Ce n’est pas un gaz, mais c’est franchement hilarant : il y en a encore qui veulent voir la Turquie adhérer à cette pauvre épave à la dérive qu’est « leur » Union européenne, ce mélange de monstre et d’Ubu, mâtiné de Kafka, noyée sous ses dettes, incapable d’exister vraiment…
Alors qu’une autre Europe, une bonne Europe était, et reste possible, mais encore faut-il la vouloir…:
http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/monde/20130212.REU7196/la-france-fait-un-geste-europeen-en-direction-de-la-turquie.html
Profitons-en pour annoncer, pour demain, la vidéo du quatrième volet de notre Enquête sur la République, avec Alain Bourrit, consacré, justement, à l’Europe : Quelle Europe voulons-nous ?
La Turquie autre piège pour nous . Les gens devraient lire l’histoire des Ottomans et ils comprendront qui sont ces Turcs .
Questions: Que font ils à chypre . Istanbul n’est il pas Constantinople ville martyre . Pourquoi n’ont ils pas évacué Constantinople !!! Déjà en ce temps la par la lâcheté des Européens . Que diable réveillons nous .Pour cela il faudrait changer de gouvernants dans la plupart des pays de l’occident.
Quelle Europe voulons-nous? Quelle Europe avons-nous et avec quels résultats? David Cameron a menacé récemment de quitter l’Europe si on ne la réformait pas à son avantage et veut un référendum sur le sujet d’ici 2017. Chiche ! Car cela a été probablement une erreur de laisser la Grande-Bretagne y entrer pour en détourner la trajectoire de ses finalités originelles.
On nous parle souvent de l’arrogance française. C’est vrai que trop de nos politiques et de nos hauts-fonctionnaires en ont trop souvent fait preuve à l’étranger. Mais qui nous parle de l’arrogance anglaise? Pourtant, il suffit de voir le ton et l’attitude de Cameron dans ses discours et ceux des parlementaires britanniques dans leurs interventions au parlement européen pour voir où est l’arrogance la plus mordante et la plus méprisante. Cameron veut une Europe « flexible, adaptable et ouverte ». Qu’est-ce à dire ? Une Europe à la carte où l’on prend et on laisse ce qu’on veut ? Un pied dedans, un pied dehors, selon les avantages égoïstes considérés ? Il n’a peut-être pas tort sur tout, car l’Europe telle qu’elle fonctionne actuellement est exécrable, mais peut-être pas exactement dans le sens de son exécration à lui.
Cameron dit dans son discours à l’UE : « Je veux que l’approfondissement du marché unique soit notre mission première ». Mais de quel marché unique parle-t-il exactement et comment le voit-il ? Est-ce un remords sur l’attitude passée de son pays en Europe ? Il ne l’a pas dit. En effet : Qui est entré dans l’Europe du Marché commun pour le torpiller et en faire cette zone de libre échange ouverte sans garde-fous à tous les vents de la mondialisation et soumise à l’idéologie ultralibérale? Qui a poussé à la fuite en avant de l’élargissement parce qu’il était une garantie contre la consolidation interne du système? Qui a empêché la construction d’une Europe forte, capable de s’affirmer en toute indépendance au plan international?
Il nous faut une Europe puissance, non pas fédérale mais confédérale dans le respect des nations qui la composent, capable d’affirmer sur la scène internationale ses intérêts, son identité et sa culture à la fois multiple et commune ; alliée, mais indépendante des USA et donc capable de s’affirmer contre eux quand nos intérêts divergent, capable de s’affirmer comme vraie puissance dans le concert des grands blocs, comme le font les USA, la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil. On doit être capables de protéger raisonnablement nos industries et nos marchés, tout en étant dans la compétition mondiale, exactement comme le font les autres grands blocs étatiques qui ne se gênent pas pour protéger leurs marchés intérieurs quand ils le jugent nécessaire.
On doit être aussi capable de défendre et promouvoir notre culture européenne, tant dans ce qu’elle a de commun que dans ses diversités nationales qui en font la richesse. On doit pouvoir l’affirmer, dans le respect des autres cultures mais sans s’y soumettre, quelles que soient leurs origines et leur nature, car il n’y a aucune raison de ne pas être fiers de la nôtre et de la laisser s’effacer. Et c’est sur sa culture et son passé commun que l’Europe devrait d’abord bâtir son identité, construire son unité, ensuite appuyer sa puissance économique et affirmer ses valeurs sociales.
On ne veut plus de cet ectoplasme mou, incapable de décisions fortes mais dominé par une bureaucratie tatillonne qui régente tous les détails de notre vie au mépris du principe de subsidiarité qu’elle est supposée respecter. Si tout cela est impossible parce que trop d’Etats membres sont vassalisés à la puissance américaine, alors oui, il faut sortir du système à qui l’on a accordé par idéologie fédéraliste unilatérale trop de pertes de souveraineté, contrairement à ce qu’ont fait l’Allemagne et la Grande-Bretagne, Etats-membres qui ont su beaucoup mieux sauvegarder la leur.
Mais ce n’est pas aux Anglais de reprocher aux autres le mauvais fonctionnement de l’Union car ils ont fortement contribué à la situation actuelle.
La Turquie pose des questions, mais la rejeter d’un revers de
main, alors qu’une partie, certes, minime de son territoire, se
trouve en Europe, et que par ailleurs, elle fait partie de
l’O.T.A.N., justifierait qu’à long terme, sauf si sa situation
géopolitique venait à changer, elle puisse intégrer l’Europe, je
ne dis pas l’Union européenne tel qu’elle fonctionne
actuellement. Il en est de même pour la Russie, plus tard,
face à la Chine, notamment.
L’analyse de Jihème est pertinente; toutefois, ce principe de
subsidiarité paraît davantage satisfaire les partisans d’une
Europe fédérale où les Etats ne seraient plus que de grandes
régions européennes, plutôt que ceux qui défendent une
Europe confédérale où les Etats ne seraient pas vassalisés
mais maîtres de leur souveraineté.