Parce que, « d’un tel esprit, à qui était inné et toujours présent LE PARFAIT, aucun vestige n’est sans prix : tout vaut, tout compte… » écrit Maurras, dans sa Préface aux Lectures, recueil publié juste après la mort de Bainville, et composé de notes, pensées et réflexions éparses écrites par lui tout au long de sa vie…..
Parce que, comme le dit Abel Bonnard, « …Comment auraient-ils vieilli, ces écrits du Sage, puisque la sagesse est de dire précisément à propos des choses qui passent des choses qui ne passent pas ? »
Et aussi parce que, tel qu’on est, on voit, on croit, on imagine les autres : si Jacques Bainville a écrit de Paul Bourget – à propos de son livre Sensations d’Italie – qu’ « il fait des lecteurs reconnaissants »; et s’il a écrit de Gaston Boissier – à propos de ses Promenades archéologiques – qu’il avait « l’érudition intelligente », c’est tout simplement parce que lui-même, Jacques Bainville, était un familier, un pratiquant au quotidien de l’érudition intelligente, et qu’il faisait chaque jour, lui, Jacques Bainville, des lecteurs reconnaissants; c’est parce que ces deux grandes qualités lui étaient familières, intimes, qu’il savait les reconnaître chez les autres…
On trouvera donc, très bientôt, ici-même, des pages de Bainville, tirées de L’Action française, de ses Lectures, des notes de son Journal : la seule ambition de cette nouvelle Catégorie est de mettre à disposition d’un maximum de personnes des textes rares, difficilement trouvables, et – de fait – auxquels la très grande majorité n’a pas accès. Afin que la Sagesse véhiculée par les écrits de Jacques Bainville soit répandue le plus largement possible, et donc d’abord, tout simplement, accessible et connue; avant de parler par elle-même….
Bainville est toujours présent, sa Sagesse nous instruit toujours, il élève toujours l’esprit et le goût, éveillant et nourrissant la réflexion : tant il est vrai, pour terminer par Maurras comme nous avons commencé – Bainville l’admirait tant !… – que « le meilleur d’entre nous subsiste lorsque le matériel disparaît tout entier »….
(Première note : le jeudi 9 février, jour anniversaire de la naisssance et de la mort de Jacques Bainville : il s’agira d’un hommage, que nous avons voulu original, sous forme d’un Album… mais attendez jeudi.)
… et une initiative vraiment intelligente parmi d’autres.
Pour ma part j’en serais ravi. Merci.
Paul BOURGET, Abel BONNARD, Gaston BOISSIER, ce sont des antiquités, des noms qui ne parlent à presque plus personne.
BAINVILLE n’a pas subi leur sort, même si seuls quelques uns de ses livres ont franchi le seuil de ce nouveau siècle. (Ce qui n’enlève rien à la qualité des autres …)
« La constance de la nature humaine et le renouvellement des situations qu’elle explique » (l’expression est du feu Comte de Paris) : c’est à quoi il s’attachait, dont il avait fait l’objet de son travail, en toute matière, notamment en Histoire et, aussi, en matière de diplomatie et de politique étrangère. Et c’est sans-doute pourquoi il reste si actuel; il continue d’être utile.
S’il est faux, bien évidemment, que BAINVILLE ne se soit jamais trompé, ses livres, en effet, peuvent se révéler, aujourd’hui encore, singulièrement propres à nous aider à analyser les situations présentes, à en comprendre les ressorts, les « séquences », et, dans une certaine mesure, à en prévoir les évolutions et, ainsi, à nous éviter bien des erreurs, bien des désillusions.
Même si la lecture des livres de BAINVILLE est toujours un « plaisir », même s’ils constituent un précieux élément de culture politique, historique et, d’ailleurs, aussi, littéraire, c’est pour ce service-là, cette utilité-là, que BAINVILLE aurait aimé continuer d’être lu et, même, aimé. Et que les amis de ce blog, voué à la réflexion politique, au service du pays, liront ou reliront ses textes.
On sait, en effet, même si on l’a compris assez tard, que cet homme réputé froid, ce sceptique en bien des matières, était aussi animé, en définitive, par un sentiment de pitié pour le dur destin des hommes, des peuples et des sociétés.
Le XXème siècle s’est révélé justifier pleinement ce sentiment-là, sans qu’il soit besoin, me semble-t-il, de dire pourquoi ; et rien ne nous garantit que celui qui s’ouvre apportera de plus grands motifs de se réjouir du sort de l’humanité. En tout cas du nôtre.
Traiter Paul Bourget « d’antiquité » est un peu excessif. Son oeuvre romanesque et poétique considérable est connue dans le monde entier. Un colloque international lui a été consacré en 2005.
Merci – Belle initiative – Il est vrai que rien ne pousse sur l’inculture et c’est là que la véritable manipulation des foules peut faire ses ravages –