Une langue, ça vit, ça bouge, ça invente des nouveaux mots, pour désigner les nouvelles réalités; sinon, ça meurt. On sait les services incessants et multiples que les Québecquois, qui font vivre leur héritage, ont rendus et – on va le voir – continuent de rendre à la langue de Molière (et de quelques autres…).
Deux « accorderies » (1) viennent d’ouvrir en France (les deux premières) : l’une en Savoie (à Chambéry) et l’autre à Paris (dans le XIXème arrondissement). L’idée – et le mot – viennent du Québec : c’est assez simple, l’adhérent d’un réseau « d’accorderie » rend un service – garde de personne, cours de quoi que ce soit, bricolage…) et le temps passé à rendre ce service est comptabilisé par une sorte de « banque du temps », selon le principe : « une heure de service rendu vaut une heure de service reçu »; ainsi « X », qui aura donné un coup de main d’une, deux, trois heures ou plus à « Y » pourra recevoir un service de « Z », de la même durée, et ainsi de suite…
On ne parle pas ici du côté « social » de la chose, et on ne porte pas de jugement de valeur sur cette initiative – au demeurant, plutôt « sympathique »… – : on s’intéresse juste, dans cette courte chronique consacrée à la langue française, à l’inventivité et à la fécondité dont font preuve nos amis canadiens.
Ce n’est pas dans une attitude frileuse de rejet, ou formaliste de législation, mais c’est dans cette capacité à inventer de nouveaux mots – les Canadiens sont passés maîtres dans cet art… – que réside la vitalité vraie d’une langue…
(1) : renseignements : – Paris : O1 40 38 94 21
– Chambéry : 04 79 96 13 49
Anne sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“Très beau commentaire en vérité. Je suis d’ailleurs persuadée que Bainville vous approuverait !”