(Le Blog de Patrice de Plunkett)
« Scot Nats » contre libéraux anglais
La bataille du référendum écossais est engagée :
Vous souvenez-vous du film de Mel Gibson, Brave Heart ? Ca se passe en Ecosse à la fin du XIIIe siècle : Wallace, héros du peuple, bat l’armée anglaise, mais les nobles écossais le trahissent et il finit coupé en morceaux à Londres. Sept cents ans après, Alex Salmond – autre populiste écossais – affronte un autre noble Ecossais : le Premier ministre David Cameron, qui porte un nom des Highlands mais descend (par la main gauche) d’un roi anglais. Entre le conservateur Cameron, fils de banquiers, et le nationaliste Salmond, fils de plombiers, la lutte des classes s’ajoute aux souvenirs de l’histoire… L’Ecosse étant semi-autonome depuis 1997, le Scottish national party de Salmond veut un référendum pour l’indépendance complète. Cameron y voit un séisme pour le Royaume-Uni. Chef à Edimbourg, Salmond manoeuvre face à Londres. Chef à Londres, Cameron manoeuvre face à Salmond. Et de rejouer le jeu des fourberies, comme autrefois le noble Campbell pour piéger le manant Wallace ! L’idée de Cameron était de prendre deux coups d’avance : griller le référendum en l’organisant tout de suite, alors que l’indépendance est encore minoritaire dans les sondages. Mais c’est Salmond qui vient de griller Cameron, en annonçant dès maintenant la date du référendum, tout en la fixant assez loin (automne 2014) pour avoir le temps de convaincre les Ecossais.
À quoi ressemblerait une Ecosse indépendante ? « À un Etat scandinave », explique Salmond : une petite population prospère, peu de chômage, et du pétrole en mer pour quelque temps encore. C’est l’idée de perdre ce pétrole qui exaspère surtout Cameron… Mais bien d’autres choses l’irritent chez Salmond. Non seulement ce dernier fut pro-serbe en 1999 et pro-irakien en 2003, mais il aime le tiercé et la poésie : deux vulgarités qui feraient froncer le nez aux membres du White’s, club de St-James’s street fondé en 1693. Cameron en fait partie. Son père le présida. Autrefois les membres de ce club désespérément chic se rendaient célèbres par leurs manières de tuer le temps : Beau Brummel paria trois mille livres avec lord Alvanley sur deux gouttes de pluie faisant la course sur la verrière. Un autre célèbre membre du White’s fut lui aussi un noble traître à l’Ecosse : le duc d’Argyll, un de ces Campbell dont la défection en 1746 provoqua le désastre de Culloden. Les raisons d’en vouloir à Cameron ne manquent pas à Salmond.
David Gattegno sur Jean-Éric Schoettl : « Le parquet de…
“Que de confusions lexicales ! … Récapitulons un peu, autrement il serait impossible de regarder clairement…”