Dans notre Tableau « Activités France entière », nous publions – entre autres… – les lieux, dates et sujets du Cycle de Conférences d’Yvan Blot 2011/2012 :
LA FRANCE AU BORD DU GOUFFRE OU LE SUICIDE DE LA FRANCE (Face à la trahison des élites irresponsables, le recours au peuple)
– Le gaspillage des fonds publics ou le référendum financier ?
– La spoliation fiscale et l’endettement ou le contrôle par l’initiative populaire ?
Voici, aujourd’hui, la Conférence du 21 novembre : Criminalité, perte des valeurs ou sauvegarde des traditions
– Le laxisme des élites envers le crime ou le bon sens populaire ?
– Travail, famille, morale et religion, institutions ringardes ou conditions du renouveau ?
* Yvan Blot, Président de « Agir pour la démocratie directe » – Courriel : atheneion@free.fr
Chapitre trois : La France et le gouffre de l’insécurité. La montée du crime en Occident
Les statistiques montrent que le nombre de crimes et délits vers 1946 était de 1,5 millions. Ce chiffre est resté stable pendant des années et s’est mis à augmenter à partir de 1968. Il n’a alors cessé de croître pour atteindre 4,5 millions de crimes et délits aujourd’hui. La montée du crime est un indicateur important du phénomène de « décivilisation » qui atteint aujourd’hui non seulement la France mais l’Occident. Il varie. Le taux de criminalité, par exemple est plus élevé aux Etats-Unis qu’en France. En Allemagne, il est plus faible.
Officiellement, on parle d’insécurité plutôt que de criminalité car la pensée technocratique des oligarques est toujours tournée vers les causes matérielles et formelles des phénomènes. On préfère ne pas évoquer la responsabilité des hommes (cause motrice) et ne pas s’interroger sur les finalités de la société (cause finale). De même, on parle de politique de la ville pour traiter les problèmes de délinquance issus essentiellement de l’immigration. On déshumanise les concepts pour éviter les vérités désagréables comme le lien entre l’insécurité et une immigration anarchique et envahissante.
Dans l’analyse qui suit, nous allons nous inspirer de la théorie des quatre causes qui remonte à Aristote mais qui a été reprise à sa façon par Martin Heidegger. Quelles sont donc les quatre causes de l’insécurité, ou parler de façon plus authentique, de la criminalité ? Les causes matérielles sont économiques et sociales, dit-on dans la vulgate du « politiquement correct ». Ceci n’est pas faux mais ne touche pas l’essence du phénomène. C’est le déracinement qui est la cause matérielle de la criminalité. Ce déracinement ne doit d’ailleurs pas être vu de façon matérialiste mais à ses aspects culturels et spirituels. Les causes formelles de la criminalité sont l’affaiblissement de la morale sociale et tout particulièrement la déresponsabilisation de l’individu. La cause finale de la criminalité est l’enflure de l’ego et la prédominance du gain à court terme dans les préoccupations des individus, phénomènes caractéristiques d’une société matérialiste post chrétienne. La cause motrice de la criminalité est le laxisme législatif et judiciaire favorisé par l’oligarchie au pouvoir, contre les souhaits de la majorité du peuple.
Le rôle néfaste de l’immigration et du déracinement
Les causes matérielles sont le chômage, les revenus insuffisants, l’urbanisme inhumain des banlieues : ces causes de la délinquance jouent un rôle mais à notre avis, c’est mineur. J’ai été député de Calais, ville où le chômage était considérable et l’urbanisme catastrophique : pourtant, le taux de violence urbaine était très faible. L’une des raisons était l’absence d’immigration. L’immigration est un facteur important de la criminalité et de la délinquance : il n’est que de visiter une prison pour s’en rendre compte. Les prisons sont d’ailleurs un des lieux où l’administration organise volontairement la ségrégation entre les races et les ethnies. Mettre un noir dans un quartier arabe ou un chinois parmi les noirs est en effet extrêmement dangereux pour l’intrus « ethnique ».
L’urbanisme des grands ensembles associé à l’immigration anarchique ont créé, avec l’aveuglement total des politiques, une situation très dégradées dans les banlieues au point qu’on a pu parler de « zones de non droit ». Dans leur ouvrage sur « les politiques publiques de sécurité », Alain Bauer et Christophe Soulez (1) notent : « Les premières émeutes urbaines de l’été 1979, mais surtout celles de 1981, dans la banlieue lyonnaise, vont accélérer la mise en place de nouveaux dispositifs ». Il s’agira des politiques de prévention qui deviendront les politiques de la ville. La ville sera considérée comme la cause des émeutes, tout ceci permettant d’éviter de parler des hommes (la cause motrice).
Certes, l’urbanisme moderne cosmopolite réalisé par des penseurs aussi mal inspirés que Le Corbusier pour qui le logement est « une machine à habiter » (sic) est aussi facteur de déracinement.
Selon Bauer et Soulez (2), « début 1973, Olivier Guichard, ministre de l’équipement (gaulliste), entend ralentir la construction de grands ensembles. Le 5 avril 1973, il publie une circulaire, dite « circulaire sur les tours et barres », mise au point par les professionnels, par laquelle il entend « empêcher la réalisation des formes d’urbanisation désignées généralement sous le nom de grands ensembles peu conformes aux aspirations des habitants et sans justification économique sérieuse ». On notera que cet urbanisme, qui est aussi celui des pays communiste (Staline confiera à Le Corbusier la reconstruction de Königsberg devenue Kaliningrad) a beaucoup moins pris d’ampleur là où la démocratie directe existe, comme en Suisse ou en Allemagne. Ainsi, les référendums d’initiative populaire ont fait échoué un projet de tours à Munich et un projet de métro à Zurich : on a ainsi éviter de défigurer ces villes et de gaspiller l’argent des contribuables.
Plus généralement, le déracinement est un facteur de délinquance. L’enracinement dans la famille, le métier, la patrie est responsabilisant. Les gouvernements oligarchiques qui se sont succédés en Occident n’ont guère vu venir les maux liés au déracinement car leur propre vie quotidienne les mettaient bien à l’abri de la délinquance dite urbaine (laquelle se généralise à présent dans les campagnes comme le montrent les rapports de la Gendarmerie). On laissé se constituer de grands ensembles ethniques non intégrés et fragilisés par la perte de leurs repaires traditionnels. Les populations immigrées à fort taux de délinquance sont à la fois causes et victimes de celle-ci. Certaines ethnies ont mieux résistées pour des raisons culturelles comme les Chinois où la famille et la morale confucianiste ont été un barrage à la dérive délinquante (ce qui n’empêche pas l’existence d’une criminalité spécifique avec les fameuses « triades mafieuses ». Les populations africaines ont plus de difficultés car l’éthique familiale et du travail y était plus faible. Quant à l’enracinement patriotique, il s’est avéré inexistant dans un pays donc les oligarques ont répudié depuis longtemps, sinon en paroles, les valeurs nationales désormais considérées comme suspectes car non marchandes. Le marxisme a ici joué un rôle délétère, cherchant à affaiblir le patriotisme dans les pays capitalistes tout en le cultivant là où les communistes étaient au pouvoir.
L’immigration a été encouragée puis tolérée pour des raisons économiques, l’homme étant considéré dans la société du « Gestell » essentiellement comme une matière première (3). L’idéologie antiraciste cultivée par l’oligarchie pour se donner bonne conscience a contribué à désarmer les pays qui pouvaient avoir la velléité de lutter contre ce que l’ancien Président Valéry Giscard d’Estaing avait appelé une invasion étrangère. Elle a été en France un facteur de déracinement beaucoup plus fort que dans bien d’autres pays, avec l’exception sans doute de l’Angleterre.
Mais les populations de souche ont été soumises aussi à la dérive de la criminalité car beaucoup de cadres sociaux, la famille, l’église, l’éducation nationale, voire aussi les syndicats et les partis politiques se sont affaiblis, laissant l’individu dans un dangereux isolement. La législation sociale, distribuant de l’argent sans demander de contreparties en travail, a pu aussi contribué à l’affaiblissement de la moralité sociale. Les médias ont suivi le mouvement et n’ont pas cherché à le contrecarrer. Il est vrai que les oligarchies au pouvoir, qui ont des mentalités de gérants à court terme et non de propriétaires à la tête de lignées familiales fortes sont elles-mêmes souvent d’une moralité douteuse et n’ont pas cherché à jouer en la matière un rôle éducatif.
Car la criminalité est liée à la déresponsabilisation des individus et à la préférence pour le court terme.
La déresponsabilisation des individus et des dirigeants
Il s’agit là de la dimension véritablement politique du problème, qui n’est pas traitée par l’oligarchie au pouvoir.
Le pourcentage d’individus immoraux a tendance à croître aux deux extrémités de l’échelle sociale. Comme dans un verre de vin nouveau, la lie tombe au fonds et l’écume monte à la surface. Aristote avait déjà noté que la moralité était plus répandue dans les classes moyennes. Les très pauvres, pas uniquement en argent mais aussi en capital éducatif, ont plus de chances de devenir délinquant. Les très riches peuvent perdre le sens des responsabilités et certains prendre des habitudes criminelles.
On a cité souvent les oligarques russes du temps de Boris Eltsine mais les Russes n’ont pas du tout le monopole de ce phénomène. Madoff ou les dirigeants d’Enron sont des américains. DSK est un français. C’est pourquoi la loi doit mettre les hommes en situation de responsabilité. L’endettement délirant de certains Etats en Europe et aux USA est le produit de décisions humaines, à n’en pas douter. Les responsables furent souvent des banquiers managers qui jouent avec l’argent des autres (ils ne sont pas propriétaires des banques) et surtout des hommes politiques soucieux de faire des cadeaux catégoriels pour se faire réélire. Tant que les hommes politiques ne seront pas obligés de rendre des comptes au peuple par des référendums d’initiative populaire, le danger sera présent.
On constate dans le monde moderne un rôle croissant de véritables mafias. Le criminologue Xavier Raufer pense que les mafias ne sont pas le monopole de pays sous-développées et qu’elles pénètrent mêmes les cercles oligarchiques des nations occidentales, notamment Wall Street aux Etats-Unis (4).
En évitant de parler de la France, on peut citer deux exemples significatifs de mafieux introduits au plus haut niveau de la politique en Occident avec Giulio Andreotti en Italie et Tony Rezko aux Etats-Unis.
Andreotti a été sept fois premier ministre italien démocrate chrétien. Il a été 21 fois ministres et surnommé « l’inoxydable ». Nommé sénateur à vie ( !) en 1991, il est accusé d’être lié à la mafia en 1992 et considéré coupable comme commanditaire du meurtre le 24 septembre1992, du journaliste Mino Picorelli. La cour d’appel de Pérouse le condamna à 24 ans de prison. Du fait de son immunité parlementaire, la peine ne fut jamais exécutée. Le jugement fut annulé quelques mois plus tard par la cour de cassation. En 2004 cette cour de cassation conclut au délit d’association à une association de malfaiteurs (cosa nostra). Selon wikipédia, « la conclusion de ce procès historique ne fut cependant pas reportée fidèlement par les medias qui parlèrent d’une façon générale d’absolution !
Tony Rezko a éré emprisonné pour fraudes, blanchiment d’argent et extorsions de fonds et corruption. Selon CBS news, son procès donne un coup d’oeuil sur la politique en Illinois qui a si mauvaise réputation. Or il a été l’un des trois premiers financiers d’Obama dès 2003 ; En 2003 Obama a acheté une maison dont la moitié du lot a été achetée par madame Rezko. Obama après la condamnation de Rezko a dit qu’il ne le connaissait pas sous ce jour et qu’il était déçu ! Je n’e dis pas plus : d’autres détails sont sur wikipédia.
Tout ceci pour dire qu’au-delà des discours hypocrites, l’Occident n’a pas de leçons à donner en matière de lutte contre la criminalité.
Là encore, on constate que la démocratie directe permet de corriger certains excès. C’est pour lutter contre la corruption des parlementaires par la compagnie Southern Pacific qu’elle a été introduite en Californie. En Italie, le parlement avait voté une loi spéciale pour que le premier ministre Berlusconi échappe à la justice. Les Italiens, en rassemblant 500 000 signatures, ont déclenché un référendum en juillet 2011 qui a annulé cette loi. Dans certains Etats des Etats-Unis, la peine de mort a été rétablie ce que n’aurait pas fait un parlement. Le jugement du peuple n’est pas le même que celui des oligarques.
L’enflure de l’ego
La civilisation post-chrétienne dans laquelle nous vivons se caractérise par l’enflure de l’ego individuel. Les régulateurs sociaux de la religion (l’amour d’autrui) et du dévouement patriotique (le sacrifice de soi) ont perdu beaucoup de leur importance. Or, l’homme n’est pas naturellement bon. Les phrénologues, spécialistes du cerveau humain, montrent que nous avons trois cerveaux en un seul : le paléo cortex ou cerveau primitif ou reptilien guide nos instincts de base : agressivité, sexualité, nutrition, notamment. Le cortex intermédiaire, propre aux mammifères, guide notre vie affective et sentimentale. Il est le siège aussi de notre personnalité. Le néo cortex, dont le grand développement est lié à l’hominisation, correspond à la raison abstraite. La civilisation contemporaine cherche en permanence des raisons pour justifier ses instincts barbares au détriment du cerveau affectif. On peut distinguer entre la sauvagerie (alliance du cerveau reptilien et du cerveau affectif) et la barbarie (alliance du cerveau reptilien et du cerveau rationnel). Heidegger évoque cette dernière combinaison dans son livre « Essais et conférences ». « L’instinct passait jusqu’ici pour être un trait distinctif de l’animal qui dans sa sphère vitale, décide de ce qui lui est utile ou nuisible, qui le poursuit et ne recherche rien d’autre. La sûreté de l’instinct chez l’animal répond au fait que ce dernier est enfermé dans sa sphère d’intérêts et ne voit pas au-delà. Aux pleins pouvoirs donnés au surhomme répond la libération totale du sous-homme. L’impulsion de l’animal et la ration de l’homme deviennent identiques. »
La structure du cerveau humain montre que le discours rationnel à lui seul est impuissant contre le crime. On peut être à la fois rationnel et criminel. La répression du crime doit jouer sur les trois cerveaux : la répression peut jouer sur le cerveau primitif, c’est ce que fait Singapour avec sa méthose du « caning » (coups de bâtons) pour les petits délinquants. Elle doit aussi jouer sur le cerveau affectif : c’est là que les habitudes morales se prennent ou ne se prennent pas. Enfin, l’argument rationnel joue : si un gangster sait qu’il se fera prendre et que la condamnation sera très dure, il se peut qu’il abandonne ses activités criminelles devenues « non rentables ». Tout ceci suppose comme le dit Xavier Raufer de rompre avec la « culture de l’excuse » pour laquelle ce n’est jamais la faute du criminel mais de la société s’il commet un crime !
L’homme est bien plus criminel virtuellement que l’animal car il déborde ses instincts. Pol pot, le dictateur génocidaire du Cambodge, est impensable dans le règne animal. Pol Pot a été aimé par la doctrine marxiste qu’il à appris à la Sorbonne à Paris : beau cadeau culturel de la France !
La montée du mouvement terroriste de l’islam radical doit aussi se comprendre en regard de l’Occident matérialiste. Ce sont des Musulmans qui ont fait des études universitaires, souvent en Occident, qui dirigent les mouvements terroristes et non des pauvres illettrés. Expliquer l’islamisme par les conditions de vie ne permet pas de rendre compte de son essence. L’islamisme radical se développe sur fonds d’échec des régimes nationalistes ou socialistes importés de l’Occident.
Celui-ci, par son matérialisme est mal armé pour résister, malgré son immense supériorité matérielle.
Pour combattre ces dérives, il faut sans doute tenter de réintroduire de la spiritualité dans la société, comme le font, de façon différente, la Suisse ou la Russie. La Suisse n’a jamais connu de vraie révolution. Les constitutions cantonales se réfèrent à Dieu. L’assemblée de citoyens à Appenzell commence par une messe catholique.
Quant à la Russie, la religion orthodoxe est considérée en Russie comme un élément d’identité nationale mais aussi comme un appareil de prévention de la délinquance. J’ai assisté un jour à un déjeuner co-présidé par le patriarche Alexis II de toutes les Russies et le ministre de l’intérieur russe en 1997, c’était le ministre Anatoli Koulikov. Le ministre avait décoré le Patriarche pour son oeuvre éducatrice de la jeunesse qui l’empêchait de tomber dans la délinquance. En échange, le patriarche avait décoré le ministre de l’intérieur pour son combat contre les criminels, c’est-à-dire le Mal. Ce genre d’échange s’imagine assez mal en France mais il se peut que cela évolue un jour. Qui aurait parié que dans l’ancienne URSS, l’Etat ferait appel au partenaire ecclésiastique pour redresser moralement la Russie ?
Le laxisme législatif et judiciaire
La criminalité est un phénomène humain : la pensée technocratique évacue cette dimension au profit des causes économiques et juridiques, car ces causes sont les seules qu’elle peut analyser avec les outils appris à l’ENA (droit et économie) ou à l’ENM.
Il est évident que la criminalité est liée au sentiment de l’impunité. L’efficacité d’un bon système répressif (comme à Singapour) ne peut pas être sérieusement contestée. Mais l’oligarchie, notamment médiatique, qui ne vit pas quotidiennement les ravages de la délinquance généralisée parce qu’elle vit dans les beaux quartiers, n’a pas la « vérité existentielle » sur le sujet. C’est pourquoi, là où la démocratie directe existe, les référendums modifient les lois dans le sens d’une répression plus efficace du crime. En l’absence de démocratie directe, ce sont souvent les militaires qui rétablissent l’ordre compromis par une classe politique à la dérive : voir les exemples, certes différents, de Poutine ou du général De Gaulle.
L’Occident, et notamment la France, souffrent d’une montée de l’insécurité. Les oligarques qui ne vivent pas celle-ci en raison de leurs privilèges, penchent pour le laxisme. Le rétablissement de l’ordre suppose donc la réduction de leur pouvoir. Socialement, cela passe par un rôle plus important des catégories sociales « héroïque » c’est-à-dire dévouées au bien commun, comme l’armée ou le clergé.
A cet égard, il est intéressant de comparer la Russie de Eltsine avec celle de Poutine. Sous le premier, le crime a pris une extension considérable qu’il n’avait pas dans l’ancienne URSS. On peut tout reprocher aux communistes et notamment d’avoir créé le goulag mais il est vrai qu’il y avait peu de délinquance privée. C’était le sujet d’orgueil de Berlin Est qui publiait sur des grands panneaux dans la rue les statistiques d’évolution des crimes à l’Est et à Berlin Ouest : sur ce sujet là, l’ouest ne faisait pas nécessairement bonne figure. Il a fallu attendre la réunification allemande pour que les Eglises est allemandes soient pillées par des cambrioleurs ! Poutine a estimé qu’il fallait redonner du pouvoir aux forces de sécurité (Siloviki) : il a redressé la situation même si elle est encore loin d’être parfaite.
Les sondages montrent qu’en Occident même, la population fait largement confiance aux forces de l’ordre. Selon les études de Bréchon et Tchernia, sur les valeurs des Français, 90% de ceux-ci font confiance en l’armée et 85% en la police. La confiance en la justice est, certes, moins grande. Mais tous ces corps ne sont pas élus. Or la confiance dans le parlement élu est de 38%, celle dans les partis politiques de 18%. Malgré cet appui populaire, l’armée, la police ont beaucoup perdu de leur prestige social dans les milieux médiatiques et officiels. Les forces de sécurité privée se sont beaucoup développées et atteignent à présent des effectifs supérieurs à ceux de la police (140 000 salariés contre 120 000 policiers et 90 000 gendarmes). Mais ce sont des métiers mal considérés et mal rémunérés (5) et il serait souhaitable qu’ils soient comme en Espagne considérés comme des forces auxiliaires de la police et traités comme tels.
L’insécurité n’est pas de la faute du béton ou de l’acier. Elle est créée par la criminalité et la criminalité est le fait des hommes. Il ne faut pas céder au vertige technologique. La technologie ne remplacera jamais la police. Des deux côtés, gangsters et policiers, ce sont les hommes qui sont déterminants. Ces hommes prennent des décisions dont ils doivent rendre compte. Il faut pour cela responsabiliser. Nos lois tendent en général à déresponsabiliser. Il ne faut pas s’étonner alors de voir les comportements se dégrader.
Commençons par responsabiliser les politiques grâce à la démocratie directe. Je pense que le peuple se chargera de réévaluer les métiers héroïques, de ceux qui combattent au risque de leur vie contre le crime. Il ne faut pas que nus soyons dirigés par des adolescents mentaux qui cherchent le profit à court terme à tout prix. Il faut mettre en avant la responsabilité. Un peuple de propriétaires a naturellement le sens des responsabilités. Il faut lui redonner la parole. C’est pourquoi, politiquement, la lutte contre la criminalité passe aussi par l’instauration de la démocratie directe.
(1) : Alain Bauer, Christophe Soulez, Les politiques publiques de sécurité, que sais-je, PUF, page28
(2) : Op. cit. p. 25
(3) : Sur le concept de « Gestell », lire Martin Heidegger « Essais et conférences », Gallimard, 1958, pp 9 à 48 (la question de la technique).
(4) : Voir notamment, « les nouveaux dangers planétaires, chaos mondial, décèlement précoce », CNRS Editions, 2010
(5) : L’auteur a, à titre professionnel été co rédacteur d’un rapport de l’IGA sur la sécurité privée pour améliorer la qualité de celle-ci et son image sociale : voir Daniel Warfman et Frédéric Ocqueteau :la sécurité privée en France, collection que sais-je, PUF p. 103 et suivantes
Anne sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“Très beau commentaire en vérité. Je suis d’ailleurs persuadée que Bainville vous approuverait !”