« Louis de Funès n’est pas seulement un acteur français, il appartient à notre patrimoine culturel ».
En cette période où l’on parle beaucoup de lui – à bon droit – à l’occasion du trentième anniversaire de son décès, voilà le genre de phrases que l’on peut savourer en lisant (ou relisant…) l’ouvrage de Bertrand Dicale, Louis de Funès, grimaces et gloire.
Grasset, 528 pages, 20,90 euros.
Quatrième de couverture :
Nous aimons tous Louis de Funès. Nous ne savons plus combien de fois nous avons vu La Grande Vadrouille, Les Gendarmes, Le Tatoué ou L’Homme orchestre. Nous l’avons tous un jour imité quand il répète « alors là, il m’épate ! » dans Le Corniaud, quand il tire sur son nez dans Oscar, quand il se lance dans la danse des Aventures de Rabbi Jacob… ais que savons-nous de lui ? Qu’il n’a vraiment percé qu’après avoir joué dans plus de cent vingt films, qu’il a toujours refusé de jouer des rôles dramatiques, qu’il est le seul des grands acteurs français à être génial dans de mauvais films… Mais nous ignorons par quels prodiges d’opiniâtreté, de travail et même de chance Louis de Funès est passé pour que, à cinquante ans, l’éternel second rôle devienne l’acteur le plus populaire du cinéma français — et jusqu’à aujourd’hui. A travers des dizaines de témoignages, des milliers de critiques et d’articles de presse, des archives inédites et surtout les dizaines de films tournés par Louis de Funès, Bertrand Dicale raconte la vie et la carrière de notre acteur préféré. Ainsi, Louis de Funès, grimaces et gloire est la traversée d’un demi-siècle de notre culture populaire, une exploration de notre mémoire — et de nos amnésies — collective, une plongée dans les mutations de notre société depuis la Libération.
Louis de Funès est l’acteur français qui cumule les principaux records. Pendant dix ans, des années soixante aux années soixante dix, cinq de ses films ont ont atteint le chiffre de 27 millions de spectateurs en salle ! Les spécialistes du cinéma estiment, selon leurs calculs, qu’il est l’acteur le plus regardé de France, avec, affirment-ils, l’équivalent de près de 230 millions de spectateurs.
Ce n’est pourtant pas cet aspect de Louis de Funès que nous retiendrons, essentiellement.
Si, comme tous nos compatriotes, nous l’avons accompagné, pour notre plus grand plaisir – et, semble-t-il aussi, le sien… – tout au long de sa carrière cinématographique, il a été quelque chose de plus, pour nous, royalistes. Avec sa discrétion et sa retenue légendaires, car il n’aimait pas les démonstrations exubérantes ou les donneurs de leçons, il a été, tout simplement, l’un des nôtres, et sans discontinuer : il ne manquait jamais, par exemple, d’assister, les 21 janvier, à la Messe pour Louis XVI et pour toutes les victimes de la Révolution.
En faire des tonnes, sur scène, mais faire preuve dans sa vie privée et dans ses convictions profondes (1) d’une grande discrétion et, surtout, d’une rare fidélité, c’est cela aussi, notre ami Louis de Funès de Galarza…..
(1) : Nous parlons là du « de Funès politique ». Le chrétien ne se cachait pas non plus. Il eut un dialogue télévisée dans la nuit du 24 décembre 1981 avec Guy Béart :
« Vous êtes croyant ?
– Bien sûr, bien sûr.
– Depuis longtemps ?
– Depuis toujours… Jésus était le compagnon radieux de mon enfance, c’est le compagnon radieux de ma vie professionnelle et de ma vie tout court.
– Est-ce qu’il vous a aidé dans votre vie professionnelle ?
– Toujours. J’ai eu beaucoup de chance et c’est sûrement grâce à lui.
Au cours de la même émission, Funès confie à Béart : « Je rêve de tourner un film sur les Évangiles. Avec de la joie. Il s’agissait de gens comme nous. »
Le ton grave revient lorsqu’il répond à la question : « Et Jésus, vous le voyez tout le temps ? – Je ne le vois pas, je le sens… »
(Source : Éric Léguebe, Louis de Funès, Roi du Rire, p.130)
Un acteur qui a su distribuer beaucoup de bonheur autour de lui lors de son parcours sur terre…