…. qui peut apparaître « discriminant » et relever d’un « deux poids deux mesures » injurieux pour les soldats jaunes et noirs venus se battre pour la France, de toutes les régions de l’Empire, durant la Seconde Guerre mondiale…
C’est la troisième et dernière chose qu’on relèvera, et puis, après, on s’arrêtera là parce que ça fait déjà beaucoup : Mélenchon a salué les maghrébins « qui ont libéré le sol de la patrie des nazis »…. Mais rien pour « les autres » : macache oualou !….
Tiens, donc ! Et les tirailleurs sénégalais, et les spahis, et tous ces héroïques soldats venus de la partie « impériale » de la France, jaunes et noirs venus d’Afrique et d’Indochine ? Ils n’ont pas libéré la France ? Et ceux de l’Outre-mer ? Et ceux natifs de la Métropole ? Ils n’ont pas non plus, libéré la France ? Ils ne se sont pas battus pour elle ? Ils ne méritent même pas un tout petit mot ? Non, semble-t-il, du moins chez Mélanchon….
Curieux, chez cet adepte du soi-disant anti-racisme, chantre de la non discrimination, cette sorte de « racisme » et de « discrimination » qu’il établit entre les combattants, remerciant les uns, mais oubliant tous les autres (ce qui en fait, tout de même, un sacré paquet !…) : tous furent des héros et des libérateurs, et tous ont droit à notre reconnaissance.
Sauf, semble-t-il, dans l’Histoire revue et corrigée par Mélenchon…
Evidemment, ses amis diront qu’il ne faut rien voir de tout cela dans ses propos, qu’il ne faut pas les sortir de leur contexte, qu’il n’a pas voulu dire cela etc… etc… En tout cas, quand bien même il n’y aurait que de la maladresse, il faut bien admettre qu’elle est extrême…
Mais, une remarque, puisqu’il a jugé utile de parler de la Guerre, alors que personne ne lui demandait rien : Mélenchon parle de « libérer le sol de la patrie des nazis ». Il se garde bien de dire que, s’il a fallu libérer le sol de la Patrie, c’est q’une guerre avait été perdue, par impréparation. Or, ce ne sont pas les avertissements qui ont manqués aux gouvernements successifs de la IIIème République : dès les années 30, Bainville alertait sur « l’énergumène » (Hitler) et, lorsque le danger devint imminent, L’Action française titra, mais en vain, « armons, ARMONS, ARMONS ! ».
Mais la Chambre était communiste, socialiste et radicale socialiste : elle commença par le Front Populaire, mais, une fois celui-ci dissous, resta en place, aux affaires, refusant obstinément de voter les crédit militaires (un certain Léon Blum expliqua (!) à de Gaulle qu’il ne pouvait pas, lui, Blum, le pacifiste de toujours, voter les crédits militaires…). Puis s’enfuit lamentablement, abandonnant misérablement le navire une fois survenue la catastrophe qu’ils avaient provoquée, en confiant les pleins pouvoirs à Pétain (seule une petite centaine de députés ne prenant pas part à ce vote…)
On a fait beaucoup de procès en 45, et on a beaucoup épuré (c’est-à-dire, parlons français, tué…). Mais on n’a pas fait « le procès » qui est pourtant le plus intéressant, le plus important : celui de ceux qui ont mené la France au pire désastre de son Histoire. Les « politiques » ne sont pas seuls responsables du désastre : l’opinion publique en a sa part (elle qui préférait penser aux « Congés payés » plutôt qu’aux « forges de Vulcain » de l’autre côté du Rhin); l’Armée aussi, où sévissaient tant de vielles bedaines aux conceptions militaire ultra obsolètes et périmées… Il n’empêche, les pouvoirs publics ont, forcément, leur part de responsabilité, et elle est grande. On comprend que Mélenchon s’abstienne de parler des fautes tragiques et criminelles de ses « camarades », et qu’il préfère son Histoire, revue et corrigée…..
Il n’empêche : sur les Plages du Prado, ce samedi 14 avril, et sur ce sujet de la libération du sol national, Mélenchon a perdu non pas une, mais deux bonnes occasions de se taire…..
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