(Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville. – 122 photos)
C’est une chose qui paraît si mystérieuse, qui choque tellement l’esprit que, pour l’expliquer, on a fait intervenir l’action des sociétés secrètes. De Barruel au livre tout récent de M. Bernard Fay, la franc-maçonnerie a été désignée comme le moteur de la Révolution. Un des moteurs peut-être. Les « sociétés de pensée » étudiées par Augustin Cochin n’ont pas été indifférentes. Comment leur imputer le fait extraordinaire que les Français aient subi ce qu’ils ne voulaient pas jusqu’à ce qu’ils aient obtenu à peu près ce qu’ils voulaient ? La raison s’y refuse. La persistance et la renaissance du catholicisme, avec lequel compta Robespierre lui-même, sont là pour donner raison à la raison.
En suivant les traces de « la contre-révolution sous la révolution », M. Louis Madelin apporte des explications naturelles. Que s’est-il donc passé entre 1789 et 1799, comme entre le 18 brumaire et la restauration des Bourbons ? Rien que de très simple. Les gouvernements qui se succédaient exerçaient tour à tour attraction et répulsion sur la masse dont les dispositions générales ne changeaient pas. Elle était contre la Révolution chaque fois que la Révolution attentait à ses habitudes anciennes. La loi du maximum et l’interdiction de recevoir en paiement une autre monnaie que les assignats étaient la cause d’un mécontentement violent. Parallèlement, la crainte d’une revendication des propriétaires dépossédés rejetait du côté de la Révolution la foule des acquéreurs des biens nationaux, lesquels savaient bien en outre qu’ils s’étaient acquittés en monnaie dépréciée et qu’ils avaient fait par là une trop bonne affaire. Nous avions déjà montré dans notre Histoire de France ces curieuses influences en sens contraires de l’assignat.
Ce n’est qu’un aspect des choses. Sainte Beuve dit quelque part, et fort bien, qu’aucun changement ne s’accomplit dans un état sans qu’on ait trouvé le point de rencontre des sentiments et des intérêts. Le livre de M. Louis Madelin montre avec plus de précision qu’on ne l’avait fait jusqu’à lui qu’à plusieurs reprises on se crut près d’un rétablissement de la monarchie avant que la solution du consulat intervînt. Sans doute les jacobins menacés se défendirent énergiquement. Ils eurent recours à la force en vendémiaire et en fructidor. Alors la contre-révolution fut brisée. Elle avait été contrariée ou paralysée par elle-même en d’autres circonstances. Il est superflu de rappeler le mal que la politique des émigrés avait fait à Louis XVI et les services qu’elle avait rendus au jacobinisme au point que l’on a des raisons de penser que le manifeste de Brunswick était l’oeuvre d’un véritable agent provocateur. Menacer Paris d’anéantissement et la France d’un châtiment était un moyen sûr de ruiner la cause royaliste. Hors même l’effet immanquable du factum prussien, le patriotisme en produisit un autre. L’esprit guerrier de la nation avait certes des hauts et des bas, comme il arrive toujours chez nous. Quand on était las de la guerre, on aspirait au retour des Bourbons. Mais le retour des Bourbons c’était l’abandon des conquêtes, des frontières nouvelles, de la Belgique, et les choses n’étaient pas encore assez mûres pour qu’on y renonçât. Un des meilleurs éléments du succès de Bonaparte, au 18 brumaire, fut que l’on crut dans l’homme de Campo-Formio pour assurer la paix tout en gardant les territoires conquis. Pour que la France se résigne, il faudra 1814 et l’invasion, et encore plus Waterloo, le retour de l’île d’Elbe ayant ce sens général qu’après quelques mois de dépression les Français refusaient encore de croire que la partie pour laquelle on s’était battu pendant vingt ans fût définitivement perdue. Et l’on sait qu’en 1830 les insurgés réclamaient encore la Belgique et la rive gauche du Rhin.
Pour savoir comment on compromet et comment on prépare une restauration, il serait intéressant d’étudier, mieux qu’à notre connaissance on ne l’a encore fait, l’ « évolution » des idées de Louis XVIII. M. Louis Madelin, dont ce n’était pas strictement le sujet, s’est contenté à cet égard de quelques indications. Ne parlons pas du Comte de Provence avant 1789 lorsque son attitude était celle d’un opposant. Devenu « régent » après le 21 janvier, puis prétendant après la mort de Louis XVII, il lui fallut un certain temps pour qu’il commençât à donner des preuves de cette intelligence politique si brillante qu’il devait montrer un jour. L’exil y fut bien pour quelque chose et aussi l’horreur légitime que le terrorisme devait lui inspirer. Mais, au début de sa prétendance, Louis XVIII voyait fort peu clair. C’est ainsi que, dans un de ses premiers manifestes, il s’engageait à rétablir les anciennes cours souveraines abolies par l’Assemblée constituante, c’est-à-dire ces Parlements qui avaient causé des embarras inextricables à la monarchie. En 1814, il restait encore de vieux parlementaires qui pressaient le roi de tenir sa promesse. Il avait réfléchi, il s’était instruit. Il refusa de faire renaître cette puissance judiciiare qui avait tenu la royauté en échec et perdu l’ancien régime en l’empêchant de se réformer.
Pour être historiques, ces considérations ne sont pas de pure curiosité. Elles ne sont pas oiseuses. Elles servent à apprendre comment se font ou ne se font pas, comment réussissent ou échouent les « révolutions », en d’autres termes les changements des États. Le succès d’un coup d’Etat n’est pas seulement, comme on l’a dit, une affaire de technique. C’est aussi une affaire de discernement. Ni Lénine ni Mussolini ne s’étaient contentés de « donner un coup de poing à un paralytique ». Ils ne s’étaient pas trompés sur l’essentiel. Ils s’étaient placés juste au point de rencontre des sentiments et des inétrêts. Et ce ne sera pas moins nécessaire, ce le sera probablement encore plus pour qui voudra faire quelque chose avec les Français.
Louis XVIII : « …il lui fallut un certain temps pour qu’il commençât à donner des preuves de cette intelligence politique si brillante qu’il devait montrer un jour… »
« …Sainte Beuve dit quelque part, et fort bien, qu’aucun changement ne s’accomplit dans un état sans qu’on ait trouvé le point de rencontre des sentiments et des intérêts… Et ce ne sera pas moins nécessaire, ce le sera probablement encore plus pour qui voudra faire quelque chose avec les Français.
La Révolution française, véritable coup de tonnerre dans l’histoire
des monarchies européennes, a précisément été ressentie par nombre de contemporains comme un événement aussi formidable qu’incompréhensible.
Comment était-il possible que l' »ordre naturel », fût renversé de la sorte ? Comment autant de choses ont-elles pu être bouleversées en si peu de temps ? Cela ne peut s’être opéré normalement, et encore moins par hasard. Et comme les causes visibles ne paraissent pas suffisamment convaincantes, il faut bien qu’il y ait des causes invisibles.
Jacques Bainville démontre, n’en dépalise à certains, que thèse de la conspiration est à écarter. En expliquant, dans son style sobre et incisif ce qui sans lui resterait « incompréhensible », il rend rationnel ce qui était déroutant, intelligible ce qui paraissait incohérent.
En prenant garde de ne pas recommencer les guerres de religion, il me parait impossible de parler des origines du cataclysme de 1789, sans souligner le rôle de la Réforme, à mon avis beaucoup plus pesant que celui de la maçonnerie. Avis très partagé … Signalons deux ouvrages plutôt savants, qui ont demandé chacun une dizaine d’années de recherche à leurs auteurs :
– De la cause de Dieu à la cause de la Nation, le jansénisme au XVIIIème siècle, par Catherine MAIRE, Gallimard février 1998
– Les origines religieuses de la révolution française, par le professeur protestant canadien Dale K. Van Kley, Seuil novembre 2002.
Dans le Fig littéraire du 31 Janvier 2003, Marc Fumaroli fait une page sur « Le jansénisme, cause de la Révolution française ? ».
A l’occasion des 300 ans de la révocation de l’édit de Nantes en 1985, un important document fut déniché à la bibliothèque de l’histoire du protestantisme de Paris, cote ms 12 : «Cahier de remontrances préparé par les députés protestants pour l’assemblée d’octobre 1593» destiné au roi Henri IV lorsqu’il s’établit à Mantes la Jolie (1590 – 1593). On reste confondu devant le contenu, qui précède de presque 200 ans les Cahiers de doléances de la Révolution. Ce qui ne laisse aucun doute sur la fermentation qui a bouillonné dans le Royaume pendant cette longue période, pour retirer au monarque son caractère divin. On est loin du «roman national» à la Michelet.
Sans sous estimer le rôle de la maçonnerie j’en resterai à ce qu’elle était à l’époque, la maçonnerie écossaise, exportée en France par les Britanniques, qui impose la croyance en Dieu et en l’Immortalité de l’âme. A des années lumières des obédiences avortons des républicains de 1870, d’ailleurs pas reconnues à l’international. Les révolutions anglaises de 1649 et 1688 (100 ans avant Paris) eurent pour seul effet d’imposer que le droit du parlement est supérieur à celui du monarque. Tout en lui laissant le rôle irremplaçable de chef de l’église. Il faudrait donc examiner si l’aspect radical de la révolution française a pris sa source dans la maçonnerie d’outre-manche ; ce que je ne crois pas. Mais dans le sectarisme de Calvin et sa brutalité, certainement. Je ne retrouve plus le texte mais Leroy-Ladurie avait superposé les cartes des foyers révolutionnaires à celle des places fortes données aux protestants. Excellente concordance …
A lire ce passage de Bainville, on pense irrésistiblement à ce texte de Peter Sloterdijk dans lequel il critique les contre-révolutionnaires pour leur manque de sincérité. S’ils avaient réussi, nous dit-il, ils n’auraient pas rétabli une société d’ordres, holiste et décentralisée, mais un despotisme éclairé, secret objet de leur désir, ou sa version française: la monarchie administrative. Louis XVIII eut-il raison de ne pas rétablir de corps et de suivre le conseil que Mirabeau donnait à Louis XVI, de se débarrasser de toutes ces institutions gothiques, et qu’il n’en gouvernerait que mieux, en stipendiant les hommes de parti des assemblées afin de les contrôler? Je n’en suis pas sûr. D’abord les Parlements rétablis en 1814 n’auraient pas de sitôt oublié qui les avait détruits, et n’auraient pas eu les prétentions à la souveraineté qu’ils soutenaient (sans motif) avant la révolution. Louis XVIII agit de même en ne rétablissant pas les provinces, et en chaussant les pantoufles de Napoléon. La monarchie légitime s’est contentée, ce faisant, d’expédients là où une vision globale était nécessaire. En ne restaurant pas le civisme d’Ancien Régime, et en se contentant d’un suffrage censitaire, elle s’est suicidée. Je terminerai, achevant d’être iconoclaste, que, si Maurras est indiscutablement un contre-révolutionnaire pour l’essentiel de sa pensée, ni Léon Daudet, ni Bainville n’appartiennent à cette école de pensée. Bainville est un libéral autoritaire, Daudet est un jacobin rallié au Roi.
Bainville,ne démontre rien du tout qui puisse invalider la thèse de la conspiration qui a su déclencher le cataclysme des années 1789 à 1793.
Certes,il est difficile de démontrer l’un ou l’autre, 220 années apres la catastrophe.
Pour autant,il suffit de remonter le temps en suivant la piste des pouvoirs occultes de la rippoublikke pour commencer a comprendre qui a fait quoi.
Commençons par maintenant ;
Hollande est frere,Zeyro est frere,Nicki 1er est frere,
DSK est frere,etc etc etc.Les policiers recruteurs de prostituées sur Lille pour DSK etaient freres…
Chirac est frere et fils de frere,Mitterand etait frere.
Giscard & Pompidou étaient « approuvés » par les freres.
Charles De Gaulle est réputé avoir ete initié dans une loge écossaise avant la guerre,préalable indispensable pour pouvoir etre nommé general a titre provisoire etc etc
Roosevelt,Truman,Eisenhower et Churchill etaient freres.
Mitterand fut 11 fois ministre en 11 gouvernements successifs entre 1947 et 1958.
Napoleon 1er etait frere,soutenu par les freres.
Philippe égalité,cousin du Roi (issu de germain de germain) vota la mort du Roi et etait frere lui meme.
Robespierre aussi (rose croix)
Que voulez vous de plus????