Notre ami Yves-Henri Allard nous a quittés. Nous savions qu’il éprouvait quelques difficultés de santé ; nous étions loin de penser qu’il partirait si vite.
Nous étions si habitués – et si heureusement habitués – à sa présence. Sa fidélité était à toute épreuve. Il devait présenter, comme d’habitude, l’orateur de notre soirée de l’Institut de la Restauration Nationale, le Cercle Histoire, Culture et Patrimoine, de ce début du mois de décembre quand nous avons appris soudain qu’une attaque cérébrale l’avait foudroyé chez lui au moment où il s’apprêtait à partir. Avec élégance, par un voisin, il avait eu le temps de nous prévenir. Puis, il s’est éteint aussi discrètement qu’il avait vécu.
Et, pourtant, quel homme remarquable ! Ingénieur informaticien, mathématicien de très haut niveau, artiste peintre de tonalité très moderne, historien, critique d’art, poète à ses heures, provençal passionné mais aussi parisien également passionné, connaissant son Paris jusqu’au dernier pavé et jusqu’au dernier recoin, maître raffiné en presque toutes matières, il était capable de parler, comme jadis un Pic de La Mirandole, de omnibus rebus et quibusdam aliis et, cependant, d’une non moins remarquable modestie et d’une telle affabilité qu’il n’importunait jamais ses convives et ses amis.
D’une famille provençale royaliste, attaché à ses convictions, il avait adhéré, jeune, à l’Action française dont il connaissait les arcanes, ayant fréquenté ses nombreux cercles. Il avait servi comme méhariste au Sahara, dans les années 50, parlant arabe avec ses hommes. Démobilisé, il avait continué son combat pour l’Algérie française et fut interné de ce chef dans les geôles gaulliennes.
Membre de la Restauration Nationale, il s’était donné généreusement à l’œuvre nationale et royale. Il était président de l’Association Marius Plateau, qui regroupe les anciens combattants d’Action française, et avait tenu longtemps le secrétariat de l’APPMC, l’Association professionnelle de la presse monarchique et catholique. Il était chroniqueur régulier à Politique magazine et à La nouvelle Revue Universelle où brillait son talent multiforme.
Membre du félibrige, il ne manquait jamais une fête félibréenne de Sceaux. Nous garderons, tous, en mémoire son visage et son style aimables, calmes et souverains, avec ce brin d’originalité qui le caractérisait, jusqu’à cet élégant nœud de lacet, très mistralien, qui lui tenait lieu de cravate.
Là où il est et où il a retrouvé sa femme et tant de ses amis disparus, il sait que l’innocence est récompensée et que l’amitié nationale et royale est aussi une des innombrables richesses de la Communion des saints. Que sa famille et sa belle-fille trouvent ici l’expression de toute notre sympathie.
C’est avec une grande peine que nous annonçons avec retard le décès du Docteur André Savier. Royaliste fervent, il fut un des fondateurs avec le Général Pichot-Duclos de l’Alliance Royale du Dauphiné. Homme de goût, il fut longtemps un des chroniqueurs de La Chronique Dauphinoise animé par Guy Chassagne. Il a fait partie du comité d’organisation de la venue en Dauphiné du prince Jean de France : « Le Dauphin en Dauphiné », comme il se plaisait à dire.
Il a subi avec courage une longue maladie qui l’a fortifié dans sa foi ; il s’est éteint muni des sacrements de l’Eglise administrés par le chanoine Trézière, curé de Saint-André de Grenoble. La Restauration nationale et l’ARD sont en deuil et présentent à sa compagne Alix l’assurance de leur soutien affectueux.
Cording1 sur Ce crime impuni, contre l’honneur paysan
“Le monde paysan selon Gustave Thibon est mort depuis longtemps. Les paysans sont plus entrepreneurs de…”