Il ne faut pas croire que l’installation de ce nouveau centre de gravité, Iran, Golfe, Arabie Séoudite est perçu comme un succès plein d’espoir. C’est même exactement l’inverse qui se produit, l’importation massive de l’huile du Moyen Orient étant vu comme une mortelle concurrence de la production intérieure américaine, Texas en particulier. Il faut de longs mois avant que la population américaine ne comprenne qu’il est de son intérêt de garder ses réserves et d’importer l’huile du dehors. ARAMCO pour Arabian American Oil Company, association de Standard Oil of California et de Texaco est créée en Arabie, entité toujours active, devenue totalement séoudienne relativement tard, en 1980.
Le contrôle de l’Iran
L’Iran d’après 1945 était écartelé. Entre des Britanniques omniprésents, un parti communiste, le tudeh aux ordres des soviétiques, des religieux fondamentalistes chiites, et la dynastie royale des Palahvi.
Le seul sentiment créant une véritable unité nationale était le rejet des britanniques jusqu’à la haine, et leurs représentants du monde moderne, en tête de liste l’Anglo-Iranian Oil Company. Les iraniens connaissaient un chiffre simple : entre 1945 et 1950, la société pétrolière fit 250 millions £ de profits, et le pays reçut 90 millions £ de royalties. L’animosité contre les Britanniques devint une obsession nationale. La guerre froide était déclarée, faisant de l’Iran, entre autres, une proie facile pour les Soviétiques. En Avril 1951 le parlement iranien choisit Mohamed Mossadegh comme premier ministre, opposant déclaré aux Britanniques. Churchill parvint à entrainer les Américains dans une opération pour le débarquer (opération Ajax). Avec la réinstallation de la dynastie Pahlavi.
(Illustration : Reza Shah Pahlavi, fondateur de la dynastie…)
La crise de Suez
Le canal de Suez était la voie stratégique pour permettre à l’Angleterre de raccourcir le temps d’accès au joyau de la couronne, Bombay et l’Inde. Avec l’indépendance du sous continent en 1948, on pouvait penser que l’importance stratégique du canal avait été réduite. Alors qu’au même moment il trouve une nouvelle fonction : l’autoroute pour l’accès à l’huile du Golfe et de l’Iran. En 1955 le passage des tankers chargés du précieux liquide représente les deux tiers du trafic du canal et les deux tiers du pétrole arrivant en Europe. En 1952 un groupe d’officiers dépose le roi Farouk et en 1954 le colonel Nasser reste seul au pouvoir. Sa radio nationale s’appelle « la voix des arabes », donnant le programme de son ambition, reçue dans tout le monde musulman : rejet de l’Ouest, nationalisme exacerbé, élimination d’Israel accusé de diviser le monde arabe, et dont la création était qualifiée de plus grand des crimes internationaux. Les pilotes qui guident les navires dans le canal sont tous anglais ou français, reliquat évident du colonialisme du 19ème siècle. Et le droit de passage tombe dans l’escarcelle des Britanniques essentiellement. Dans le contexte de 1955 les jours de cette concession sont comptés. Pour un pays d’une dramatique pauvreté, cette rentrée régulière d’argent est une manne potentielle qui ne peut plus être ignorée. Le traité de 1936 entre Londres et l’Egypte allait jusqu’en 1968. Mais au commencement des années cinquante les égyptiens ne se voient pas attendre si longtemps et des actions violentes contre les Anglais voient le jour. Sans oublier que Washington vit au diapason de la magnifique formule de Woodrov Wilson en 1919 « le droit des peuples à disposer d’eux même ».
Dans cette situation tendue les Soviétiques jouent leur carte, et à l’automne 1955, l’Ouest découvre que Nasser se fournit en armes dans le bloc de l’Est. Le déclencheur de l’action sur le canal est cependant ailleurs. Les Américains et les Britanniques avaient décidé fin 1955 d’aider l’Égypte avec un prêt conséquent pour construire le barrage d’Assouan. Nasser commence à se pavaner avec cette idée, quand pour des raisons internes aux États Unis, Dulles annule le prêt, prenant Nasser à contrepied. Humilié devant les opinions arabes il ne pense plus qu’à se venger. En Juillet 1956, nom de code « De Lesseps », les armées égyptiennes prennent le contrôle du canal et de ses infrastructures. Et pendant les trois mois suivant autant les Britanniques et les Français sont clairs sur la nécessité de reprendre le contrôle, autant les Américains n’affichent qu’une suite de positions ambigües, illisibles. Et ce qui n’arrange rien, anglais et américains s’opposent sur d’autres sujets diplomatiques (comme la guerre des Français en Indochine). En l’espèce Eisenhower n’est pas en faveur de la force. Et il insiste pour les USA ne soient pas considérés comme les manipulateurs d’une action de style colonial. Et alors que différentes approches diplomatiques sont tentées (visite officielle des Soviétiques à Londres, visite secrète des Américains à Riyadh), ni les Français (cabinet Guy Mollet), ni les Britanniques, ni les Isréliens ne voient plus d’autre issue que celle les armes. Décision prise au cours d’une réunion secrète à Sèvres. La délégation britannique traite les Israéliens avec dédain (MacMillan lui-même ne cachait pas son mépris pour les Juifs et Israel). Et pendant ces préparatifs, Egyptiens et Syriens font alliance, incluant le lendemain la Jordanie. Et la tension internationale monte d’un cran avec l’écrasement du soulèvement hongrois par les chars de l’Armée Rouge le 24 Octobre 1956.
Après quelques jours de tergiversations, les Isréliens passent à l’attaque le 29 Octobre, le lendemain Londres et Paris envoient leur ultimatum indiquant l’intention de reprendre le canal. Le même jour les Soviétiques se retirent de Budapest. Le 31 les Britanniques bombardent les aéroports égyptiens, et la totalité de l’opération surprend amèrement les Américains. Eisenhover furieux accuse Anthony Eden de l’avoir trompé, obnubilé par une réaction soviétique potentielle et sa propre réélection. Pendant quatre jours la coalition resta l’arme au pied, délai mis à profit par Nasser pour bloquer le canal avec des vieux bateaux chargés de ciment, de rochers, de bouteilles vides … Là où les Britanniques espérent que les Américains évalueront le danger de voir le canal fermé, Eisenhover réplique en laissant cyniquement les intervenants « bouillir dans leur huile ».Seule comptait sa campagne électorale. Le 5 Novembre les Israéliens contrôlent le Sinaï, et les franco-britanniques sautent sur Suez, et Port Saïd. La réaction soviétique est une série de propos violents à la Kroutchev, menaces suffisantes pour sérieusement inquiéter Washington. Le 6 Novembre Eisenhover remporte les élections, et demande sans discussion aux franco-britanniques de cesser leur opération. Ike s’ouvre à ses conseillers « sinon nous allons vers un embargo total du pétrole des pays arabes ». S’en suit un cesser le feu sur place. Les propos du conseiller économique britannique à Washington donnent la tonalité et commencent à être connus « les Américains nous traitent comme des polissons, à qui il faut donner une leçon, car ils ne doivent pas prendre des initiatives sans demander d’abord la permission de leur Nanny ». Ce nouveau contexte international est reçu sans ambiguité par les pays en voie de décolonisation, mettant en exergue que la France et Londres n’ont plus aucun pouvoir. Le FLN algérien reçoit parfaitement le message. Nasser sort de la crise, seul gagnant.
Les chocs pétroliers
1 – Le premier choc pétrolier 1973
Les 16 et 17 octobre 1973, pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l’OPEP, alors réunis au Koweït, annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États « qui soutiennent Israël ». Car le 6 octobre précédent, la majorité des habitants de l’État hébreu célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif. C’est le moment choisi par une coalition arabe menée par l’Égypte et la Syrie pour lancer une attaque militaire surprise en réponse à la défaite de la guerre des Six Jours. L’aide militaire américaine, a permis à l’État hébreu de débloquer une situation critique. La réaction arabe face à l’intervention américaine ne se fait pas attendre. Réunis le 16 octobre à Koweït City, les principaux producteurs du Golfe décident d’augmenter unilatéralement de 70 % le prix du baril de brut. Ils imposeront quelques jours plus tard une réduction mensuelle de 5 % de la production pétrolière et un embargo sur les livraisons de pétrole à destination des États-Unis et de l’Europe occidentale. L’embargo ne sera levé que 5 mois plus tard mais la sanction est là. En un an, le prix du baril passe d’environ 3 dollars à 12 dollars.
Leurs revendications portent sur :
- l’augmentation spectaculaire du prix du brut et plus précisément la quote-part de ce prix revenant aux « États producteurs » ;
- le contrôle absolu des niveaux de la production afin de maintenir un prix « artificiellement » élevé du brut ;
- la participation croissante, de la part de ces pays, aux opérations de production entraînant la disparition progressive du brut revenant aux sociétés concessionnaires (dit « brut de concession ») au profit du brut qui revient à l’« État hôte » (dit « brut de participation »).
Ce brutal déséquilibre va forcer les économies à se remettre en question, et les effets se feront sentir jusqu’en 1978.
De fait, l’OPEP ne retrouvera plus avant longtemps, un tel niveau de puissance sur le plan économique et politique et les objectifs affichés de l’embargo ne seront pas atteints. Les politiques d’amélioration du rendement énergétique se mettent en place à partir de ce moment ainsi que la diversification des sources d’énergie, la France, par exemple développant un programme massif de constructions de centrales nucléaires. Le nucléaire ne modifiera pas la dépendance au pétrole, mais permettra une alternative énergétique à cette dépendance qui trouvera un écho dans le monde entier.
2 – Le second choc pétrolier printemps 1979
Sous les effets conjugués de la révolution iranienne, de la guerre Iran-Irak et du redémarrage de la demande mondiale suite au premier choc pétrolier, le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre la mi-1978 et 1981.
En raison de ces bouleversements politiques dans un des principaux pays producteurs de pétrole, la production mondiale diminue, provoquant une hausse du prix du pétrole. Le prix de l’Arabe Léger qui est de moins de 13$/baril en septembre 1978 atteint 35$/baril en mai 1979 et culmine à plus de 40$ à l’automne de la même année. À Rotterdam, les prix des produits finis flambent.
Le 22 septembre 1980 la guerre Iran-Irak débute. L’arrêt des exportations iraniennes provoque de nouvelles hausses de prix. Le prix officiel de l’Arabe Léger, redescendu à 26$ au début de l’année 1980, remonte à 32$/bbl le 1er novembre de la même année, après l’ouverture des hostilités entre l’Iran et l’Irak, pour atteindre finalement 39 dollars au début de l’année 1981. L’augmentation de la production saoudienne ne suffit pas à empêcher cette hausse. La tension du marché et le bouleversement des habitudes ne se traduisent pas seulement par une hausse du prix des bruts, ils étirent également l’échelle de prix basée sur la qualité de chacun des bruts.
Les pays consommateurs cherchent tout d’abord à faire des économies d’énergie. Les États-Unis contingentent ainsi les consommations. Par la suite, d’autres sources d’énergie sont recherchées par ces pays, ce qui entraîne un ralentissement de la consommation de l’or noir. Face à cette baisse de la demande, les prix repartent à la baisse au printemps 1981. En juin 1981, les producteurs de la mer du Nord abaissaient leurs prix. Le Mexique et le Nigeria procèdent à leur tour, à l’été 1981, à des baisses de prix significatives afin de réaligner leurs prix sur le brut de référence qu’est l’Arabe Léger.
Cette crise pétrolière a provoqué pour les pays industrialisés:
- un renchérissement du coût de l’énergie qui les oblige à investir prématurément dans certaines énergies de substitution;
- une baisse générale des investissements.
Ces développements affectent particulièrement le Japon, dont l’Iran était la source traditionnelle d’approvisionnement en pétrole. Pour les pays en voie de développement, aux handicaps déjà difficiles à franchir, s’ajoute l’absence de ressource énergétique bon marché.
Une nouvelle répartition des revenus entre pays producteurs et pays consommateurs s’esquisse également. Les pays producteurs bénéficient d’une rente de situation. Cette manne financière est en partie injectée dans leur économie locale sous forme d’investissements ou plus ou moins redistribuée à leurs habitants. Mais les responsables saoudiens investissent surtout en Occident en y achetant des pans entiers des secteurs du tourisme, de la finance et l’industrie lourde.
Les forages au large
Ce serait injuste et incomplet de ne pas s’arrêter sur la technique de l’off-shore. Et surtout les exploits auxquels on est parvenu. Mer du Nord, golfe du Mexique, golfe de Guinée avec Nigeria, Congo Brazza, Angola, Gabon.
C’est TOTAL qui a lancé l’investissement de la plus grande plate forme pétrolière du monde, Pazflor.
Construite et assemblée en Corée, elle fut tractée vers sa zone de stationnement définitive, à 100 Kms des côtes de l’Angola ! Inaugurée en novembre 2011. Réalise-t-on que les têtes de forage (49 puits) sont entièrement automatisées, à 1.200 m sous la surface de l’eau, pour exploiter un bloc pendant 20 ans.
Question très insolente : une plateforme se compose de sidérurgie lourde, de tuyaux, d’informatique, de télécoms. N’aurions nous pas tous ces sous ensembles en France ? Pourquoi la Corée ? Quand on demande à TOTAL on nous répond que l’ensemble a coûté 20% de moins que construit dans l’hexagone. Mais c’est un autre sujet …
http://www.usinenouvelle.com/article/a-bord-de-pazflor-la-nouvelle-barge-petroliere-de-total.N163489
Une lutte sans fin …
Un observateur extérieur ne voit pas aisément que nombre de conflits récents (depuis une trentaine d’années) eurent le pétrole comme préoccupation réelle. Avec ces deux caractéristiques, que les buts sont puissamment camouflés (résolution de l’ONU, intoxication de masse et propagande), et la puissance qui tire les ficelles, toujours la même. Dans ses mémoires, Alan Greenspan, ex patron de la FED pendant dix neuf ans, dévoile abruptement que les agressions contre l’Irak ne visaient qu’à prendre le contrôle des puits. Un grand diplomate indien, qui fut ambassadeur en Irak le confirme dans son livre «The ultimate prize ; par Ranjit Singh Kalha », celui-ci ajoutant que Saddam Hussein s’est condamné à mort le jour où il a souhaité découplé son pétrole du dollar. Il en fut de même pour Gaddafi, et c’est aujourd’hui l’Iran qui est dans le viseur.
Histoire du baril
Quand le pétrole commença à jaillir du sol de la Pennsylvanie dans les années 1860, les artisans de ces exploitations improvisèrent le stockage dans toutes sortes de récipients des fermes alentour. Puis les tonneliers cherchèrent un standard pour la fabrication des fûts destinés au commerce de cette huile. Une mesure s’imposa, le 42 gallons américain, copié des tonneaux pour le hareng de la mer du Nord. Ce chiffre vint d’Angleterre, une ordonnance du roi Edouard IV en 1482, qui imposa le conditionnement de cette pêche en tonneaux de 42 gallons impériaux (britanniques) afin de lutter contre la contrebande qui utilisait les tonneaux de bière ou de vin de contenance différente. En Angleterre trois gallons différents coexistaient pour la bière, le vin, les grains. Les Américains adoptèrent le gallon de vin comme unité fédérale. Le baril de pétrole est donc de 159 litres.
Dès l’affaire de SUEZ, un esprit averti aurait compris que la guerre entre Ouest et EST était impossible. Les Soviétiques ayant menacé d’intervenir, les USA jouèrent leur jeu et firent pression sur la France et le Royaume Uni. Les Américains démontrèrent qu’ils ne voulaient pas la guerre. Ils s’étaient également abstenus lors de l’écrasement de la Hongrie.
Tout le reste n’étant que bluff.
Merci à Champsaur de cette remarquable étude, captivante d’un bout à l’autre.
Je connaissais un peu les « affaires » syriennes et libanaises; quasiment pas les iraniennes; quant au pétrole, j »en savais, en gros, comme monsieur toutlemonde, c’est-à-dire pas grand’chose, et dans le désordre. Les trois articles de Champsaur sur ces sujets m’ont appris beaucoup, et me permettent d’y voir plus clair maintenant. Cette arrivée est vraiment un « plus » pour le Blog : quel est le prochain sujet ?….
Les mystères de l’or noir.
Au jeu classique de l’évènement le plus important de l’année 2014, je retiendrai certainement un véritable coup de sirocco, une bataille sans morts apparemment, la chute des cours mondiaux des matières premières. Un journal économique vient de faire une liste, le sucre, le cuivre, l’or et l’argent, le soja, le coton, le caoutchouc, le minerai de fer, et les matières agricoles. Et surtout la première d’entre elle par les volumes transportés, la masse monétaire qui y est attachée, et la criticité qu’elle revêt, le pétrole. Sa chute de 50 % en 6 mois de Juillet à aujourd’hui, avec un baril passant de 120 USD à moins de 60 USD, incite pour le moins que l’on cherche quelques explications. Nous l’avions déjà écrit, l’économie ne peut pas prospérer dans le désordre. Les mouvements inverses des prix de l’or noir s’appelaient à une époque les chocs pétroliers. Vus des consommateurs. De manière symétrique les conséquences ici affectent beaucoup de pays, les producteurs qui construisent leurs budgets sur cette seule ressource (Algérie, Venezuela), les entreprises d’exploration-production (le brésilien Petrobas, le malaisien Petronas, les compagnies indiennes, et bien sûr les Russes) et tous les sous-traitants.
Reconnaissons que nous n’avons reçu aucune explication convaincante, logique, documentée, sur la soudaineté du mouvement. D’une part les media des pays consommateurs ne s’éveillèrent à la nouvelle donne que très tard, vers fin Novembre (réunion de l’OPEP, le 27 Nov. dernier), d’autre part les explications fournies furent ou farfelues, ou banales et superficielles. Pour le roman, un accord secret entre les USA et Ryhad, pour écrouler la Russie, fantasme relayé par le ban et l’arrière ban des contempteurs névrosés de Poutine, pour les banalités la glissade est due au ralentissement de l’activité mondiale.
Ce n’est que récemment que nous avons eu une explication beaucoup plus plausible et rationnelle. Dans un édito du 30 Décembre, la collaboratrice d’origine libanaise du Financial Times, Roula Khalaf, dans ce journal depuis vingt ans, pointe du doigt l’Arabie Séoudite comme coupable de cette dégringolade. Décrivant une réaction brutale à l’arrivée de la production américaine sur le marché, regardée d’un très mauvais oeil. Elle rappelle la posture séoudienne permanente de séparer sa politique pétrolière de sa politique étrangère, ne considérant que le paramètre économique (on voit d’ailleurs mal à quel titre Riyhad prendrait le risque de se mettre à dos les Russes). Mais le vétéran ministre du pétrole Ali Naimi vient de dire clairement qu’il n’y aura pas de réduction de la production si les pays producteurs hors OPEP ne font pas de même, ajoutant qu’en la matière, c’est le plus fort qui survivra. Le plus fort en l’espèce est le pays qui a le plus bas coût d’exploitation, pas de dettes et des réserves de change de 700 mrds USD. Un bras de fer engagé là où on ne l’attendait pas. Et Roula Khalaf de se demander en conclusion quel est le consensus à l’intérieur du royaume pour se bagarrer ainsi avec les Américains. Cette réflexion précède de quelques jours le billet du 2 Décembre de Jacques Sapir sur les montages financiers acrobatiques dans la grande ile, autour de l’exploitation des hydrocarbures de roche mère (lien : http://russeurope.hypotheses.org/3215 ); il va y avoir des dégâts … Affaire à suivre.