La révolution copernicienne de l’éducation
Par Jean-François Mattéi, membre de l’Institut universitaire de France.
Professeur émérite de l’université de Nice-Sophia Antipolis
I / V. Résumé :
La pédagogie moderne, depuis John Dewey, a bouleversé le rôle traditionnel de l’école en réduisant un « lieu de réflexion » à un « lieu de vie » assimilé au processus de socialisation de l’élève, au lieu de viser une autre fin : l’humanisation de l’homme.
Aussi « le pathos de la nouveauté » qu’Hannah Arendt avait dénoncé dans l’éducation contemporaine, prend-il désormais la forme d’une idéologie de la rupture avec les principes de l’éducation libérale qui formaient un être humain cultivé.
La rupture du lien avec l’élève, du lien avec le maître, du lien avec le savoir, du lien avec la substance de l’enseignement – sacrifié à un pédagogisme procédural –, et finalement du lien avec la fin de l’éducation – former un homme – ont abouti à un échec patent dont tous les rapports témoignent.
Tant que le système scolaire ne reviendra pas sur cette stratégie de rupture envers l’autorité de la connaissance, nul ne pourra rectifier les échecs endémiques de l’éducation, ni édifier une pédagogie qui permette à chaque enfant d’accéder à son humanité.
Si nous n’entreprenons pas cette révolution copernicienne qui place le savoir, et non l’élève, au cœur de l’école, il est à craindre que l’illusion politique de demain ne vienne renforcer l’illusion pédagogique d’aujourd’hui.
Ceci est juste et bon, il est vrai, mais pourquoi illustrer ce propos par une peinture du très initié, très gnostique, donc certainement très luciférien (allez voir ses autres peintures, le catholique que je suis en a été très mal à l’aise) Jean Delville?
pourquoi croirait-on que le système scolaire reviendrait de lui-même sur sa stratégie de rupture ?
Il est vrai que Jean Delville était maçon. Mais c’était en Belgique où la maçonnerie est différente de ce qu’elle est en France. De toute façon, cela ne suffit pas à discréditer ce grand peintre.Le tableau représenté ici ne représente pas le Christ avec ses disciples, mais l’école de Platon. Il est vrai que la ressemblance peut tromper. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une peinture symboliste. Bref, ce tableau ne me choque pas comme vous.
Tout de même bizarre, cette parodique école de Platon avec un personnage central qui évoque le Christ et qui est entouré de 12 naturistes plus ou moins avachis et vautrés. L’ensemble fait assez gay pride.
De plus, Antiquus nous précise que le barbouilleur qui a commis cette croûte était un Compagnon de Baal.
Je ne suis pas un fin connaisseur de Jean Delville, mais je pencherais pour l’opinion d’Eclaireur.
Evidemment tout ceci nous éloigne du sujet, c’est le charme du débat.