Les Editions Plon – 215 pages, 18,90 euros
Entre Charles de Gaulle et Henri d’Orléans, comte de Paris, les liens sont bien connus, entre François Mitterrand et le chef de la Maison de France, ils le sont moins. Leurs relations, pourtant anciennes, valurent au prétendant au trône une place à part à l’Elysée. Les célébrations du millénaire capétien, en 1987, leur offrirent l’occasion de les renforcer.
Jeune énarque, conseiller auprès de la présidence, Cyrille Schott fut le témoin de l’étrange relation qui s’était instaurée entre ces deux monstres sacrés de la vie politique française. Dans un récit sobre et vivant, étayé de ses souvenirs et de leurs confidences, l’auteur retrace cette amitié qui n’en portait pas le nom.
Car les deux hommes se respectaient et s’appréciaient. Le vieux président socialiste soutint le comte dans la querelle dynastique qui l’opposa à la branche espagnole Bourbon, écartant le duc d’Anjou des célébrations capétiennes en 1987. Pour sa part, le comte de Paris lui offrit son soutien indéfectible ou presque, notamment durant les années difficiles de la cohabitation ou lors de sa réélection.
Au cours des années, la mise en avant du chef de la Maison de France, loin de surprendre, témoigna au contraire de la volonté du président-monarque de s’inscrire dans le droit-fil de la « France éternelle », quitte à mécontenter certains de ses proches socialistes… *
* Présentation du livre, par l’éditeur.
Je ne suis pas certain que ce soit une amitié dont il faille se vanter.
Avant de lire ce livre, il faudrait vérifier que son auteur n’ait pas
voulu insinuer que le soutien de feu Mgr le Comte de Paris au
Président François Mitterrand, ait été une sorte de donnant
donnant en lien avec la querelle dynastique. Ce que
sous-entend de manière maladroite la présentation de ce livre.
Quelqu’un a-t-il lu ce livre ?
Je n’ai pas lu et ne perdrai pas mon temps à lire ce livre sans intérêt sinon celui de confirmer que qui se ressemble s’assemble.
Son auteur est connu comme porte-serviette du Sauteur de l’Observatoire tant à l’Elysée que dans la Nièvre. S’est illustré dans la pitoyable affaire de Sangatte.
Deux hommes qui avaient de l’étoffe, le goût du pouvoir et une vision pour la France.
Bien qu’ayant voté pour lui au 2ème tour de la présidentielle de 81, je n’avais guère d’estime pour Mitterrand… Mais quand on voit qui lui a succédé, on conçoit que le Comte de Paris ait eu une complicité et une sympathie pour quelqu’un qui, en cas de crise grave, aurait tenu le choc…
Je ne crois pas qu’il faille accorder une importance excessive à cette prétendue amitié ( n’oublions pas que Mitterrand a trahi tous ses amis , sauf quelques anciens de la Cagoule qui auraient pu parler. Un certain nombre d’entre eux ont eu une fin étrange).
Il fallait bien un énarque pour y trouver matière à un bouquin
qui risque de ne pas pouvoir prétendre aux forts tirages.
Décidément après 4 réactions pas du tout ou peu mitterrandiennes, j’ose à peine m’exprimer puisque, honte à moi je suis secrétaire général d’un mouvement qui compta Robert et François Mitterrand parmi ses fondtauers ou dirigeants, j’ai pu constater le lien fort entre le Comte de Paris et François Mitterrand. A travers son frère, un proche du colonel de La Roque et surtout André Voisin Mitterrand est toujours resté sinon proche du moins à proximité de sinon des royalistes. Et quelques nominations ou amitiés en témoignent; Saint Robert; Renouvin; Comte; Triboulet; Benouville bien sûr; et André Bettencourt … sans parler, mais c’est un peu une autre histoire, d’Hersant.
Et même aujourd’hui des connivences subsistent.
Evidemment c’est difficile à admettre par ceux qui veulent à toute force faire du général de Gaulle la borne indépassable du royalisme de la seconde moitié du XXème siècle.
Bref, l’ouvrage de Cyrille Schott est bien utile car il importe peu de savoir si ce monsieur portait les serviettes du « sauteur de l’Observatoire » mais bien de montrer au grand public qu’un président « de gauche » pouvait trouver avantageux d’afficher une relation avec le Prince. Calcul ? oui sans doute et il faut souhaiter que François Hollande en prenne de la graine. Mais certains s’y emploient …
Joël Broquet
secrétairegénéral de La Fédération fondée par Robert Mitterrand
Secrétaire général
Le « lien fort » que Joël Broquet a pu constater entre le Comte de Paris et François Mitterrand, « les connivences » qui subsistent, même aujourd’hui, ne tiennent peut-être pas qu’au « calcul », à ce que l’on trouve « avantageux » pour soi, mais, aussi, aux origines, aux souvenirs des années de jeunesse et, plus encore, à ce qu’elles ont laissé de marques en chacun des protagonistes que mentionne Joël Broquet.
L’histoire de François Mitterrand se résume, au moins en partie, dans la formule de Sidoine Apollinaire, que cite Hilaire de Crémiers : Redde mea principia. Rendez-moi mes enfances, mes origines, mes commencements, mes principes …
Comme l’écrit Pierre Builly, Mitterrand avait « de l’étoffe ». Mais pour ce qui est d’en donner à François Hollande, il faudrait que Joël Broquet soit un magicien ….
Il est indéniable que Mitterrand avait gardé des réminiscences de sa jeunesse dans quelque recoin de sa cervelle torse de politicard.
Ca ne l’a pas empêché de se comporter sa vie durant comme une rare fripouille, prête à toutes les bassesses et immondices.
Ses 14 ans de règne ont fait basculer la France dans une décadence sans précédent, assurant le triomphe du matérialisme et la dictature de la Secte Maçonnique.
Si j’étais de ceux qui croient que le Comte de Paris était l’héritier de la Couronne de France, j’éviterais de me targuer de cette amitié-là.
Notre ami Broquet ne serait-il pas un tantinet égaré par un antigaullisme recuit ?
« Ses 14 ans de règne ont fait basculer la France dans une décadence sans précédent, » écrit Olrik… Parce qu’il trouve que le septennat de Giscard, qui a immédiatement précédé, est une période lumineuse de l’histoire française ?
Je viens de regarder en DVD le film inégal mais intéressant de l’inégal et intéressant Robert Guédiguian « Le promeneur du Champ de Mars » qui commence par deux séquences formidables : la découverte de la Beauce et de la cathédrale de Chartres sur quelques vers de Péguy, celle des gisants de Saint-Denis…
Détestable politique, par bien des aspects, mais politique tout de même ; ce ne sont pas ses successeurs qui peuvent en dire autant…
Au nom de quoi les turpitudes de Giscard et de Chirac, les tares de Sarkozy feraient-elles de Mitterrand un grand homme ? C’est absurde.
Pas la moindre trace de gisants de Saint-Denis ni de Péguy dans ces 14 ans de socialisme que nous a imposé cette crapule, uniquement pour assouvir une ambition aussi stérile que dévorante.
Pur représentant du régime des partis, il n’a été fidèle qu’à son antigaullisme haineux.
C’est sans doute ce qui plaît à certains « durs petits esprits » (Maurice Barrès)
Si nous n’étions pas tous – ou presque tous, dans notre famille politique – de Droite et d’Extrême-Droite (j’en suis, ne vous méprenez pas !) nous saurions voir la dimension capétienne du général de Gaulle ou de François Mitterand. Des Chefs d’État qui ont su louvoyer, ondoyer, se faufiler dans la dure réalité du monde…
Mais nous sommes, pour la plupart, de doux illuminés inoffensifs qui pensons tordre cette réalité à l’aune de nos idéaux.
Les rois de France n’ont jamais manqué d’ingratitude, ni de duperie envers ceux qui croyaient naïvement que la conduite des hommes est une leçon de morale ou une histoire recopiée du Prince Éric.
Le Pouvoir est turpitude, intrinsèquement, aux yeux de la morale commune. La grandeur de la Monarchie est d’avoir fait passer sur es épaules d’un Homme les vicissitudes de la conduite d’un État. La légende dorée que nous nous racontons n’a aucun rapport avec la réalité.
Et c’est pourquoi cette réalité est si dure à vivre. Le Comte de Paris – Henri VI, dernier Roi de France, non pas le paltoquet qui détient aujourd’hui le titre – savait qu’il faut mettre les mains dans le cambouis, et pire que le cambouis. Il n’a jamais hésité à se salir les bras, au grand effarement de notre commune bien-pensance, qui s’est indignée de sa position au moment de la guerre d’Algérie, de ses affinités avec le Général, ou de François Mitterrand.
Tout cela n’a aujourd’hui qu’une importance bien relative.
Il y a beaucoup de vrai dans ce que dit notre ami Pierre B.
Les Pieds-Noirs n’ont pas été plus mal traités par De Gaulle que les Canadiens français par Louis XV qui pourtant fut un grand roi.
Mais Mitterrand capétien…franchement non…c’est une blague et ellen’est pas drôle !
Pour prolonger l’analyse de Pierre Builly, l’on peut dire que, tant
le Général, que François Mitterrand, avaient au moins le sens de
l’histoire, celle de la France millénaire, capétienne et
« républicaine ». Ils n’auraient pas dit comme Nicolas Sarkozy que
Louis XVI n’était qu’un roi fainéant tout occupé à la serrurerie.
Et ce n’est pas en allant faire un petit tour à Domrémy ou en se
recueillant sur la tombe du Général, qui ne doit pas en croire ses
yeux, que cela changera quelque chose.
Mitterrand a eu un jour cette remarque que je crois juste : « Il n’y a plus que deux hommes cultivés dans la classe politique : moi et Jean-Marie Le Pen. » C’est grâce à l’enseignement des Jésuites.
Quant à l’inculture abyssale de nos politicards, elle doit beaucoup à l’Ecole Nationale d’Administration, qui ignore les études classiques et méprise l’enseignement de l’Histoire, au profit d’un système ridicule inspiré du Jeu des Mille Francs : »Quel était le produit national brut de la Mongolie Extérieure en 1967 ? Vous avez une minute pour répondre sous la forme d’une note de service. »
En ce qui concerne Sarkozy, l’ENA n’y est pour rien, c’est la foire aux cancres.
Je n’ai pas de sympathie politique pour l’action de François Mitterrand (sinon – comme on se retrouve ! sur la réticence vis-à-vis de la réunification de l’Allemagne, et sur le choix de la Serbie, dans la crise de l’ex-Yougo – mais je suis certain que je n’aurais pas eu de la sympathie, ou pas forcément e la sympathie, pour Louis XVIII, sa volonté de réconciliation, et sa distance pour ex-Vendéens et Chouans, qui pensaient avoir des droits… Et c’est le Roi réconciliateur qui avait raison, parce que l’Oubli et l’Ingratitude sont vertus royales.
Qu’est-ce qu’on peut attendre d’un Chef d’État ? Que, dans la tempête, il tienne le cap, même si on peut s’étonner que, dans la bonace, il choque, se trompe, prenne une mauvaise direction. J’ai le sentiment qu’à quelques moments-clés de l’Histoire, Mitterrand aurait bien tenu. (mais c’est peut-être l’Arrière, qui aurait lâché : je veux bien que le lieutenant qui sort de la tranchée puisse galvaniser ses hommes ; mais si les hommes sont trop veules ou trop las…)