L’élection d’un Président se réclamant d’un courant qui n’est pas majoritaire dans le pays fait que, pour la première fois, de la base au sommet, c’est-à-dire de la Commune à la Présidence de la République, en passant par les Conseils généraux (Départements) et les Conseils Régionaux (Régions), sans oublier le Sénat, l’ensemble de la France, qui vote « d’un côté », est majoritairement géré par « l’autre côté » (il y a, évidemment, l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas rien…).
Parfaitement légale, mais d’une légitimité parfaitement nulle, cette situation ubuesque est la victoire – posthume et persistante… – de François Mitterand, et celle, bien d’aujourd’hui, de l’incommensurable crétinisme de « la droite la plus bête du monde ».
L’espérance des uns, et leurs illusions, passeront vite, et seront rapidement, et cruellement déçues : on peut faire confiance – si l’on peut dire… – à la Crise, pour cela, et surtout à l’invraisemblable attelage que va « conduire » François Hollande : entre Eva Joly et Mélenchon, d’une part, et un PS plus obsolète et plus passéiste que jamais, le drame, c’est que François Hollande ira ans le mur, et y emmènera la France avec lui….
La déception des « autres » sera, elle aussi, vite oubliée : Marine Le Pen prépare les Législatives depuis le soir du premier tour, et Coppé prépare… 2017, depuis plus d’un an !
Notre tâche reste donc la même, totalement inchangée et totalement actuelle : proposer aux Français de sortir de ce Système, de ce court-termisme permanent, de cette remise en cause perpétuelle, de cette conduite erratique des affaires. En posant la seule vraie question : et la France, dans tout ça ? Elle va continuer à descendre et à s’affaiblir, et c’est le Système qui en est le premier responsable : plutôt que de préparer sans cesse de nouvelles élections – et de nouvelles déceptions… – c’est un autre combat qu’il faut mener.
En proposant de soustraire le sommet de l’État à la lutte incessante des factions, des intérêts catégoriels et de parti, pour laisser la légitime fluctuation de l’opinion s’exercer, mais pour l’étage d’en dessous; et concilier ainsi la stabilité, au sommet d’un État devenu a-démocratique, avec le changement… Changement d’ailleurs non seulement au sommet et du sommet de l’Etat, dans l’optique de reconstruire une Société selon un Ordre véritable et sur la base de justes principes….
En tout cas, c’est là, dans cette proposition, que se situe notre action, celle qui nous est propre et qui fonde notre raison d’être, notre originalité indissoluble dans les jeux du Système et des Partis; et notre légitimité….
Axel Tisserand parle à juste titre d’une monarchie royale
active, tout en caricaturant les conséquences de la
déclaration de principes de la Nouvelle Action Royaliste, qui
ramènerait le Roi à un Chef d’Etat style IVème République,
ce qui n’est pas du tout la réalité.
La Nouvelle Action Royaliste part de la Vème République pour
retisser les liens avec l’histoire nationale de la monarchie
royale en prenant en compte 1789 et la suite.
Et même si le principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat y
est sous-entendu, le Roi reste un roi très chrétien et
indépendamment de son rôle politique, en tant qu’arbitre et
garant, demeure aussi une autorité morale.
Traditionnellement, le Roi serait de fait, plus qu’un élément
symbolique d’une simple construction juridique, de par ce
qu’il représente historiquement. De par son appartenance à
l’Eglise, il ferait naturellement valoir ses convictions.
Le droit de véto suspensif permettant de remettre à plus tard
une décision, pour garantir le temps de la réflexion et laisser
ensuite un libre choix, par référendum si nécessaire, est
aussi une forme d’arbitrage.
Mais de là à considérer le Roi, comme mandataire du Pape,
ou comme Roi de « droit divin », il y a une marge.
Donner toute la souveraineté au peuple, ou au Roi, mène
nécessairement à des excès. Contrairement à ce qu’affirme
Axel Tisserand, il peut très bien y avoir une double
souveraineté articulée mais pas nécessairement sur les
mêmes domaines, c’est en tout cas mon avis personnel.
La conception selon Bodin de la souveraineté a successivement inspiré la monarchie absolue, le jacobinisme révolutionnaire, le nationalisme étatique, l’idéologie républicaine, les fascismes et les régimes totalitaires. C’est ce qui explique qu’on la retrouve aujourd’hui professée dans des familles politiques par ailleurs toutà- fait opposées : nationalistes républicains et nationalistes xénophobes, révolutionnaires et contre révolutionnaires.