Pour Marie-France Garaud la référence absolue, c’est toujours De Gaulle. Ce qui n’est pas notre cas et n’a plus grand sens. Raisonnant, travaillant, dans le cadre des actuelles institutions, elle ne remet pas non plus en cause « la forme républicaine de l’Etat », ce que nous faisons. En revanche, elle exprime en termes très catégoriques, son mépris et son rejet de notre actuelle démocratie. Nous aussi.
Les différences posées, entre elle et nous, on ne peut lui dénier d’être un fin connaisseur de l’histoire politique de nos dernières républiques – où elle a joué un rôle important – aussi bien que des réalités géopolitiques actuelles.
Or, sur ces dernières, ses analyses, en de nombreux points, rejoignent et, en quelque manière, corroborent les nôtres, notamment celles menées, ces dernières années, par Hilaire et Antoine de Crémiers. On les a souvent jugées « catastrophistes ». Pourtant, Marie-France Garaud dit la même chose. On pourra y réfléchir …
Quels sont ces points ? En voici quelques uns, que l’on retrouvera développés dans la vidéo ci-dessous :
. « La France n’est plus un Etat; nous n’avons plus aucun pouvoir ».
. « Ce qui est frappant, en Europe, c’est la désagrégation des Etats ».
. « Moi, j’aime mieux avoir un Etat français, une nation française ».
. « Les partis monopolisent la vie politique; mais les partis ne sont pas le peuple français : je ne veux plus entendre le mot de démocratie ».
. « Nous sommes dans une crise qui va s’aggraver; nous allons être dans une situation absolument désastreuse; il n’y a aucune chance que nous tenions les engagements que nous avons pris; il faudra bien que l’Europe éclate, soit parce que l’Allemagne sortira quand elle se sentira assez forte; soit parce que, peut-être, d’autres sortiront; mais ce système n’est pas viable, les gens sensés le savent ».
. « Nous sommes sur une pente qui ne peut que s’aggraver; c’est vraiment quelque chose qui peut amener une situation révolutionnaire ».
Ecoutez donc cette vidéo.
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Le problème de cette femme ainsi que de Dupont Aignan c’est qu’ils ne vont pas au bout de leur raisonnement; De plus ils ont contribué à un moment ou un ature à son focntionnement.
Dire que De Gaulle n’est pas la référence absolue, peut-être,
mais cela reste néanmoins une référence majeure de notre
histoire contemporaine, sur de nombreux points. Si les
successeurs du Général avaient aussi bien défendu notre
souveraineté, et n’avaient pas succombé à l’ultra-libéralisme,
nous n’en serions peut-être pas là.
Pour ce qui est de la remise en cause de « la forme
républicaine de l’Etat », cette formule est intéressante car elle
ne s’oppose pas, à l’article 89 de notre constitution, pour
lequel, seul » la forme républicaine du gouvernement » ne peut
être remise en cause. Marie France Garaud pourrait faire la
différence.
Quant à l’exercice de la démocratie, sous toutes ses formes
(parlementaire, locale, sociale, directe), elle serait
certainement plus vivante et plus riche, dans une monarchie
royale parlementaire où le Roi serait au coeur de l’échiquier
politique.
Marie France Garaud voudrait réduire la construction européenne à des initiatives intergouvernementales : l’ » Europe des nations » (ou « des patries »), c’est l’intergouvernementalité.
Mais l’intergouvernemental, c’est la zone de libre-échange. Les deux mots sont synonymes. Sans s’en rendre compte, en s’opposant à l’Europe-puissance, les souverainistes favorisent automatiquement l’Europe du libre-échange, que la plupart d’entre eux rejettent pourtant explicitement.
Archaïque et irréaliste, l’opposition des souverainistes à l’Europe au nom de l’Etat-nation aboutit, non à la sauvegarde des nations, mais au déclin ou à la stagnation de l’Europe, et à son « décrochage » de plus en plus accentué sur la scène internationale.
Exact. Quand je vois un Etat, qui prend la parole dans toutes les enceintes décisionnelles de la planète, dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies, a placé ses nationaux à la tête du FMI et de l’OMC ; incapable de gérer deux malheureux hauts-fourneaux sans tendre le sébile à la Commission européenne, je pense qu’il a d’abord un gros problème de définition de lui-même.
Que veulent faire de leur pays les élites françaises ?
Il n’y a ni projet national, ni but, ni feuille de route. Nous subissons la météo géopolitique et économique dans tous les compartiments du jeu mondial.
Il est devenu presque évident qu’un roi, par la seule unité de corps, serait cent fois préférable à la connivence des coteries qui font semblant de gérer, à condition qu’il ait « son » projet comme ses ancêtres avaient le leur.
J’ai quand même un léger doute sur les princes en cour.
Il n’y a au surplus rien à attendre des formes d’action politique que l’on a connues jusqu’à présent. Outre que les partis sont dominés par une classe de gérontocrates aux ambitions médiocres, à l’inculture politique criante, ceux-là même qui voudraient les remplacer ne peuvent que se heurter au fait que, dans les sociétés actuelles, la marge de manoeuvre des gouvernements se réduit un peu plus tous les jours sous l’emprise des marchés financiers.