Hervé JUVIN* mène sur les questions économiques, politiques, sociétales et géopolitiques, une réflexion d’ensemble à laquelle on aura toujours intérêt à se reporter. Il enregistre régulièrement pour realpolitiktv, des vidéos toujours remarquables : nous en avons mis deux en ligne, ici, l’une le 18 octobre 2011, l’autre le 7 septembre de cette année. On fera bien de les réécouter.
Hervé Juvin préside des Sociétés qui font de lui un acteur important du système économique – qu’il connaît donc bien et dont, pourtant, il fait une critique sans concession, allant bien au delà du seul débat économique.
Qu’on en juge par ces lignes lues sur son blog :
« Les pires ennemis, non pas de nos peuples, mais de tous les peuples, c’est-à-dire de l’humanité, sont ceux qui entendent la réduire au rendement, au nombre et aux comptes. Il n’y a pas de place pour ceux-là dans le monde qui vient, le monde de la diversité collective, des identités et du politique retrouvé. Le plus grand combat politique, et peut-être le seul, est celui de la diversité des sociétés les unes à l’égard des autres, c’est le combat pour l’autonomie des peuples, et c’est le combat pour l’unité interne des sociétés politiques. »
« Le monde qui vient », à l’inverse du monde actuel, à l’inverse de ce que l’on croit, à l’inverse de ce que nous pouvons redouter, ce ne serait donc pas cet âge de fer globalisé, que nous refusons, mais bien plutôt « le monde de la diversité collective, des identités et du politique retrouvé » ? Mais, au fond, comment pourrait-il en être autrement ? Et qui croit encore à une absurde fin de l’Histoire ?
Ecoutez encore cette vidéo où Hervé Juvin analyse comment – par un « spoil system » contraire à la tradition de notre haute fonction publique – « il revient aux socialistes français d’accentuer l’américanisation de la société française ».
(Enregistré le 26 octobre 2012).
Cette vidéo peut être regardée en plein écran
* Hervé Juvin est écrivain et conférencier, mais également Président d’Eurogroup Institute (filiale d’accompagnement stratégique d’Eurogroup). Auteur d’essais sur l’économie, la société et la mondialisation, il est spécialiste de la banque et des marchés financiers. Grand arpenteur du monde, il a publié plusieurs centaines d’articles, notamment dans Le Débat (Gallimard), L’Expansion, Agir, et préside par ailleurs une société de conseil aux gouvernements, aux institutions et aux entreprises.
Bibliographie (principales publications)
- Produire le monde – pour une croissance écologique, Gallimard, 2e édition, 1998
- Bienvenue dans la crise du Monde, Eurogroup, 2009
- L’Occident mondialisé ? – controverse sur la culture planétaire , Grasset, mars 2010, avec Gilles Lipovetsky
- Entreprendre autrement – La coopérative, un modèle d’entreprise pour le XXIè siècle, éd. Ellipses, avril 2010
- Le renversement du monde, politique de la crise, éd. Gallimard, septembre 2010
Le phénomène de la globalisation est-il irréversible ? Sur le long terme, aucune réponse n’est possible : par définition, l’histoire est toujours ouverte.
Mais pour l’heure, et très vraisemblablement pour les décennies qui viennent, la globalisation définit le monde dans lequel nous sommes appelés à vivre.
Dans une telle perspective, il faut se garder de commettre un certain nombre d’erreurs. L’une d’elles serait de croire qu’il est encore possible d’échapper aux effets de la globalisation en se repliant sur soi.
La « logique du bunker » n’est plus viable aujourd’hui, précisément parce que nous sommes dans un monde où tout retentit sur tout. Se désintéresser de ce qui se passe ailleurs, en croyant que cela ne nous concerne pas, empêche de voir que précisément cela nous concerne.
Les mouvements de droite, depuis au moins un siècle, se sont fait une spécialité des combats perdus d’avance. Se lamenter sur la situation présente en regrettant le passé ne mène nulle part. Il s’agit de voir ce qui vient, pour déterminer ce qui est possible.