La journée d’hommage à Charles Maurras du premier septembre a fait son petit effet, et a eu son petit retentissement…
Une semaine après, Georges Bourquard, journaliste au Dauphiné libéré, qui avait lu les comptes-rendus de lafautearousseau, mais qui ne connaissait pas Martigues, a voulu venir se rendre compte par lui-même de ce que représentait le lieu, et profiter de l’occasion pour éclaircir quelques points sur Maurras et le royalisme. Il a pris contact avec nous, és-qualité en quelque sorte, pour savoir si nous accepterions de répondre à ses questions, ce qui, pour nous, allait de soi : tisser des liens de courtoisie et de respect mutuel avec des journalistes qui font l’effort de ne pas se satisfaire du « prêt à penser », ni du « politiquement correct », mais qui font au contraire l’effort de vérifier par eux-mêmes, c’est aussi cela aller à la rencontre de nouveaux publics, et travailler à faire sortir nos idées du ghetto; ne pas rester dans sa tour d’ivoire.
Rendez-vous fut donc pris pour le jeudi 13 septembre, à 14 heures, devant la Bastide pour une heure et demie de questions/réponses : avec trois heures de route à l’aller, autant au retour, l’entretien ne pouvait durer davantage. Loi des séries ? : le même satané mistral qui s’était invité à la journée du premier septembre soufflait encore à 100 km/heure cette fois aussi, et l’on voyait, au loin, les sinistres colonnes de fumée noire du feu de Rognac, attisé et décuplé bien sûr par ce vent de folie; et le ballet – qui serait beau s’il ne s’agissait d’une tragédie – des quatre Canadairs qui, heureusement, finirent par circonscrire le sinistre, au bout de plusieurs remplissages dans l’Etang de Berre, tout de même.
L’entretien fut courtois et franc, et porta sur trois questions principales :
1. L’antisémitisme de Maurras, et sa condamnation en 45;
2. Le royalisme aujourd’hui et ses rapports avec l’extrême-droite;
3. Et une sorte de question subsidiaire : vous, royalistes et continuateurs de Maurras, qu’aimeriez-vous que devienne sa maison ?
En plus de tout ceci, le journaliste souhaitait avoir une idée de ce que représentaient, quantitativement, les royalistes. Nous lui avons fait remarquer que, ni nous, ni personne, n’était capable d’évaluer le nombre de royalistes en France, aujourd’hui, du moins d’une façon fiable et sérieuse. Et que, dans l’impossibilité absolue d’avancer un quelconque chiffre crédible et vérifiable sur ce nombre, la seule chose sérieuse que l’on pouvait faire était d’indiquer l’influence de certains médias royalistes, à travers l’écho qu’ils rencontrent auprès de leur public.
A notre connaissance, seul l’excellent site Maurras.net ayant indiqué – il y a quelque temps – avoir attiré 45.000 visiteurs uniques, les autres Sites ou Blogs ne communiquant pas sur le sujet (comme on dit aujourd’hui), nous ne pouvions que nous borner à lui donner les chiffres, vérifiables, eux, que nous avons déjà publiés, des statistiques de l’hébergeur de notre propre Blog (Hautetfort), du site qui héberge nos vidéos (Viméo) et de Facebook : notre quotidien royaliste sur le Net fidélise un lectorat mensuel stable de 15.000 visiteurs uniques, avec 30.000 visites et 106.000 pages lues, également chaque mois. Les téléchargements sur Viméo ont dépassé les 300.000 (toutes vidéos confondues), et notre page Facebook, qui n’a pas six mois, a pour l’instant dépassé les 1.300 « amis ».
Nous avons fait remarquer à notre interlocuteur que ces chiffres étaient sincères et que, surtout, la tendance à la hausse se poursuivait régulièrement. Plutôt que de fantasmer sur le nombre de royalistes en France ou avancer des chiffres fantaisistes, voire farfelus, nous préférons nous en tenir à ce que nous savons de source sûre. En ajoutant bien que cela n’était pas suffisant, que nous ne nous satisfaisions pas de ces chiffres, eu égard à l’immense foule de ceux qui sont dehors; mais que, toutefois, si ce n’était jamais assez, cela n’était plus, non plus, négligeable.
Dans cette discussion, nous n’avons pas mentionné les différents sondages d’opinion réalisés, en diverses occasions, et à différentes époques, par les instituts spécialisés, qui donnent, en général, 17% de Français qui seraient favorables à une monarchie, en france. Mais ceci peut être, au moins, utilement rappelé, ici, à nos lecteurs.
On ne s’attardera pas, dans cette relation, sur tout ce qui a pu être dit comme connaissances générales sur la famille Maurras, sur les origines des Maurras et des Garnier, sur la maison et la maison natale de Maurras (ci-contre, devant laquelle nous avons emmené notre visiteur, et où nous nous sommes séparés), sur la distribution des pièces dans la maison (qui ne se visite pas) etc., toutes choses qui se trouvent dans notre Album Une visite chez Charles Maurras… sur lequel notre interlocuteur avait, du reste, déjà jeté un oeil.
L’article de Georges Bourquard est paru dans Le Dauphiné libéré du dimanche 16 septembre. Comme il fallait s’y attendre, il était impossible, dans les limites contraignantes d’un court article, où Georges Bourquard devait aussi, comme c’est bien naturel, donner sa place au point de vue d’un édile de Martigues, de rendre la totalité des propos échangés, ni les subtilités et nuances de certains points : il aurait fallu pour cela que Le Dauphiné libéré consentît plus d’un seul article à Georges Bourquard, et lui reservât bien plus de place qu’il n’en avait.
Nous avons donc résolu, tout simplement, de raconter par le menu, ce qui s’est dit entre nous ce jour-là. Nous commencerons, quitte à surprendre peut-être, par ce que nous avons répondu à la dernière question, qui est la plus « facile » et la moins « politique » des trois; puis nous dirons ce que nous avons répondu à la seconde, gardant la plus importante, c’est-à-dire l’antisémitisme et la condamnation de 45, pour la fin. (à suivre…)
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