(Il n’est question, ici, que de la réaction de Nicolas DEMORAND et de Libération à l’affaire ARNAUD ; sur l’attitude de ceux qui choisissent, en quelque sorte, l’émigration, nous dirons notre point de vue dans de prochaines notes).
Y a-t-il une continuité de Fouquier-Tinville à Nicolas Demorand ? On peut le redouter avec la Une de Libération, hier matin, en visant la décision de Bernard Arnault :
« Casse toi riche con !»
Et l’accroche de Demorand :
«Même s’il se défend de s’exiler pour des raisons fiscales, la demande de nationalité belge de Bernard Arnault apparaît comme le symbole de l’égoïsme des plus fortunés.»
Cette feuille de chou faisandée, scorie de mai 68, passée un temps dans les mains d’Edouard de Rothschild, nous offre parfois des situations cocasses. Un an après son arrivée comme patron de la rédaction, Demorand essuie une bronca des salariés du journal, « qui font état de leur malaise devant une ligne éditoriale racoleuse.»
Ils nous l’enlèvent de la bouche !
Entendu hier matin sur BFM les Experts, l’entrepreneur Laurent Vronski : les jeunes diplômés qu’il voit passer en stage dans son entreprise, n’ont qu’une idée, quitter la France dès que possible.
Bien que ce paramètre soit mesurable si on le décide, le Système installera une omerta sur l’étendue d’une inversion de population qui est en train de s’amplifier, où notre richesse intellectuelle quitte le pays et où nous laissons entrer dans un complet désordre, toute la misère du monde selon un certain Rocard (pendant un instant de lucidité). Ce matin même la presse la mieux disposée à l’égard du président normal, est plutôt sceptique, car tout le monde sait que l’économie française ne peut pas supporter plus de 30 milliards € de ponction en un an. Inattendu et délai très court. C’est une récession assurée. Avec des dossiers brûlants qui s’accumulent sur les bureaux des ministres, comme celui des retraites (régime AGIRC et ARCO à la veille de la faillite).
Certains commentateurs parlent de la magie des mots. Les piètres numéros d’équilibristes qui nous sont offerts, rappellent plus les petits cirques ambulants pour amuser les enfants dans les villages, que le grand cirque de Moscou ou de Pékin …
Champsaur
Bien sûr, la haine des riches parce qu’ils sont riches est une maladie de notre pays. Notre société, pourtant, fabrique de plus en plus de pauvres et de plus en plus de très riches. L’inégalité des revenus est aujourd’hui plus grande entre les plus pauvres et les plus riches qu’au XVIII° siècle, selon l’Institute for Economic Research. C’est là d’ailleurs une contradiction insoluble du capitalisme: affirmer l’égalité imprescriptible des hommes et créer chaque jour plus d’inégalité. Cela dit les très riches de notre société ne me sont guère sympathiques: ils sont pour la plupart fanatiquement partisans de brader toute identité collective et toute tradition au profit d’un magma universel dans lequel ne surnage rien que le profit. Fouquier Tinville peut bien les mettre dans la charrette, je ne me lèverai pas pour les défendre. En l’occurence, ce Bernard Arnaud représente tout ce que l’on peut détester: le factice, le cosmopolite, le faux semblant. Et qu’on ne me dise pas qu’il rapporte de l’argent à la France avec ses produits. Tout son art consiste à vendre au prix de la qualité ce qui n’a pas de qualité.
L’inégalité criante des revenus sera réduite à proportion de l’émigration des fortunes et talents. Le projet à long terme de ce beau pays est la réserve d’indiens, drogués à l’assistance publique. Faudra-t-il encore qu’il y ait suffisamment de touristes pour contribuer à cette perfusion.
Attention ! Une Une peut en cacher une autre !…
http://cril17.info/2012/09/10/attention-une-une-peut-en-cacher-une-autre/
La question des hautes rémunérations dépasse évidemment le seul cas d’Arnault. Inépuisable sujets de démagogie. Dans une des campagnes électorales la plus consternante de médiocrité que l’on n’a jamais subie, elle ne fut pas abordée.
Dans sa dernière livraison la revue Commentaire offre un article d’un certain Jean Gatty, gérant d’une société de gestion de porte-feuilles. Avec les salaires des PDG d’une trentaine de grands groupes internationaux quotés au CAC. On y découvre ce que David Rockfeller condamnait vers 1950 : dans une entreprise la plus haute rémunération ne devrait pas être 50 fois supérieure à la plus faible. Peyrelevade qui n’est pas un modèle de gestionnaire conseillait un ratio de 100. La réalité est que le ratio est passé de 85 en 1990 à 500aujourd’hui, pendant que la moyenne des salaires a augmenté de 25% dans le même temps.
Démagogie car les années passent et rien n’est traité. Qui se souvient du départ en retraite de Daniel Bouton, PDG de la Société Générale ? C’était il y a bien longtemps, en janvier 2009 … Ses stock options, son bonus de fin d’année, sa retraite chapeau … Un délirant total, un an après l’affaire Kerviel. Le Medef se serait alors doté d’un comité d’éthique.
Il parait qu’Arnault serait un mauvais français. Bouton s’était fait une spécialité de la courte échelle à des groupes prédateurs lors des OPA. Aidant ainsi à faire disparaître le fleuron Péchiney (la vallée de la Maurienne en garde la brûlure), et remettant le couvert avec l’absorption de l’acier français par Mittal, cette fois ci avec l’aide de son ami Pinault. La liste des mauvais français risque d’être longue.
Il n’y a pas de doute que le président normal a abordé la question de la manière la plus pusillanime qui soit, montrant une terrible ignorance de la vie économique aujourd’hui. Je n’ai bien entendu aucune considération particulière pour le dénommé Arnault dont les méthodes de gestion sont connues et où le mot éthique n’a certainement pas sa place.
Il est puéril de fondre les sphères privée et publique dans un même moule. Le patron d’une société quelle qu’elle soit, est maître chez lui et il la dirige comme il l’entend. Qu’il s’octroie un salaire de 1000 € ou 5 millions, c’est son affaire, accessoirement celui des associés, etc. L’état n’est pas en cause ni la société.
Par contre un groupe sous contrôle étatique se doit évidemment une certaine décence dans les rémunérations des uns et des autres. Mais quelles normes adopter? Quant on voit que l’ahuri des couloirs rajeuni l’immobilier de sa maison de vacances via l’Espagne, on se pose des questions.
Quant à ressortir la « morale » du sieur Rockfeller, il serait temps de comprendre que ce monsieur associé avec les Rothschild sont les fossoyeurs de toute la planète.
Non blh, je ne partage pas votre avis. Sous prétexte que c’est la « sphère privée », on ne peut pas faire n’importe quoi. Les techniques financières permettant d’obtenir des plus-values fabuleuses en mettant à la casse toute notre industrie (leverage buy out), qui valent à leurs concocteurs des salaires mirobolants doivent être sanctionnées par un pouvoir légitime et indépendant. De plus qu’est-ce qu’un patron? Il fut un temps où il existait des vrais patrons, comme Louis Renault, Marius Berliet ou les Peugeot, Ambroise Croizat et autres, et il en existe encore quelques uns. Mais c’est une espèce en voie de disparition, du moins pour les très grandes entreprises.
Bernard Arnault est un type hautement détestable, adorateur de Mammon et sponsor de l’exposition « Piss Christ » à Orange.
Cependant, il est absurde de stigmatiser des gens, fussent-ils très riches, qui partent à l’étranger pour se protéger d’une fiscalité confiscatoire. C’est de l’instinct de conservation et n’a rien à voir avec le patriotisme. Le patriotisme n’est pas du fiscalisme. Le fiscalisme est l’invention d’énarques bornés et jaloux.
Par ailleurs, aucun pays ne peut se passer de riches qui dépensent et investissent, faute à se retrouver comme la Roumanie de Ceaucescu.
Par conséquent cette discussion sur le matraquage fiscal des riches
me paraît stupide et stérile.
N.B. : Il est piquant d’entendre HOLLANDE invoquer le patriotisme,
concept qu’il conchiait jusqu’à présent, alors que lui-même est allé
planquer en Angleterre une fortune acquise EN POLITIQUE, c’est-à-dire en spoliant le contribuable.
La note du blog (1ère partie) signalait, simplement, la « ligne éditoriale racoleuse » de Libération et, je suppose, aussi, la vulgarité de sa Une, qui ne faisait, d’ailleurs, que reprendre celle (la vulgarité, le mauvais langage) du précédent président de la République. On ne peut qu’approuver.
Mais, sur le fond de l’affaire Arnaud, sur le monde qu’il représente, fondamentalement, Antiquus a dit tout l’essentiel. C’est, à mon avis, ce que doit être la position du blog.
Sur le reste, il serait bon, à mon sens, que les commentaires évitent, entre eux, les appréciations plus ou moins insultantes ou imprécatoires. Ansi, puéril, stupide et stérile sont de trop.
La discussion est intéresssante. Ne l’abaissons pas !
Puéril signifie tout simplement enfantin, ou même: bébête, frivole, futile, gamin, infantile, superficiel.
Si ces adjectifs sont apparentés à des insultes, j’aimerais bien connaître le cheminement linguistique qui y mène.
Mais bon, pour ne pas heurter votre sensibilité, je vais de ce pas me replonger dans les grands auteurs afin de corriger et parfaire mon écriture.
En attendant, bien le bonsoir.
Vous touchez là le gros problème de notre société : pour conserver quelque sens moral, elle a besoin de l’aval étatique au pire, l’influence publique au pire.
Or pourtant, il faudrait que cette décence économique, cette « raison » financière s’applique pour tout et partout : remettre de la raison et de la morale dans l’économie, c’est passer de la chrématistique à l’économie naturelle… Et c’est le propre du combat royaliste.
Si elle est justement stérile et stupide, il n’empêche qu’une grande partie de la population française, séduite par les sirènes du social-populisme, reste fidèle à l’exécration de notre actuel président « je n’aime pas les riches ».
Donc le débat fournira les arguments les plus pertinents pour répondre à cette ineptie économique, histoire de renvoyer le social-populisme dans ses 22.