C’est être singulièrement passéiste et « mécanisé » (fossile ?), mais surtout singulièrement injuste, que de maintenir et reprendre sans cesse l’antienne du « sulfureux Maurras », du « Maurras, le lourd héritage » (« lourd » ou « encombrant », au choix…), du « très controversé Charles Maurras ».
On a envie de dire à toutes ces personnes, pour qui le psitaccisme semble tenir lieu de réflexion, mais réveillez-vous donc, on n’est plus en 45 ! Et changez de disque…
Condamné pour « Intelligence avec l’ennemi » ? Mais, c’est « la seule forme d’intelligence que Maurras n’ait jamais eue », selon François Mauriac
Avant-hier, c’était Alain-Gérard Slama qui « remettait ça », dans Le Figaro magazine du 24 Août : « …l’école maurrassienne qui a cru son heure venue à Vichy… ». Pourtant, chacun sait très bien qu’il y avait autant, sinon plus, de royalistes que de gens de gauche ou d’extrême-gauche autour de De Gaulle, à Londres; et que, à l’inverse, il y avait bien plus de gens de gauche et d’extrême-gauche que de royalistes dans les allées de Vichy. Cela ne fait rien, Alain-Gérard Slama n’en démord pas. Nous lui avons déjà répondu, il y a quelque temps, nous nous contenterons donc de trouver bien triste cette sorte de congélation intellectuelle d’une personne, au demeurant, de qualité, qui propose régulièrement une réflexion de de bon niveau, et que l’on a connue à maintes reprises bien mieux inspirée; cet hiver d’un intellectuel est affligeant. Mais, après tout, c’est son problème et son affaire : nous ne pouvons rien faire de plus pour lui que de lui dire ce que nous lui avons déjà dit ici : M. le maudit…..pdf . S’il veut persister, qu’il persiste !
Hier c’était La Provence, qui, dans sa pleine page 3 du samedi 1er septembre et son cinquième de page du dimanche 2 (édition de Martigues), assez correctes par ailleurs dans l’ensemble, reprenait malgré tout les mécaniques clichés : « sulfureux », « controversé », « encombrant », « lourd » et tutti quanti… Les journalistes de La Provence font leur métier, et ils ont évidemment parfaitement le droit d’aimer ou de ne pas aimer X ou Y. Et, bien sûr, de le dire. Nous les avons souvent remerciés lorsqu’ils annonçaient des Cafés politiques ou des réunions diverses, ou lorsqu’ils en rendaient compte; et nous citons régulièrement leur journal, donc leur travail, que nous apprécions bien souvent, et dont nous tenons de toute façons toujours compte. Nous ne leur reprochons rien, tout simplement parce que nous n’avons rien à leur reprocher, même s’ils n’apprécient pas Maurras, ce qui est leur droit le plus strict. Nous souhaitons seulement montrer, à travers la très courte intervention de Pierre Boutang qui suit, comment, à notre avis, il faut maintenant sortir de cet ostracisme soixantenaire et injustifié qui frappe Maurras.
« L’Action Française est l’élément moteur, derrière les coulisses, d’une politique anti-collaborationniste, qui a pour objet, de rendre la France mûre le plus rapidement possible, pour une résistance militaire contre l’Allemagne » (Otto Abetz)…
On connaît les propos de Jules Ferry : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures….parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures. » (Jules Ferry, devant l’Assemblée nationale, le 28 juillet 1885).
Ou de Léon Blum : « Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation. (Léon Blum, discours devant l’Assemblée nationale sur le budget des colonies, 9 juillet 1925).
Ou de Jean Jaurès : « …la France a d’autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale qu’en dehors de toute entreprise, de toute violence militaire, la Civilisation qu’elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l’état présent du régime marocain. » (Jean Jaurès, Discours à la Chambre des Députés, 1903).
Pourtant, des rues et places Jules Ferry, Léon Blum et Jean Jaurès, il y en a « à la pelle » en France; et l’on ne se souvient pas d’avoir lu, dans La Provence, « le sulfureux Jules Ferry » ou « le sulfureux Jean Jaurès » ou « le sulfureux Léon Blum ». Ou bien « l’encombrant (ou « le lourd ») héritage de Jules Ferry » ou « de Jean Jaurès » ou « de Léon Blum ».
Faire grief au seul Maurras d’un antisémitisme largement partagé, en son temps, de l’extrême-droite à l’extrême gauche; et alors que l’antisémitisme de Maurras était purement « d’Etat », et non « de peau », et que bien des intellectuels, à gauche, ont prononcé des phrases bien plus cinglantes que Maurras sur le sujet, cela est tout simplement injustifié… Et quand on sait que l’antisémitisme prospère et fleurit aujourd’hui dans nos Cités et autres zones de non-droit, où se recrutent par centaines de milliers les électeurs de Ségolène Royal, hier, et de François Hollande, aujourd’hui : Maurras est-il pour quelque chose aussi, post-mortem, dans cet antisémitisme-là ? En est-il le moins du monde responsable ? Soyons sérieux.
Il est absurde – pour la France et pour l’Intelligence française de se priver de la contribution d’une pensée aussi considérable que celle de Maurras. De même qu’il est absurde – au plan local – de priver Martigues de son académicien, et du centre de rayonnement intellectuel et culturel que pourrait et devrait devenir sa maison qui devrait devenir la 112ème « maison des Illustres »; quelque chose dont donne une idée ce qu’est la maison de Chateaubriand, par exemple…
Il nous semble que c’est Boutang qui a raison : « il faut parler de Maurras comme de tout le monde… c’est un homme politique comme tous les autres hommes… »; on peut l’approuver ou le désapprouver. Mais, comme le dit Boutang, qu’on en finisse avec la « mécanisation » des esprits ! Avec cette congélation intellectuelle qui n’honore personne. Maintenant, il faut en finir et il faut en sortir : nous en sommes plus en 45 ! La guerre est finie !
Pour écouter l’ensemble de l’intervention de Boutang (07’28 »): http://www.ina.fr/sciences-et-techniques/sciences-humaine…
La politique, un art du cynisme ? Apostrophes – 30/10/1981 – 01h15min26s
Voici un document d’archive qui, comme tant d’autres, peut, et doit, nous servir de guide aujourd’hui, du moins en ce qui concerne Maurras, sa personne, la façon de l’aborder etc…
Il s’agit de l’émission d’Apostrophes du 31 janvier 1981. Ce soir-là, Bernard Pivot a réuni quatre personnalités fortes, autour du thème La politique, un art du cynisme ? Il y a là Alfred Grosser, Jean-Paul Jouary et André Glicksmann, qui vont écouter le quatrième, Pierre Boutang, qui démarre très fort…
Il faut dire que Boutang est invité pour parler de son La Fontaine politique, et que Pivot lui dit qu’il y a de la provocation à ouvrir un livre pareil par la Lettre-préface de Charles Maurras.
Boutang en profite pour dire, tout simplement comment on doit, et on peut, parler de Maurras aujourd’hui…
En cette année olympique, il est bon de rappeler que Charles MAURRAS fut le seul journaliste présent aux jeux d’ ATHENES en 1896. il était vraiment un esprit en avance sur son temps, également aussi pour la régionalisation, les maux dont souffre la France ( gangrénée par les partis et groupes de pression)
Beaucoup d’hommes politiques ont lu MAURRAS et n’en parlent jamais. Très peu ont lu MARX et en parlent souvent.