C’est ce qui ressort, manifestement, et dans la forme et dans le fond, du discours prononcé par Jean-Philippe Harlem Désir, nouveau Premier secrétaire – condamné – du Parti Socialiste. Il y a un siècle, l’un des tous premiers films était « l’arroseur arrosé »; là, il nous a joué un truc beaucoup plus évolué, mais en inversé, qu’on pourrait intituler quelque chose comme « le condamné condamneur » :
Le dossier judiciaire de Jean-Phi n’est, de toutes façons, pas un handicap pour lui, selon Marie-Thérèse Lienemann. Et vous savez pourquoi ? Sur quel type d’argument elle s’appuie pour décréter cela ?
Vérifiez d’abord que vous êtes bien assis.
C’est, bon ? On peut y aller ? Vous êtes bien sûrs d’être solidement calé ?
Alors allons-y : l’argument donné au journaliste qui l’interroge est dirimant :« car c’est du passé » !
Oui, oui, elle l’a dit, texto. Ça, c’est très fort, et c’est vrai qu’il fallait y penser. Harlem/Jean-Phi condamné, ce n’est pas grave, puisque c’est du passé ! Très, très joli; belle évolution de la pensée (?) politique, de la part d’une Lienemann qui a, ce jour-là, crevé tous les plafonds du grand Barnum de ce qu’on n’ose même plus appeler « politique »…
Et, prouesse supplémentaire, elle a réussi à aller jusqu’au bout de sa phrase sans éclater de rire : du grand art, une grande comédienne !… Mais, on l’a dit en titre, mieux vaut en rire…
Au fait, la dame indulgente n’a pas dit si elle comptait appliquer à d’autres ce même type de « raisonnement », cette même tournure d’esprit, cette « conscience » souple et cette morale élastique.
A Maurras, par exemple : après tout, que l’on sache, sa condamnation à lui, aussi, « c’est du passé », non ?…
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