La plupart d’entre nous iront voter, ce dimanche. Chacun le fera selon ce qui, après réflexion, lui paraîtra le meilleur choix pour la France – ou, plutôt, pour les plus sages, le moins mauvais choix. Nous ne nous désintéressons donc pas de l’avenir immédiat du pays. Et pourtant, cette consultation pour l’élection du Chef de l’Etat est, pour nous, beaucoup plus un piège qu’une étape qui serait décisive pour résoudre tout ou partie des problèmes français.
Nous nous en tiendrons donc à notre décision de ne pas donner ce qu’il est convenu d’appeler, d’une expression d’ailleurs présomptueuse, une « consigne de vote ». De ne pas appeler à voter pour tel ou tel candidat, considérant que ce n’est pas notre rôle, que notre utilité est tout à fait d’un autre ordre, tout à fait dans une autre perspective. Nos amis sont assez grands, ont assez de jugement pour décider par eux-mêmes.
Il ne nous paraît pas, en tout cas, souhaitable, que les royalistes se passionnent pour ce choix, encore moins qu’ils se disputent à son sujet.
Les deux candidats susceptibles d’être élus – et dont les politiques sont, en réalité, fort peu différentes – ont toutes chances de décevoir très vite leurs partisans, ceux qui auront cru en leurs promesses. Et si François Hollande devait être élu, ce qui semble fort possible, ce sont tout simplement ses électeurs qui, cette fois-ci, seront trompés. Nous ne courons aucun risque à avancer cette prévision.
Voter pour un candidat qui ne peut être élu, selon l’objet théorique du premier tour, peut présenter l’intérêt de manifester une volonté politique déterminée. En aucun cas de sauver le pays des dangers qui menacent, en effet, son indépendance et son identité. Car il est parfaitement faux que de tels votes, quelle que soit leur légitimité, puissent être, en quoi que ce soit, réellement sauveurs. Inutile d’entretenir cette illusion.
Nous serons plus réservés, encore, sur l’idée que d’une recomposition de la majorité parlementaire, après la présidentielle, pourrait sortir un bien pour la France. L’Histoire nous apprend, en effet, ce qu’ont produit, dans le passé, les « meilleures » majorités parlementaires.
Notre rôle, celui qui nous est propre, celui qui ressort d’un véritable esprit d’Action française, est de rappeler qu’il n’y a pas d’avenir national dans le « Système ». Et d’exhorter chacun, une fois les échéances électorales passées, à cesser, si tel a été le cas, de militer pour tel ou tel candidat afin de se consacrer au seul combat qui vaille …
Aucun risque de militer pour qui que ce soit,lorsque l’on connait un peu(pas mal) notre histoire,ainsi que le coeur de l’homme qui n’a pas changé depuis Adam…c’est d’autant plus peinible d’aller voter!Il le faut!Comme vous le dîtes,pensons déjà,aux législatives.L’espérance nous tire toujours vers le haut.Courage,bien à vous tous.
Très bien ! Sortons du « système »! Hollande est-il mieux qualifié que les autres pour cela ? Avec ses alliés obligés et contraignants que sont les verts et les communistes du Front de Gauche (la quasi-disparition de ces derniers était une des rares bonnes actions pour la France du non- regretté Mitterrand)? Et sortir la France en bon état de la crise internationale dans laquelle nous sommes, comme tant d’autres pays, n’est-elle pas aussi une priorité qui prime toutes les autres ? Je sais bien que Hollande recommande le « rêve »,sans doute pour masquer le « Piège »que nous dénonçons bien en acceptant d’y tomber.
Ne nous berçons pas de mots et vivons dans le présent afin de préserver l’avenir de nos enfants et petits-enfants-
« Pouvaient-ils vraiment croire, même il y a quinze ans, qu’une République parlementaire changerait de nature du jour qu’ils la présideraient, ou se figuraient-ils que leurs grands desseins politiques deviendraient compatibles avec l’inertie et l’instabilité de la démocratie, du seul fait qu’ils en seraient les ministres ? Étant loyaux républicains, aucun d’entre eux ne se flattait d’un droit personnel et spécial à régir la chose publique. Ils ne comptaient ni sur une grâce de Dieu ni sur la vertu de quelque formulaire mystique, étant libres penseurs de naissance ou de profession. Le fait de résumer ce que la République présentait de meilleur leur valait, par surcroît, la haine des pires. Ils le savaient ; ils n’ignoraient point que cela compliquerait encore leur position et la rendrait plus précaire et plus incertaine : comment s’y fiaient-ils ? »
Ch. Maurras, Kiel et Tanger, introduction :
http://maurras.net/textes/47-0.html#p63
Citation tout à fait pertinente de Nicolas : c’est le bon mot, au bon moment….
Il avait raison Boutang quand il disait de Maurras : « il était vraiment le plus jeune d’entre nous ».
Le texte de Kiel et Tanger que cite Nicolas semble écrit pour aujourd’hui.
Merci à Nicolas.
Voter oui, exprimer nos choix du moindre mal oui, en tant que
citoyens politiques, et faute de mieux; militer pour ceux qui
auraient nos préférences en ces circonstances, sûrement pas;
nous sommes tous quelque soit nos opinions, des militants pour
une monarchie royale à la Française. Contrairement aux autres,
nous pouvons être unis, même si nos opinions divergent, car un
principe supérieur nous rassemble : la royauté au service de la
France et de tous les Français.
Entièrement d’accord avec DC. Sur les principaux sujets de société les partis majoritaires adoptent des positions qui vont à l’encontre des préférences des français.
Ils sont ainsi tous favorables à l’immigration, à l’islam, aux transferts de souveraineté au profit de l’union européenne, au libre-échangisme, au remboursement de l’avortement, aux revendications homosexuelles, à l’augmentation des impôts, à l’OTAN, au gouvernement des juges et à la « discrimination positive ».
A cette » République » usée et corrompue, nous autres royalistes opposons d’autres principes fondateurs : la restauration de la monarchie, la primauté des législateurs sur les juges, la préférence nationale, le rétablissement des libertés individuelles et de l’égalité des droits entre les citoyens, le respect des frontières et de la souveraineté des Etats, le respect de l’identité des peuples.
Mais nous vivons aujourd’hui sous la domination des républicains du Directoire. Le Directoire fut la période de décadence finale de la première République, (similaire à la cinquième finissante), celle du « Tiers Consolidé », de Barras « le roi des pourris », de la corruption politique et du mépris cynique du peuple. Les Muscadins et Merveilleuses du politiquement correct, très peu pour moi.
1/Il y a des centaines de belles et justes citations de Maurras condamnant le régime républicain,preuves à l’appui.
2/Ne parlons pas trop de Pierre Boutang qui fut mon ami,mais qui s’est bien fourvoyé en soutenant Mitterrand contre Giscard,ce que je lui ai amèrement reproché,à sa confusion.
3/Les bonnes paroles ou intentions n’ont jamais excusé la sottise.
4/Méfions-nous d’être aujourd’hui hors sujet : il s’agit d’élire le président de la république pour 5 ans,alors que le pays traverse une situation difficile.Et non pas de se croire en classe de philosophie ou de littérature politique,et d’en disserter à l’avenant.
Juste une petite précision je ne prétendais pas en rappelant cette citation dire qu’il faut voter ou pas, encore moins pour qui. Il serait d’ailleurs grotesque de mettre un bulletin de vote en 2012 en fonction de ce qu’aurait dit ou non Maurras.
Je pensais juste rappeler qu’il est bon de garder à l’esprit, quel que choix que l’on fait dans ce scrutin, la leçon fondamentale de Kiel et Tanger : l’impossibilité d’une république conservatrice, ou même modérée, non en raison de vicissitudes historiques dont on pourrait penser cette fois être affranchis, mais parce que c’est la nature profonde du régime qui l’empêche.
Je suis bien d’accord,Nicolas,mais nous avons à voter demain et non à disserter sur la forme du régime.La république certes ne nous convient absolument pas et nous le professons depuis belle lurette.Mais cela ne sert rigoureusement à rien de le répéter à tout bout de champ en ce moment,au risque de ressembler à Ponce Pilate ou de pratiquer bêtement la politique du pire,en jouant contre son camp (en général pour des motifs émotionnels et irraisonnés).Primum vivere,deinde philosophari.
Et puis,il faut avoir le courage de ses opinions,ce qui n’est hélas pas donné à tout le monde.Le faux-fuyant accommodant est plus facile, mais plus lâche à mes yeux.
Son camp ? ma foi lequel, Patrick ? Je ne me reconnais dans aucun de ces camps, où, chacun à sa manière, les candidats ne veulent guère qu’une chose dans cette élection : retrouver une monnaie qu’ils pourront manipuler à leur gré et payer par l’inflation continue ou la dévaluation régulière la poursuite de leur clientélisme effréné, celui-là même dont M. Chirac nous révéla jadis que sa continuation, sous forme d’avantages sociaux éternels, faisait partie du « socle républicain ». Et ils le font en ayant eu grand soin d’évacuer cette question de l’élection au profit du permis de conduire ou d’un protectionnisme dont chacun sait qu’il est , dans les termes où ils le proposent qu’on croirait sortis du programme Méline de la grande époque, purement rhétorique et à usage électoral.
Il y a peut-être quelques candidats qui embêtent plus le régime – on y revient. Effectivement pourquoi ne pas voter pour eux ?
Surtout que oui, il faut bien aller voter. Ou du moins qu’on y aille ou non il y aura un président de la République désigné par le suffrage dans deux semaines. Mais il importe je crois d’y aller sans enthousiasme ni illusions : quand bien même par extraordinaire un candidat de « moindre mal » serait élu, il ne pourrait rien faire de durable. Je ne voulais que rappeler cela, sans prétendre que les options diverses, dont pourquoi pas, marginalement et médiocrement, le vote, seraient exclusives les unes des autres.
Le risque serait de se dire : « j’ai bien voté cela suffit ». Voter, philosopher, est-ce si différent ?
J’ajoute même qu’il vient de m’arriver ailleurs qu’ici d’expliquer pourquoi l’abstention militante est un leurre et ne gêne absolument pas les partis. Voter, s’abstenir, si Maurras peut encore nous en dire quelque chose aujourd’hui, c’est justement l’exigence de replacer tout cela en raison dans son ordre de manière à faire l’un ou l’autre, les deux se défendent je crois, mais à chaque fois sans l’illusion romantique de « l’action » que cela représenterait, car ni voter ni s’abstenir ne sont je crois dans notre forme politique actuelle, une action politique.
(Une précision cependant : Maurras condamne certes « la politique du pire » dans une formule resté célèbre et qu’on se jette amplement à la figure, un peu comme ce jeu que pratiquent entre eux certains cathos qui s’envoie des bribes d’Évangile. Mais quand on remonte aux textes, et pas aux simples formules, il y a en général un présupposé que Maurras fait, souvent expressis verbis, quand il parle de politique : que le fond de la population — il dit « race », conformément à la terminologie du temps utilisée même par le Front populaire — est inchangé et intellectuellement sain. Peut-on encore faire un tel présupposé ?)
Pour qui voter?
La réponse à la question, pour un libéral, n’est pas simple. En cinq ans, Sarkozy a dilapidé son capital de confiance: tromperie sur son mariage faussement raccomodé avec Cécilia, personne peu sympathique qui ne cachait pas son refus de « jouer » les premières dames; médiatisation de sa personne à un niveau ahurissant (journaux, magazines, livres, il n’y en a eu que pour lui et tout ça pour quoi?), les aléas de sa vie privée, l’exposition de sa famille étendue et recomposée (en république, la famille du président se doit d’être discrète car elle ne représente rien sinon des risques de favoritisme); ses « cartes postales » (selon son expression) journalières et exaspérantes aux français qui ont d’autres préoccupations concrètes que d’entendre chaque matin à la radio les dernières pensées « géniales » et souvent sans suites de l’hyperprésident; laisser se répandre si ce n’est encourager la médiatisation de ses apparitions et aventures bling-bling.
La fameuse « rupture » a souvent consisté à faire deux petits pas en avant suivis d’un pas en arrière pour réformer à la marge ce qui aurait dû être chamboulé depuis près de vingt ans (tel une diminution radicale et une meilleure efficacité des dépenses publiques, l’abrogation d’innombrables règles administratives, fiscales, et sociales qui entravent mentalement et concrètement la création et le développement durable d’entreprises.
Sarkozy a fini par apparaître comme un césar stérile dans son action, gouvernant seul, n’écoutant personne et s’entourant de ministres et autres collaborateurs tenus de lui obéir avec soumission, à quelques rares exceptions près.
Sa politique de sécurité a fini par fragiliser la liberté de tous les français a priori soupçonnés d’être des délinquants accomplis ou en puissance. Exemple le plus criant: son ahurissante politique de répression routières contre les conducteurs d’automobiles, ceux en particulier qui savent bien conduire et n’ont jamais d’accident et que l’on prétend réduire en robots programmés pour se mouvoir uniformément comme des limaces entre les radars omniprésents et dont le nombre est promis à encore augmenter.
Sur le plan de la fiscalité personnelle, Sarkozy a raté sa rupture par des maladresses comme l’invention du stupide bouclier fiscal consistant à rendre après coup de l’argent aux contribuables bénéficaires (à la jubilation de la qauche qui n’a manqué aucune occasion de fustiger les « chèques du trésor public faits aux riches »). A cet égard, il aurait été mieux avisé de laisser les contribuables bénéficiaires calculer eux-mêmes le niveau de leur bouclier, sans que l’Etat ne leur adresse un chèque en retour le cas échéant. Surtout, il aurait été si simple, soit d’abolir le spoliateur ISF, soit d’en réduire radicalement la portée par l’abaissement de ses taux et le relèvement substantiel de son seuil de déclenchement, afin de le rendre moins démoralisant pour ceux qui ont bâti un patrimoine par leurs efforts et leur travail, et moins encourageant à l’exode fiscal de ceux qui, sans être des mauvais français, refusent de se laisser déposséder de façon aussi injuste et malveilante.
En face de Sarkozy qui a finalement beaucoup décu, faut-il s’alarmer de la possible éléction de François Hollande à la présidence de la république?
Il est quasiment certain que son élection entraînerait des réformes démagogiques et ineptes rappelant celles que Mitterrand avait faites pendant les deux premières années de son septennat avant de faire machine arrière, au risque sinon de faire de la France une nouvelle Albanie (de l’époque).
Depuis 1981, le monde a changé, le communisme a pratiquement disparu et la crise de la dette ne laisserait pas beaucoup de marge de manoeuvre pour des mesures idéologiques, anti-économiques et anti-financières.
Si un libéral n’a aucune raison de se réjouir de l’arrivée d’un président de gauche, l’échec éventuel et final de Sarkozy, s’il survenait, serait de sa faute pour avoir dilapidé de façon quasi suicidaire son capital de sympathie à droite d’abord et, accessoirement ailleurs, dés le commencement de son quinquennat.
Voter ou non et si oui, pour qui ?
Que voilà une difficile question pour un royaliste. Sur le principe même, il est évident que notre réponse naturelle serait de répondre non car notre combat est d’une nature bien différente. Pourquoi en effet prendre position sur l’administration de ce système qu’on abhorre ?
Mais voilà, comme le royaume de Dieu n’est pas de ce monde, l’Eglise, elle, est dans le monde et elle compose avec ce dernier. Nous ne sommes pas républicains mais nous vivons en France, notre cher pays gouverné pour son plus grand malheur par une république. Alors, par amour pour lui, il nous faut bien tenter de lui éviter le pire et comment faire autrement, le temps de prendre les armes n’étant pas encore venu, qu’en votant contre ce qui nous paraît le plus nuisible. Il ne s’agira pas d’un vote de confiance ni d’un vote d’adhésion mais, comme d’habitude, d’un vote de rejet. Rejet de tout ce qui va à l’encontre de la loi naturelle : mariage (et adoption) des homosexuels, vote des étrangers et régularisation des sans-papiers, euthanasie, et ainsi de suite… C’est d’ailleurs les seuls points véritables qui séparent les deux candidats encore en lice car leur programme économique est voué à l’échec, la seule différence étant dans le terme, très court pour l’un un petit peu moins pour l’autre.
Bien évidemment, ceci est un avis personnel mais rappelons-nous qu’une fois une loi votée, il est très difficile de l’abroger. Il n’y a qu’à voir les lois sur l’avortement ou les 35h. Alors par amour pour notre pays et pour nos enfants…Prions Dieu pour qu’Il nous guide et nous donne la grâce du discernement.