Nathalie Kosciusko-Morizet est, à l’évidence, une femme intelligente et distinguée. Elle a de la classe et de la tenue; sa beauté séduit. Et puis, elle a, par ailleurs, un passé, des origines ; une famille et une histoire. Ceux qui ne croient pas que nous soyons d’abord des héritiers, mais, plutôt, de libres contractants, feront bien de lire la fiche que lui consacre Wikipédia. Sous toutes réserves, car Wikipédia n’est pas une garantie d’exactitude, nous ajoutons, en fin de note le lien qui y conduit. Lisez-la. Vous y trouverez de solides éléments d’explication.
Explication à quoi ? A ce que son dépit, après la défaite de son camp, avec lequel elle s’est trouvée en désaccord, où son influence ne s’exerçait plus assez à son goût, dont elle désapprouvait les orientations de campagne, ait soudainement trouvé un bouc émissaire, un responsable inattendu, sur lequel transférer ce dépit : Charles Maurras, via Patrick Buisson, le conseiller de Sarkozy, objet de sa détestation !
Ainsi, Buisson, instrumentalisant Sarkozy, aurait voulu faire gagner non le président sortant, mais Charles Maurras ! Comment une personne intelligente peut-elle imaginer et prononcer, en public, pour une diffusion dans toute la presse, sur toutes les radios, toutes les chaînes de télévision, une hypothèse plus alambiquée, plus ridicule, plus improbable ? Et tous les commentateurs, tous les éditorialistes, tous les politologues, d’y faire aussitôt le plus large écho.
Sans s’interroger sur ce que cette affirmation saugrenue pouvait bien signifier. Quel sens a-t-elle ? Et qui est ce Charles Maurras improbable que l’on aurait, en haut lieu, voulu faire gagner et qui serait, en dernière analyse, le responsable de la défaite de Nicolas Sarkozy ? Personne ne s’y arrête. Personne ne relève l’énormité du propos. Personne ne cherche à savoir qui était ce vieil homme de nouveau accusé d’une défaite, mais de si petite dimension, cette fois-ci, qu’elle ne le concerne ni de près ni de loin, alors que ses disciples, commémorent le soixantième anniversaire de sa mort ! A cette classe politicienne et médiatique, le fond importe peu. Seule l’image compte. Et celle qu’ils ont forgée de Charles Maurras, toute faite, toute simple, toute bête, toute convenue, est négative. Elle est commodément située, reléguée, à l’extrême-droite. Elle se veut chargée d’opprobre. Cela leur suffit.
Que Nathalie Kosciusko-Morizet ait trouvé le moyen d’impliquer un Charles Maurras convenu et faux, dans la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, que ce nom lui soit, spontanément ou non, venu à l’esprit, dans cette circonstance, peut s’expliquer simplement par le contexte personnel et familial de cette femme politique, par goût personnel, mais aussi, par atavisme. Contexte de vieille haine devenue instinctive. Mais plus largement, l’épisode en dit long sur le désarroi et le vide idéologique dans lequel se débat le personnel politique de cette Vème république, finissante, comme il y a cinquante quatre ans, la IVème.
Bien que, en effet, dans les dernières semaines de sa campagne, Nicolas Sarkozy ait tenté de réveiller à son profit tout un vieux fond patriotique français, sa victoire, en aucun cas, n’eût été celle de Charles Maurras.
Edgar Morin, lui, a publiquement déploré la vacuité dont nous venons de parler et l’absence, le manque de toute grande pensée politique dans le paysage français et, sans-doute, européen. Parmi celles-ci, il distingue trois grandes familles : celle issue de Marx (le matérialisme révolutionnaire ; le communisme) ; celle issue de Tocqueville (La démocratie, le libéralisme) ; celle de Maurras (la Tradition, contre la Révolution).
On sait que la première a fini dans l’impasse d’un univers concentrationnaire aujourd’hui effondré. Edgar Morin, lui-même, se refuse, désormais, à l’emploi du mot Révolution. Son opposé, la démocratie mondialisée, se craquelle et son unique vrai ressort, le matérialisme consumériste, l’abondance, fût-elle misérable, ne sont plus vraiment au rendez-vous.
Maurras n’était pas ce qu’il est trop commode de nommer un extrémiste. Mais il est vrai qu’il était soulevé par la passion, parfois violente, de la France, et de la civilisation classique, qu’il voyait, l’une et l’autre, menacées de mort. Cette passion violente peut expliquer des excès ou des erreurs. Elle ne rend pas sa pensée caduque. Dans l’effondrement successif des divers avatars de la Révolution, sa pensée, une pensée axée sur la Tradition, est, peut-être, aujourd’hui, la seule qui tienne encore debout. Une pensée, comme disait Boutang, venue des profondeurs. Une pensée qui sauve. Pour Maurras, là est, ou serait, sa vraie victoire. Le reste, ce sont, évidemment, des enfantillages et des sottises, tout simplement. Il eût pourtant été paradoxal que, nous qui sommes maurrassiens, nous n’y réagissions pas.
excellente réaction, d’une profondeuer et d’une mesure remarquable ! notons que Maurras fut sacrifié par la dynastie, déjà et toujours maçonnique, des Orléans, ennemie de nos traditions.
quant à NKM, elle est bien digne de la poubelle UMPS !
Ne nous prenons pas la tête avec les divagations de cette enfant gâtée. Manifestement, le nom de Maurras ne lui est pas familier. Elle dit Maurras comme elle dirait Hitler, la malheureuse.
Relatant cette affaire, un journaliste du POINT explique à ses lecteurs ignorants que Maurras était « une figure de l’extrême droite catholique. »
Comment discuter avec des cancres ? C’est impossible !
Oui elle est le parfait emblème d’un personnel politique en état de mort clinique, où les quelques élections tiennent lieu d’acharnement thérapeutique … Dans son cas son maximum de compétences est sa technocratie; qu’elle y reste !
Les maurrassiens ne sont ni antisémites, ni nostalgiques de la Collaboration, même pas de l’Etat Français et ne sauraient se laisser insulter….mais :
Charles Maurras était antisémite, comme beaucoup certes à l’époque, mais il l’était sûrement ; et fut aussi un indéfectible soutien du maréchal Pétain, ce qui convainquit bien de ses ouailles à prendre des positions à Vichy.
Nathalie Kosciusko-Morizet est d’ascendance juive et l’ADN de sa famille est communiste. Aussi je ne pense pas qu’il faille arguer de sa méconnaissance de Charles Maurras pour comprendre qu’elle le voue aux gémonies, bien que cet auteur ne soit pas étudié sur les bancs de l’Ecole Polytechnique.
Raffarin est sur la même ligne.
La Tradition, une idée moderne. Une idée qui illustre, en tous cas, la perenité d’un systeme sur tous les autres si l’on veut bien considérer la faillite historique du communisme et du liberalisme reposant tous les deux, comme chacun sait, sur le materialisme.
« Nathalie Kosciusko-Morizet est, à l’évidence, une femme intelligente et distinguée. Elle a de la classe et de la tenue; sa beauté séduit. Et puis, elle a, par ailleurs, un passé, des origines; une famille et une histoire »
De la platitude à la flagornerie!
On croirait entendre Jean d’Ormesson dans son discours de réception de la Simone…
Nathalie, qui n’est vraiment pas un guide – avec ou sans Becaud – essaye de se faire un nom dans la débâcle de l’Union Militante Philosémite en criant plus haut que les autres…
Chantre hystérique de la chasse au FN, elle a fort à faire avec ses coreligionnaires pour se tailler une place au soleil: Coppé(lovici) ne va lâcher son os comme cela!
Comme le créneau n’est plus très porteur, elle s’attaque à des références historiques pour se faire remarquer…
S’attaquer à Maurras, cela a l’avantage sinon d’être original, du moins d’être inattendu, dans le milieu d’analphabètes que constitue sa famille politique,
http://ripoublik.com/2012/03/politique-jusquou-ira-le-vedettariat/
http://ripoublik.com/2012/05/o-myard-ma-tue/
Il y a peu de chances qu’elle y soit contredite: c’est une sécurité!
Je trouve qu’épiloguer à son sujet est une marque d’attention tout à fait injustifiée!
Elle n’en mérite pas tant!
Je crois que vous n’avez pas très bien compris que – malgré les apparences, il est vrai – le personnage central de cette note n’est pas NKM. C’est Maurras !
Vos conversations sont fort intéressantes ! De la tradition à la modernité, seul le Christ est celui qui a tracé un chemin qui perdure à travers le temps. Le chemin est encore à inventer mais sans Lui, rien n’est possible. Maurras en parlait du Christ ?
Très bien le Christ, mais sans les chrétiens
Je m’étais payé NKM au zénith de sa gloire, pour ignorance historique crasse au sujet de … Guy Môquet. Jugez de son éclectisme !
http://www.delpla.org/forum/viewtopic.php?f=45&t=185
Je converge avec un intervenant précédent : il s’agit d’une ignorance de polytechnicien(ne)… que le quinquennat n’a pu qu’aggraver par la suppression de l’histoire en terminale scientifique.
Quant à mettre en cause ses origines juives, c’est bel et bien maurrassien… au pire sens du terme. Pour ne rien dire de l’ADN communiste…
Marx et Tocqueville au service l’un et l’autre du materialisme. la Tradition comme vraie modernité et vrai renouveau.
Beaucoup de furieux antisémites célèbres sont « panthéonisés », dont le plus célèbre d’entre eux : Voltaire.
Pourtant, il ne me semble pas qu’il fasse l’objet d’un quelconque ostracisme, ni qu’un comité se soit constitué pour demander sa « dépanthéonisation ». Deux poids, deux mesures.
François Delpla pourrait-il donner son avis sur la question – somme toute sérieuse – que soulève Baphomet ? Veut-il que nous lui fassions un florilège -avec sources et références – de textes « furieusement antisémites », émanant des Grands Ancêtres et de bien d’autres encore ? Il en résulterait que l' »antisémitisme » de Maurras ne peut lui être collé à la peau, comme disqualifiant à titre singulier, et que s’y employer relève de l’agitprop plus que de l’histoire des idées….
Voltaire n’était pas le contemporain de Hitler.
Voltaire n’était pas le contemporain de Hitler.
On ne peut pas dire le contraire. Mais c’est un peu court, non ?
Non, mais en matière littéraire, tout particulièrement, il est désormais entendu que le seul critère du jugement est de savoir quelle a été l’attitude des écrivains pendant la dernière guerre et, plus généralement, de savoir s’ils ont ou non été » antisémites ». Cela vaut aussi bien sûr pour des auteurs morts depuis des siècles : on a déjà censuré Molière (L’avare), et l’on ne joue plus Le marchand de Venise de Shakespeare !
Il est vrai que cela a épargné à Voltaire de demander et d’obtenir qu’on publie intégralement « Mein Kampf » en France — contre l’avis de l’auteur qui engagea des poursuites — afin de faire mieux connaître au public français le danger que représentait le national-socialisme.