( Le Site de Politique magazine )
Voici l’Editorial de ce numéro 109 (juillet/août 2012) , par Jean-Baptiste d’Albaret : Politicien ou homme d’état :
L’histoire ressemble à un triomphe pour François Hollande. Le parti socialiste qui disposait déjà de la quasi-totalité des régions, des départements et des grandes villes, contrôle désormais l’Assemblée nationale. Avec le Sénat, ce sont les deux piliers du pouvoir législatif qui viennent renforcer le pouvoir exécutif qu’il détient déjà. Ajoutons-y le soutien indéfectible de « l’élite » intellectuelle et de l’immense majorité des médias qui n’a pas ménagé sa peine pour favoriser cette situation inédite sous la Ve République et nous voilà vraiment dans « l’omnipotence » tant dénoncée lors du quinquennat précédent ! Que cette majorité absolue à l’Assemblée nationale ait été obtenue avec un taux de participation « historiquement bas », c’est-à-dire bâtie sur un socle électoral en réalité minoritaire, n’a pas tempéré l’admiration générale dont continue de bénéficier le gouvernement Ayrault dans la France « d’en haut ». Mais ce défaut de représentation et de représentativité qui est le mal qui ronge la vie politique française depuis longtemps déjà, est, en soi, l’annonce des difficultés futures… La France réelle étant absente dans cette combinaison gouvernementale, elle s’en sentira fort peu solidaire. Cette simple « possibilité » d’un retournement de l’opinion devrait d’ailleurs conduire les uns et les autres à mesurer leurs commentaires triomphaux.
Tout « président normal » qu’il prétende être, Hollande ne devrait pas oublier qu’il est le plus exposé parce qu’il est en position de responsabilité effective et qu’il sera fatalement tenu pour responsable de tout. Après le temps des promesses et de la démagogie électoralistes, viendra le temps des réalités. Et la première des réalités, c’est que, si le gouvernement Ayrault applique le programme Hollande, il ne faudra pas six mois pour que la France se trouve « dans le mur ». Mais le souhaite-t-il vraiment ?
Adepte de l’ambiguïté permanente, qui est chez lui un mode de gouvernement, le nouveau locataire de l’élysée semble plutôt vouloir pratiquer une politique de demi-mesures qui ne satisfera personne (Smic, retraites…). Ni les marchés financiers dont la France a un besoin vital dans l’état calamiteux où elle se trouve avec des dépenses publiques incontrôlées, un taux de prélèvement parmi les plus élevés au monde et des déficits abyssaux ; ni, évidemment, les « partenaires sociaux », dont l’appétit a été aiguisé par les promesses démagogiques du P.S. lors des élections présidentielles et législatives. Les syndicats, qui ont déjà prévenu qu’ils ne prendraient pas des vessies pour des lanternes, l’attendent au tournant. Et quid de Mélenchon et des « alliés » verts ?
De fait, alors qu’aucun président de la Ve République n’a eu autant de pouvoir sur le plan politique, la marge de manœuvre économique, financière et sociale du nouveau gouvernement n’a jamais été aussi mince. Pour sauver l’euro dont il n’envisage pas la possible fin, on voit mal comment le président français ne pourrait pas se résoudre à une intégration économique sous tutelle allemande et renoncer ainsi à son rêve d’une politique de relance fondée sur la dépense publique. Et mettre en œuvre, sous des faux airs de « justice sociale », une politique d’austérité !
Pris en tenaille entre la fermeté allemande et son programme constitué de promesses d’une manne chaque jour renouvelée, Hollande va peu à peu apparaître pour ce qu’il est réellement : un homme de discours, sans envergure politique, sans appréhension de la réalité du monde, sans projet pour la France, sans légitimité profonde. Un politicien aux capacités limitées et pas le chef qu’il faudrait au pays dans les épreuves qu’il va traverser. La pathétique « affaire du tweet » de Valérie Trierweiler l’a démontré. L’homme ni son entourage ne sont et ne seront à la hauteur.
Faut-il désespérer ? L’histoire de France nous l’interdit. Le six-centième anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, que les autorités ne prennent plus la peine de fêter, permet à Politique magazine dans son numéro d’été de proposer une réflexion sur le sens de sa mission qui fut essentiellement politique, ce qui n’est jamais souligné. Jeanne n’a pourtant cessé de répéter ce qu’elle était venu faire : restaurer l’autorité et la légitimité en sacrant le roi Charles VII à Reims. Au-delà de sa sainteté – elle fut canonisée par Benoît XV en 1920 – et de son génie militaire, Jeanne, par son action, a ramené la paix et la prospérité civiles dans une France déchirée par mille factions. Une France qui, après le sacre, « retrouvait avec sa monarchie, la condition de son indépendance et l’instrument de son salut », disait Bainville. C’est en cela que Jeanne d’Arc accomplit avant tout une mission politique de redressement national.
Exceptionnels les articles sur notre Jeanne d’Arc.Inspirée dans tout ses accomplissements à tel point que son sacrifice peut être comparé à la mise en Croix du Christ:incarnée dans l’histoire de notre pays,immortelle dans nos esprits,aimée et vénérée dans le monde entier.Bravo et merci.Confiance,paix,joie.