A François Delétraz, qui l’interroge pour le compte du Figaro magazine, Sting commence par dire « délibérément, je n’écoute que du classique. Dernièrement, mon amie Katia Labèque m’a envoyé le nouveau CD de pièces pour piano de Ravel qu’elle interprète. J’ai un faible pour les oeuvres pour piano de musique française de la fin du XIXème siècle, Maurice Ravel, Claude Debussy, Théodore Dubois, Erik Satie… »
Bon, ça fait toujours plaisir, mais l’essentiel n’est pas là. Un peu plus loin, en parlant du rapport aux traditions anglaises (ses fils vivent aux États-Unis…) le journaliste lui demande si la Reine fait partie des traditions et de la façon d’être britannique que ses fils, justement, « vivent », à l’étranger, et s’ils maintiennent cette tradition-là. Réponse du chanteur :
« Pfft…! elle est là depuis que je suis né. Elle fait un bon travail et les Anglais l’aiment beaucoup parce qu’ils pensent, comme moi, que c’est mieux que d’avoir un président. En fait, je suis très patriote ! »
Voilà, c’est tout, mais comme c’est dit spontanément, et que c’est quelque chose de vêcu naturellement, au quotidien, on se dit que c’est très sain, qu’on ne baigne pas dans l’idéologie, et que c’est très bien comme ça….
C’est du telle évidence! La tradition monarchique est le ciment d’une Nation au-delà des différences politiques ou religieuses. Là où le mode républicain divise, la Monarchie unit dans l’adversité (guerre -invasion), dans le bonheur (naissance, mariage, jubilée) dans les problèmes ou catastrophes naturelles. Dans une Monarchie où le souverain est au côté des suffrances de son peuple, quels partis auraient l’idée de polémiquer dans une affaire comme celle de Toulouse et Montauban?
Eh oui, c’est tellement évident, les Britanniques n’ont pas à subir le carnaval électoral tous les 5 ans. D’où les commentaires de « l’Economist » sur la frivolité de la campagne électorale en France.
Ils n’ont pas ce genre de problème chez eux.
Même si chaque pays a sa propre histoire institutionnelle et que
la monarchie royale française serait sans doute plus proche de
la Vème république, dans la lettre et dans son esprit, que de la
monarchie anglaise, il demeure que nous avons encore la
chance en Europe, d’avoir sous nos yeux, des exemples si
concrets, que ceux-ci ne peuvent être sous-estimés, par certains
royalistes, enfermés dans une conception maurrassienne de la
monarchie qui, au XXIème siècle, s’avère inappropriée.
j’objectiverai que le fait de ne pas gouverner, fait lue l’Angleterre est confrontée à une immigration massive, 23000 nouveau chomeurs pour 100 000 nouveaux immigrants, avec toutes les conséquences sur la vie sociale.
quant à l’économie britannique, le « tout services… » leur coute cher également.
la Reine, au Royaume-Uni, a le droit d’aborder tous les sujets
avec son premier ministre, lors de leur rencontre
hebdomadaire du mercredi, celui de l’immigration, comme
tous les autres.
Personne ne sait ce qu’il se dit, lors de ces audiences. Dans
tous les cas, la souveraine veille par ses recommandations à
l’intérêt général et à l’unité nationale; après, le
gouvernement est seul responsable devant les britanniques
de la politique menée, comme dans toute démocratie.
Toutefois, les pouvoirs d’arbitrage et d’intervention du Chef
de l’Etat varient d’un pays à l’autre, en France, ils sont très
importants.
Margaret Thatcher : « le socialisme ne dure que jusqu’à ce que se termine l’argent des autres »;
Winston Churchill : « Les socialistes, c’est comme Christophe Colomb, quand ils partent, ils ne savent pas où ils vont et, quand ils arrivent, ils ne savent pas où ils sont ». D’où l’invention du G.P.S . Guide Pour Socialiste…;
A l’école PRIMAIRE des socialistes on apprend les 4 opérations ainsi: l’addition des impôts, la soustraction des revenus, la multiplication des fonctionnaires et des immigrés, la division du travail ! Aux élections prochaines votez pour Ali Baba. Au moins vous serez sûr de n’avoir que 40 voleurs.
Quel rapport avec Elisabeth II ?
Il est assez paradoxal que, d’opinion très positive à l’égard des institutions de la Vème république, rédigées pour un De Gaulle, au moins en partie, maurrassien, DC trouve moyen de s’en prendre à « certains royalistes, enfermés dans une conception maurrassienne de la monarchie » dont il affirme, sans preuve, que, « au XXIème siècle, (elle) s’avère inappropriée. »
Il ne faut, en effet, « s’enfermer » dans absolument rien. Y compris dans ce genre de jugement facile.
D’ailleurs, je ne suis pas sûr du tout qu’il n’y ait qu’une seule « conception maurrassienne de la monarchie ». Maurras lui-même, dès l’Enquête sur la Monarchie, avait marqué la flexibilité de cette institution, en fonction des circonstances et des temps.
Mais, pour ceux qui pratiquent ce que, pour simplifier, j’appellerai un maurrassisme vivant, ce n’est ni très sérieux ni très profitable de vouloir couper la réflexion des royalistes de notre XXIème siècle de celle de Charles Maurras. Volens, nolens, en effet, d’une manière ou d’une autre, fût-ce sous forme critique, nous y revenons tous.
En rejetant le parlementarisme et la démocratie, la monarchie
selon Maurras, n’a plus rien à voir avec les principes de la
Vème République, qui devaient nous réconcilier avec
l’avènement d’une monarchie royale parlementaire en France.
Elle devient un régime présidentiel où les partis politiques qui
reflètent des courants d’opinion ne sont plus habilités à
concourir, pour faire émerger une ligne politique majoritaire
dans l’opinion.
Or, le Roi, pour rester au-dessus des partis politiques, et
être arbitre, doit demeurer constitutionnellement
irresponsable avec un premier ministre responsable, lui,
devant le Parlement. C’est le régime parlementaire.
Si le Roi dicte ses décisions d’en haut, même après avoir pris
conseil en bas, il s’expose à la contestation et même au
risque d’arbitraire. Cette façon de gouverner ne correspond
plus aux nécessités et aux méthodes de notre temps.
Au contraire, si le Roi veut avoir une réelle influence et de
réels pouvoirs, au sein de l’exécutif, il ne peut les exercer
qu’en tant que garant et arbitre, sans jamais être tenu de
rendre compte, la responsabilité incombant au gouvernement.
Ainsi, il pourra agir sur les domaines réservés du Chef de
l’Etat, en concertation avec le gouvernement, dont certains
ministres pourront directement être nommés par lui, et
intervenir sur les affaires courantes, en tant qu’arbitre,
conseiller et médiateur.
Le reste n’est que fantasme; l’histoire de France montre que
même constitutionnels, les régimes présidentiels (constitution
de 1791, II ème République et Second empire) se sont mal
terminés).
Merci pour ces quelques minutes de rire !
Je ne veux pas reprendre un débat sur les Institutions car l’on sait le peu de cas que l’on fait des textes constitutionnels et des divers juridismes lorsque les circonstances conduisent à des bouleversements décisifs. Au risque de décevoir DC, c’est bien, selon moi, ce que pensait De Gaulle lui-même.
D’autre part, si, en effet, la constitution de la Vème République est, d’évidence, la meilleure que nous ayons connue, dans le genre, nous ne savons pas du tout où en serait notre pays, sur le plan institutionnel, si, d’aventure, l’éventualité du recours à une monarchie royale venait à surgir.
Enfin, et surtout, je ne contesterai pas à DC que les régimes présidentiels, en France, se sont mal terminés. Mais il faut une certaine dose d’inconscience pour en tirer, par comparaison, quelque argument n faveur de nos républiques parlementaires. Si DC considère qu’elles se sont bien terminées, il n’y a plus qu’à faire silence.
Mon cher JACO, mon cher DC, des institutions différentes peuvent aller de pair avec un état social identique,et à l’inverse, d’une époque à l’autre, ou d’un pays à l’autre, des institutions identiques peuvent fonctionner de manière toute différente.
Les institutions ont certes leur importance, et il ne fait pas de
doute qu’il en est de meilleures que d’autres (encore qu’il faille préciser : meilleures par rapport à quoi et dans quelles circonstances ?).
Mais nous sommes à une époque où elles jouent un rôle de moins en moins important, ce qui explique d’ailleurs qu’elles soient toutes en crise.
La monarchie de droit divin étant devenue impensable, pour d’évidentes raisons, la monarchie ne peut plus être aujourd’hui qu’une monarchie constitutionnelle, c’est-à-dire une démocratie
couronnée.
Un éventuel rétablissement de la monarchie en France aurait
peut-être une valeur symbolique ou (horresco referens !)sentimentale, mais résoudrait-elle problèmes politiques du moment? Je l’espère……
Primo, à mon sens, d’une époque à l’autre, et, a fortiori, d’un pays à l’autre, il n’y a, si l’on veut être exacts, ni institutions ni états sociaux identiques.
Secundo, si les institutions n’avaient plus d’importance, ce ne serait même plus la peine d’en débattre, encore moins de se donner du mal pour en changer.
On peut d’ailleurs se demander ce qui, aujourd’hui, a de l’importance, du moins qui soit digne de considération et de respect.
Cela dit, même si cette appréciation ne vaut absolument pas pour tous les pays, il me parait assez clair que, de par les conditions même de son intrusion dans l’histoire de France et des conditions de sa propre survie, le régime républicain tel qu’il s’est développé dans notre pays, à la suite et dans le cadre de la Révolution, a toujours été et demeure contraire aux besoins, aux intérêts et à l’existence même de la France, du moins dans sa définition historique.
Dès que l’on parle de démocratie couronnée, certains
sous-entendent que le Roi ne serait plus alors qu’un symbole,
une autorité morale, comme en Suède.
Mais la France n’est pas la Suède, et la couronne peut très
bien avoir de réels pouvoirs d’arbitrage dans une
démocratie couronnée, pour intervenir sur l’échiquier
politique, faire bouger les lignes, débloquer les situations et
garantir les intérêts essentiels de la nation quelque soit la
majorité parlementaire en place.
Le régime républicain rapporté à l’élection du Chef de l’Etat
n’est pas le nôtre. Mais la République assimilée à notre bloc
de constitutionnalité, à savoir notre bien commun :
déclaration de 1789, préambules de 1946 et 1958, principes
fondamentaux du droit, qui peuvent toujours être complétés
et améliorés n’ont rien de contraire à l’intérêt national.
Si le système qui régit la vie politique française est aussi bon que l’affirme DC, si le peuple se prononce régulièrement, si le fonctionnement régulier de nos institutions est assuré, alors qu’avons-nous à redire à la situation présente et quel droit avons-nous de nous lamenter sur ce qui nous entoure et, en quelque sorte, nous asservit plus que nous ne l’avons jamais été ?
Si tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, nous n’avons qu’à le célébrer par des chants et des apothéoses.
Elec 33, vous avez mal lu, je n’ai jamais dit cela, je dis bien au
contraire que le système actuel est vicié par l’absence de Roi à
la tête de l’Etat. Prenons un exemple, les retraites; pensez-vous
qu’un sujet aussi important, aurait été abordé dans l’urgence, et
sans concertation, si nous avions eu un Roi ?
A l’évidence, non, le Roi aurait mis en garde depuis bien
longtemps et aurait oeuvré à ce que tout le monde se mette
autour d’une table, et prenne le temps d’élaborer une réforme
acceptable par tous et pour tous.