Lu sur le Blog de Patrice de Plunkett, cette note du lundi 9 juillet :
Turquie-France : équivoques et cacophonie
Hollande contredit Fabius,
Ankara contredit Hollande :
Cacophonie sur toute la ligne !
Quant à nous, lafautearousseau, nous avons, sur tous ces sujets, des positions claires :
1. La France ne doit se reconnaître aucun différend important avec la Turquie, exception faite de sa demande d’intégration à l’Europe, dont nous ne voulons pas, tout simplement parce qu’elle n’est pas située en Europe et que sa civilisation n’est pas européenne. Ni plus, ni moins.
2. Le génocide arménien – qu’elle ne reconnaît pas – n’est pas l’affaire de l’Etat français. Il est, de la part de l’Etat français, parfaitement ridicule de prétendre légiférer en cette matière particulière.
3. Les Arméniens que nous avons généreusement accueillis chez nous et sont, aujourd’hui, de bons citoyens français, ne l’étaient pas à l’époque du dit génocide. Ils ne sont donc pas fondés à prétendre y impliquer la France, encore moins à lui dicter ou à lui imposer quoi que ce soit. Leurs pressions sur l’Etat français sont donc compréhensibles mais, aussi, inadmissibles.
4. Nous sommes opposés, dans leur principe, comme presque tout le monde, en dehors de nos parlementaires, en particulier les historiens, aux lois dites mémorielles.
C’est sur son analyse – qui va suivre – de la « cacophonie » turco-élyséenne, que nous sommes d’accord avec Plunkett.
La semaine dernière, Laurent Fabius – quittant son homologue turc Ahmet Davutoglu – enterre la promesse électorale de François Hollande (faire voter une loi sur la mémoire du génocide arménien) : « la précédente loi a été invalidée par le Conseil constitutionnel, un nouveau texte risquerait de subir le même sort », tranche Fabius.
Dans l’heure qui suit, Franck Papazian, coprésident du conseil des organisations arméniennes de France, envoie un démenti aux médias : « le président de la République nous a téléphoné ce matin pour confirmer qu’il n’avait pas changé d’avis sur le sujet. »
Ce lundi matin, l’Elysée confirme le communiqué de Papazian : François Hollande a bel et bien promis « une loi pour réprimer la négation du génocide arménien », sa position est « très claire », l’engagement sera « tenu ».
Ce même lundi matin dans Libération, Davutoglu contredit l’Elysée : «le Conseil constitutionnel français a clos l’affaire en rejetant le texte » (le projet de loi Sarkozy sur le génocide), d’ailleurs « vouloir écrire l’histoire au Parlement en accusant la Turquie de génocide est inacceptable » ! Autrement dit : non seulement la promesse de Hollande est nulle, mais la Turquie (la sagace Turquie célébrée par nos journaux) s’obstine à nier avoir génocidé les Arméniens.
Et le ministre turc enfonce le clou : comment Paris persisterait-il dans son ingérence mémorielle, alors qu’il a tellement besoin de l’aide d’Ankara pour renverser le régime syrien ? Davutoglu ironise : « Ce n’est pas une coïncidence si la précédente réunion de la conférence des amis de la Syrie a eu lieu à Istanbul. »
Voilà donc l’Elysée coincé entre deux priorités : a) satisfaire un segment de l’électorat en faisant voter une loi mémorielle de plus, alors que le principe de ces lois est mis en doute par tout le monde ; b) mettre au pouvoir l’opposition syrienne.
François Hollande s’est lié les mains deux fois ; les deux fois c’était pour imiter Sarkozy.
Avant de reconnaître un génocide commis à l’étranger et dans lequel la France n’a été impliqué d’aucune sorte et de légiférer pour que sa négation soit un délit (donc passible de peine d’emprisonnement), la République devrait commencer par balayer devant sa porte et reconnaître le génocide commis à l’encontre d’une partie de son peuple en 1794, je veux parler des crimes commis dans la Vendée militaire. Tous les ans, on commémore le massacre d’Oradur sur Glane, il y en eut des centaines en Vendée et une négation totale de la part de la République ! On peut également regretter le grand silence concernant ces massacres de la part des prétendants au trône (!) Pour la petite histoire l’un de mes ancêtres, combattant de l’Armée Catholique et Royale s’était vu attribuer un fusil d’honneur par Louis XVIII. Les gendarmes de Louis-Philippe, lui firent rendre ce fusil !