’est toujours fait .
Arnaud Montebourg peut être critiquable comme tout autre, mais vous ne pouvez pas dire qu’il se contente de pleurnicher puisqu’il avance un certain nombre de points de vue qui méritent un sérieux examen et ne sont pas exempts d’intérêts tout comme ceux de Nicolas Dupont Aignan et d’autres, de tendances politiques différentes. Mieux vaut proposer et débattre ensuite, que de se coucher comme le fait l’actuel gouvernement.
Mon cher DC, je n’ai jamais écris qu’il fallait copier le modèle allemand, mais atteindre les résultats de l’Allemagne, grâce à une politique que nous n’avons malheureusement pas et qui reste à mettre en place.
Tout à fait d’accord, Cher Thulé, c’est bien là le problème, mais pour atteindre ces résultats, il faut nous libérer des contraintes que nous impose l’Allemagne en fonction de ses propres intérêts ou appréhensions historiques telle l’hyperinflation (monnaie forte et unique, banque centrale totalement indépendante du pouvoir politique, et privée du pouvoir de battre monnaie, élément pourtant essentiel de la souveraineté, absence de solidarité européenne, mise sous tutelle des budgets nationaux …).
Il ne faut pas oublier que les résultats allemands sont réalisés au détriment des autres pays européens, sinon comment expliquer que l’Allemagne soit commercialement excédentaire en zone euro et déficitaire sur le reste du monde, si ce pays était aussi compétitif que l’on veut bien nous le laisser croire?
Or, si la zone euro n’est qu’un simple marché organisé essentiellement au bénéfice de l’Allemagne avec des outils appropriés à ce résultat, au détriment des autres pays, où est notre intérêt et la construction européenne dans ce schéma ?
Toutes nos défaillances ne peuvent certes être attribuées à
l ‘Allemagne, mais avant de réformer en France, encore faut-il ne pas être privé des outils dont l’Etat doit disposer pour impulser une nouvelle politique (investissements productifs, politique fiscale de croissance plutôt que de rentes, taxations aux frontières de la concurrence déloyale, politique monétaire et de change en faveur du développement économique …)
Mon cher DC, si j’approuve globalement votre précedent commentaire, je voudrais néammoins ajouter qu’il n’explique pas la totalité de l’écart entre les économies française et allemande.
Dans les années 80, alors que la plupart des pays occidentaux délocalisaient leur production industrielle dans les pays émergents pour améliorer leur compétitivité, l’Allemagne travaillait en interne sur les gisements de gains de productivité.
Cette désindustrialisation, s’est caractérisée pour la France par trois transformations concomitantes : un recul de l’emploi industriel (l’industrie a perdu 36 % de ses effectifs entre 1980 et 2007, soit 1,9 million d’emplois ou encore 71 000 par an).
Un recul de la contribution de ce secteur au PIB (le poids de l’industrie dans le PIB en valeur est passé de 24 % à 14 % entre 1980 et 2007), alors qu’il est de 26% en Allemagne.
Les structures productives des deux pays déjà différentes à l’origine se sont écartées l’une de l’autre. À ce processus correspond une différenciation des logiques de production, et, par conséquent, des enjeux qu’affrontent les deux pays.